Traité des dégénérescences. Atlas. De Bénédict-Augustin Morel.

Nous renvoyons à notre article biographique sur Bénédict-Augustin Morel  (1809-1873). Cet Atlas est celui du Traité des dégénérescences physiques, intellectuelles et morales de l’espèce humaine et des causes qui produisent ces variétés maladives. Paris, Londres et New-York, J.-B. Baillière, 1857. 1 vol. 13.5/21.7 [in-8°], XIX p., 700 p. – atlas.

DES DÉGÉNÉRESCENCES PHYSIQUES,

INTELLECTUELLES & MORALES

DE L’ESPÈCE HUMAINE

CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES

 

La constance et l’uniformité des déformations physiques chez les êtres dégénérés, indiquent la préexistence de causes qui agissent d’une manière invariable et qui tendent à créer des types à forme déterminée.
Les caractères de l’ordre intellectuel, physique et moral qui distinguent les variétés maladives des variétés naturelles dans l’espèce, ont été l’objet de mes recherches dans le Traité qui accompagne cet Atlas.
La description de toutes les variétés qui s’éloignent du type normal de l’humanité ne pourra être complétée, je le sais, que par la généralisation de cette étude. Toutefois, je pense avoir déjà accumulé assez de faits pour établir d’une manière irréfragable qu’il existe entre les race naturelles et les variétés dégénérées, des caractères distinctifs, fixes et invariables.
La coloration de la peau et la nature des cheveux, la différence dans l’angle facial, dans la stature et surtout dans la forme de la tête établissent, les caractères qui distinguent les unes des autres les races naturelles, sans qu’il soit nécessaire de rejeter pour cela la théorie de la communauté d’origine des différentes variétés de l’espèce humaine. Quant à la structure de la tête, nous savons que les pratiques de certains peuples amènent des déformations artificielles qui finissent par constituer un type particulier dans l’espèce ; mais personne ne confondra aujourd’hui les difformités produites par cette cause, avec les difformités maladives ; ces dernières se distinguent, non seulement par la mauvaise conformation de la tête mais encore par celle du squelette tout entier et par l’altération des grandes fonctions de l’économie, ainsi que je l’ai suffisamment démontré.
Les difformités artificielles de la tête peuvent être réduites, d’après M. le docteur Gosse (1), à seize groupes principaux qui sont : 1°  La tête cunéiforme ; 2° la tête symétrique allongée ; 3° la tête irrégulièrement comprimée et dilatée ; 4° la tête quadrangulaire ; 5° la tête trilobée ; 6° la tête aplatie sur le front : la tête avec dépression ou saillie du nez ; 8° la tête mongole ; 9° la tête prognathe ;
 10° la tête aplatie sur les côtés ; 11° la tête déprimée sur les côtés et sur le front ; 12° la tête sphérique;  13° la tête annulaire ; 14° la tête bilobée ; 15° la tête déprimée par derrière;  16° la tête conique tronquée. Plusieurs de ces difformités artificielles ont déjà été signalées dans les travaux des docteurs Foville (1), Parchappe (2) et Lunier, et ces médecins ont appelé l’attention sur des pratiques singulières existant dans certains départements de la France et qui tendent à produire des déformations crâniennes dont l’influence, plus ou moins funeste sur l’intelligence, ne saurait être contestée.
Les conformations anormales de la tête, dont j’ai donné les dessins, sont dans des rapports exclusifs avec un principe maladif ; elles peuvent être ramenées à deux groupes principaux :
1° La tête microcéphalique qui peut tenir, ainsi que l’a établi M. le docteur Baillarger, à l’ossification prématurée du crâne.
2° La tête rachitique, qui se signale par la protubérance des bosses frontales et l’agrandissement du diamètre bi-pariétal. Cette forme de la tête se rencontre particulièrement chez les crétins et chez les individus dont l’ossification des parois du crâne s’opère avec lenteur.
Les autres déformations de la tête sont constituées par les anomalies suivantes qui, en raison de leur fréquence, forment aussi des groupes spéciaux qui se caractérisent par l’aplatissement postérieur de la tête et par la proéminence exagérée de l’os frontal. La dépression extraordinaire du front, qui constitue une tête fuyant en arrière, et l’aplatissement latéral qui exagère le diamètre antéro-postérieur, représentent aussi des conformations vicieuses coïncidant ordinairement avec l’absence ou l’affaiblissement marqué des facultés intellectuelles.
Mais, comme je l’ai dit, la conformation du crâne ne constitue pas à elle seule le caractère maladif de l’espèce. L’élément dégénérateur se révèle dans trois ordres de faits principaux ; 1° déformations physiques et arrêts de développements ; 2° perversion des fonctions de l’organisme ; 3° trouble ou absence des facultés intellectuelles et affectives.
Notre savant D. de Blainville avait déjà fixé l’attention sur le défaut de symétrie du crâne qui entraîne nécessairement, d’après lui, le défaut de symétrie des oreilles. J’ai observé dans un grand nombre de circonstances, des anomalies singulières chez les êtres dégénérés et qui se résument : 1° dans la vicieuse implantation de l’oreille ; 2° dans l’exagération ou l’atrophie des formes de cet organe ; 3° dans l’état rudimentaire ou l’absence même de quelques-unes de ses parties constitutives. (Helix, antehelix, cavité de la conque, tragus, anti-tragus.)
Les déformations physiques autres que celles de la tête décrites dans mon ouvrage se rapportent :
1° aux extrémités supérieures et inférieures, à la vicieuse implantation des dents, à l’absence même de la seconde dentition, ainsi que l’a fait remarquer M. Baillarger. Le rabougrissement de la taille, l’existence d’infirmités spéciales comme les hernies, ou de monstruosités comme le goître, sont des anomalies qui coïncident ordinairement avec l’état dégénératif.
2° Les perversions dans les fonctions organiques sont nombreuses ; je ne rappellerai ici que l’absence ou le développement incomplet de la puberté qui forme un caractère distinctif d’une si grande importance.
3° Enfin, je ferai seulement mention, du trouble ou de l’absence des facultés intellectuelles ou affectives, du développement d’instincts dépravés ou cruels et de toutes les autres perversions de l’ordre moral sur lesquelles j’ai dû insister d’une manière spéciale, non-seulement dans cet ouvrage, mais encore dans mes Études cliniques sur l’aliénation mentale.

Décembre 1856.

(1)  Voyez son remarquable Mémoire : Essai sur les déformation artificielles du crâne, dans Annales d’hygiène publique, Paris, 1855, t. III, page 317, t. IV,  p. 5  et suivantes.

(2)  Déformation du crâne résultant de la méthode la plus générale de couvrir la tête des enfants. Paris, 1834, in-8°.

(3)  Recherches sur l’encéphale, sa structure, ses fonctions maladives. Paris, 1836-1842.

 

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EXPLICATION DES PLANCHES

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PLANCHE I

DÉGÉNÉRESCENCES HÉRÉDITAIRES CHEZ LES ENFANTS

ISSUS DE PARENTS LIVRÉ8 A L’ALCOOLISME CHRONIQUE.

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Fig. 1. FRANÇOIS ……, âgé de 34 ans.
François est issu d’un père mort paralysé général, à la suite d’excès alcooliques. Les sept enfants de cet individu ont tous présenté des phénomènes pathologiques qui sont l’indice de l’état de dégénérescence dans l’espèce, et qui peuvent se résumer pour cette famille ainsi que pour cette variété maladive dans les lésions suivantes : Convulsions du jeune âge. Facultés peu développées. État hypocondriaque, maniaque, hystérique. Aptitudes bornées, restreintes, ne pouvant s’appliquer à un objet déterminé que d’une façon pour ainsi dire automatique. Impossibilité d’aller au delà d’un certain degré pour l’évolution des facultés intellectuelles et affectives.
Chez François, il y a un arrêt de développement physique ; sa tête est mal conformée ; l’incapacité de se reproduire, est notoire. Après un premier accès de manie, il est immédiatement tombé dans l’idiotisme.
Chez François, les diamètres de la tête sont les suivants :

Diamètre antéro-postérleur…………0,180 { De la bosse occipitale à la bosse frontale

Diamètre bi-latéral……………………..0,140 { Pris immédiatement au-dessus de l’impulsion
des oreilles

Circonférence occipito-frontale…..0,540 { Prise de la bosse occipitale à la bosse frontale
moyenne

Demi-circonférence ou courbe
antéro-postérieure……………………0,295 { Prise de la bosse occipitale à la  bosse frontale
moyenne.

Demi-circonférence ou courge
bi-pariétale……………………………0,240 { Aboutissant au-dessus de l’emplacement des
oreilles.

Diamètre occipito-mentonnier…….0,250

Fig. 2. JOSEPH …. , agé de 22 ans.
Dernier descendant d’une famille dégénérée par suite d’excès alcooliques héréditaires :
1° Un bisaïeul meurt des suites d’un alcoolisme chronique.
2″ Le fills de cet individu hérite des dispositions alcooliques de son père, et meurt paralysé général.
3° Le seul fils qui lui reste a des aptitudes restreintes. des tendances homicides. Il ne peut se fixer nulle part. Il se croit persécuté. Au reste. Il ne fait pas d’excès alcooliques
.
4° Les trois enfants de ce malade sont tous frappés de déchéance intellectuelle précoce. Ils ont de vicieuses conformations de la tête.
Après un premier accès de manie à l’âge de 18 ans, Joseph tombe subitement dans la stupidité de l’idiotisme. Sa dégénérescence fait des progrès si rapides qu’au bout de six mois il est méconnaissable. Les facultés intellectuelles et affectives sont complètement éteintes. Joseph a 22 ans n’est pas plus développé qu’un enfant de 13 à 14 ans. Le système pileux est absent. Les organes génitaux sont impropres à la reproduction.
Les proportions de sa tête sont moins développées que chez François, dégénéré par suite des mêmes causes, mais dont les tendances dégénératives ne remontent pas si haut chez les ascendants.

Diamètre antéro-postérleur………………… 0,175

Diamètre bi-latéral……………………………..0,188

Circonférence occipito-frontale…………….0,518

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,292

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,300

Diamètre occipito-mentonnier…………….0,235

 

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PLANCHE II

DÉGÉNÉRESCENCES HÉRÉDITAIRES

CRÉTINISME ET ARRÊT DE DÉVELOPPEMENT INTELLECTUEL ET PHYSIQUE CONGÉNITAL

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Les deux sujets représentés dans cette planche sont la confirmation vivante des idées que nous avons émises sur les influences héréditaires.

Fig. 1. JOSEPH …., âgée de 19 ans, est un type de crétin. Sa tête est grosse, le diamètre bi-pariétal, comparativement plus développé que les autres. La face est stupide et ne dénote aucune intelligence. Les chairs sont flasques et pendantes, la couleur de la peau d’un jaune terreux, le ventre tombant. Les organes génitaux peu développés et impropres à la reproduction. Le système pileux est absent. Il n’existe aucune déformation des extrémités supérieures et inférieures. L’enfant n’a aucune aptitude intellectuelle. Il est d’un caractère docile, capable de remplir quelques soins domestiques, mais il est très-irritable. Sa taille est de 1 m. 25 c.

Le village où il est né a eu autrefois des crétins et beaucoup de goitreux. La première de ces endémicités dégénératives a disparu complétement. Les femmes âgées sont presque toutes goîtreuses, et cette infirmité se déclare encore assez souvent chez les jeunes sujets. La mère de cet enfant était rachitique et avait le type crétineux. Elle était née d’une mère dont la constitution représentait ce type de dégénérescence. Joseph… est le seul enfant survivant de cette femme et jusqu’à l’âge de deux ans il ne présentait rien qui le distinguât des autres enfants. A cette époque on s’aperçut qu’il ne faisait aucun progrès ; il n’a parlé qu’à l’âge de quatre ans. et depuis cette époque est resté complétement stationnaire. La dégénérescence crétineuse est tellement en rapport avec les conditions héréditaires, que le père de cet enfant devenu veuf, s’étant remarié avec une femme bien portante, en a eu quatre enfants qui ne présentent pu le moindre indice de dégénérescence, si ce n’est l’hypertrophie de la glande thyroïde.

Fig. 2. ADELAÏDE …., 22 ans. – Microcéphalie – Arrêt général de développement. Celte jeune fille nous offre un exemple remarquable de dégénérescence héréditaire. Son aïeul maternel passait pour un simple d’esprit. Son oncle était pareillement peu développé au point de vue intellectuel et s’est suicidé. Sa propre mère enfin a une intelligence des plus restreintes. La jeune malade dont j’ai donné le portrait, résume la terminaison dégénérative de cette famille. Adelaide est une microcéphale. Les proportions de la tête sont les suivantes :

Diamètre antéro-postérleur………………… 0,110

Diamètre bi-latéral………………………..……0,120

Circonférence occipito-frontale……………0,450

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………..…………0,300

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure……………………………… …………..0,280

Diamètre occipito-mentonnier………………0,170

Sa taille n’est que de1 m. 30 c. Les traits du visage sont d’une régularité extrême, mais ne dénotent aucune l’expression intellectuelle. Il n’existe chez cette fille, âgée de 22 ans, aucun phénomène indiquant l’évolution de la puberté. Son caractère est difficile, irritable, et son intelligence la rend à peine capable de remplir des travaux infimes. Adelaïde n’a pu apprendre ni à lire ni à écrire. La régularité des traits de cette jeune imbécile, la proportion remarquable qui existe entre toutes les parties de son organisation, me semblent la rapprocher de ces êtres dégénérés que l’on a montrés dernièrement à Paris comme les derniers descendants d’une ancienne nation mexicaine.

 

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PLANCHE III

TYPES DE DEGENERES

SOUS L’INFLUENCE DE LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DU SOL. – DÉGÉNÉRESCENCE CRÉTINEUSE

DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MEURTRE.

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

 

Ces deux crétines, dont la ressemblance au physique et au moral est frappante, sont nées dans celte constitution géologique du sol (terrain argileux et gypseux) si favorable à la production du crétinisme. Elles ne sont goîtreuses ni l’une ni l’autre ; mais l’identité de la cause dégénératrice ressort parfaitement dans ce cas de la conformité de leur constitution physique et de leur état intellectuel et moral. Une description générale suffit pour caractériser l’ensemble des phénomènes dégénératifs chez ces deux crétines.
Leur taille est au-dessous de la moyenne (1 m. 25 à 30 c.) le développement de la puberté n’a pu s’effectuer ni chez l’une ni chez l’autre ; elles n’ont jamais été menstruées et l’on peut affirmer qu’elles sont stériles. Françoise el Joséphine sont également atteintes de rachitisme ; chez la première ce sont les extrémités inférieures, et chez la deuxième, les extrémités supérieures qui sont atrophiées ; mais la progression dans l’un et l’autre cas est difficile; ces deux crétines ont la démarche pénible et vacillante des êtres dégénérés de leur espèce ; les traits de la figure n’expriment pas leur âge et la seconde dentition ne parait pas s’être effectuée. L’ensemble, en un mot, de la constitution indique la cachexie et l’étiolement ; la figure est ridée, les chairs sont flasques et molles et la peau a une couleur terreuse.
La similitude des tendances et des instincts nous offre les mêmes rapprochements à faire à un autre point de vue. L’intelligence est aussi peu développée chez l’une de ces crétines que chez l’autre ; l’expression rieuse de la première fait un contraste avec l’air ordinairement renfrognée de la deuxième, mais le type physiognomonique de celte dernière est une exception. Les crétins ont une espèce d’expansion qui, à la vue d’un étranger se traduit ordinairement au dehors par une hilarité très-grande accompagnée de mouvements inspirateurs et expirateurs souvent tumultueux et sifflants en raison d’une difficulté de respiration. Cette difficulté peut provenir, soit de goîtres monstrueux, ou du peu de développement de la poitrine, soit encore de l’impossibilité d’exprimer les sensations par la parole articulée; les mêmes mouvements tumultueux et les inspirations sifflantes se rencontrent parfois aussi chez les sourds-muets.
L’expression de la physionomie chez les idiots est plus triste; les véritables idiots ne rient pas (Voir les fig. 3 et .. de la pl. X, le n°1 de la pl. Xl et les types de la pl. XII , qui nous ont été communiqués par M. le docteur Baillarger). Les imbéciles au contraire, ont le visage très-mobile et les mouvements passionnés de l’enfance se conservent chez eux en raison de leur arrêt de développement intellectuel.
Au point de vue de l’absence complète de l’intelligence et de la dépravation des instincts les plus naturels à l’homme, Françoise el Joséphine sont des crétines complètes ; elles ne sont susceptibles d’aucune espèce d’éducation, différentes en cela des semi-crétines représentées dans la pl. VI (Zoé et Victorine) ; intellectuellement parlant, elles sont même placées au-dessous du nommé Achéron (pl. VII, n°1).
La différence qui existe entre les proportions de la tête chez ces deux crétines prouve une fois de plus que ce n’est pas dans celte différence qu’il faut rechercher la mesure de l’intelligence des individus.

                                                                     Françoise       Joséphine

Diamètre antéro-postérleur………………….0,120        0,170

Diamètre bi-latéral……………………………..0,140         0,135

Circonférence occipito-frontale…………….0,560      0,520

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure…………………………………………0,280       0,290

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure…………………………………………0,310          0,320

Diamètre occipito-mentonnier……………..0,215      0,200

On voit dans cette comparaison que ce que l’une de ces crétines perd dans un des diamètres ou des circonférences elle le regagne dans un autre diamètre ou une autre circonférence

 

 

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PLANCHE IV et V

DÉGÉNÉRESCENCES PROGRESSIVES DANS UNE FAMILLE CRÉTINISÉE

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Cette planche représente une famille entière qui est la confirmation des idées que j’ai émises sur la transmission héréditaire. Cette famille est née dans une localité de la Meurthe ou le crétinisme existe encore à l’état endémique quoique son intensité soit bien diminuée.

Fig. 1. MARIE …. La mère de ces enfants est âgée de 54 ans. Elle a eu onze enfants et les six qui sont représentés dans cette planche survivent seuls. Cette femme est devenue goitreuse à l’âge de 30 ans. Le goitre est du reste l’infirmité générale des femmes de cette localité … Marie….. n’a pas le cachet du crétinisme. Sa figure est amaigrie et vieillie par les privations. Son intelligence est normale, et il n’y a jamais eu de crétins dans sa famille. La mère de cette femme vit encore ; elle a 75 ans. Sa conservation physique est remarquable et son intelligence bien au-dessus du niveau de celle de la plupart des femmes pauvres de cette même localité. Elle a eu cinq autres enfants qui ne m’ont présenté aucun vestige de dégénérescence crétineuse.

Fig. 2. JOSEPH …. Le père de ces enfants crétineux est âgé de 55 ans. C’est chez lui et chez ses ascendants qu’il faut chercher les preuves de la transmission héréditaire. Son père et son grand-père étaient des semi-crétins, et leurs enfants ont successivement succombé en bas âge. Joseph présentait seul les éléments de la continuité l’espèce. Il est d’une haute taille, mais sa tête est démesurément élargie dans son diamètre bi-latéral. La partie postérieure est aplatie. Les pommettes sont saillantes, le nez épaté, la lèvre supérieure est d’une hauteur anormale, en raison de l’épatement du nez comme cela se remarque chez les crétins ; le maxillaire inférieur est énorme. Les oreilles sont mal implantées et difformes. L’individu est goitreux de naissance. Son visage profondément ridé offre une expression caractéristique et ne dénote qu’une intelligence ordinaire. Cet homme, tisserand de profession, n’a jamais fait d’excès alcooliques.

Fig. 3. MIETTE …. est âgée de 26 ans. Elle est l’ainée de la famille et ne présente comme phénomène anormal qu’une lenteur spéciale dans les mouvements locomoteurs et dans l’activité de son intelligence. Elle est pesante pour se servir d’une expression de la localité. Cette femme nous offre déjà un goître commençant. Elle est, au reste, parfaitement capable de diriger son ménage. Elle a deux enfants en bas âge chez lesquels on ne remarque encore d’autre symptôme de dégénérescence, si ce n’est cet étiolement précoce dû à l’influence de la misère.

Fig. 4. ROSIE …. est âgée de 24 ans. Il existe déjà une différence notable entre sa physionomie et celle de sa sœur. Elle a les lèvres grosses, le nez épaté, et la lenteur de ses mouvements locomoteurs est bien autrement caractérisée. Son intelligence est plus qu’ordinaire, elle est obtuse. Le sens moral est peu développé chez elle et cette fille a déjà eu un enfant hors légitime mariage. Cet enfant paraît bien portant.

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Fig. 5. IRÉNÉE …. âgé de 22 ans, le troisième enfant de cette famille, nous présente déjà un type avancé de dégénérescence physique et de déchéance intellectuelle. Il a la figure bouffie, la tête mal conformée et n’a pas la taille voulue pour le service militaire. Ses organes génitaux sont énormes mais impropres à la reproduction. La couleur de sa peau est d’un jaune sale, les chairs sont flasques, la démarche est vacillante, le système musculaire est privé d’énergie, et il a tout le tempérament des crétins sans en avoir encore le cachet typique absolu. Il est inintelligent et non-seulement n’a jamais pu apprendre à lire et à écrire, mais il n’est pas capable de remplir les fonctions les plus infimes. Il est sourd.

Fig. 6. PAULINE …. âgée de 17 ans, le quatrième enfant de cette famille est sourde-muette de naissance, goîtreuse, et n’est développée ni sous le rapport intellectuel ni sous le rapport moral. Ses actes sont automatiques, son caractère triste, et elle s’irrite assez facilement. Elle rend quelques petits services à sa famille dans les soins du ménage, mais elle ne possède aucune espèce d’initiative. Elle a du reste un arrêt de développement physique qui indique la transition à cet état ultime de dégénérescence dans lequel les organes générateurs sont peu développés et les aptitudes à la procréation de moins en moins caractérisées. La privation absolue du sens moral chez ces êtres dégénérés, la prédominance de leurs instincts purement animaux, déterminent souvent dans des cas analogues la naissance d’êtres malheureux voués ultérieurement à la dégénérescence la plus complète.

Fig. 7. FRANÇOISE et AGNÈS…. âgées l’une de 16 ans et l’autre de 15, sont si parfaitement semblables par la taille et les caractères maladifs de leur constitution physique et de leur état intellectuel, qu’une description commune leur est également applicable. Elle nous représentent la dégénérescence crétineuse dans son expression la plus vraie : l’arrêt de développement est irrémédiable ; elles ne présentent aucun indice de puberté et elles resteront toute leur vie ce qu’elles sont en réalité, des êtres complétement dégénérés. Ces deux malheureuses ne possèdent pas la parole. Elles ont à peine un langage d’action et ne révèlent ce qu’elles éprouvent que par leurs cris rauques, leurs pleurs ou par ce rire stéréotypé propre à tous les crétins. Elles ne présentent pas au reste cette dégénérescence hideuse que l’on trouvait autrefois bien plus fréquemment et dans celle localité et dans les vallées alpestres et pyrénéennes. Elles n’ont pas de goître, et quoique se soutenant péniblement sur leurs jambes elles progressent en chancelant et avec ce mouvement latéral propre à ces infirmes. Les chairs sont flasques, la couleur de la peau jaune. Les chairs paraissent infiltrées et conservent pendant quelque temps la pression des doigts. Leurs têtes sont mal conformées et ces crétines ne sont susceptibles d’aucune éducation. Enfin, la dentition s’est développée d’une manière très-irrégulière et elles conservent encore quelques-unes de leurs dents de lait.
Trois autres enfants sont survenus depuis et sont morts en bas âge; les autres sont décédés à d’autres époques et la loi des analogies dans les transmissions héréditaires nous permet de conclure qu’ils auraient tous tenu leur place hiérarchique dans celle malheureuse famille d’êtres dégénérés.


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PLANCHE VI

TYPES DE DEGENERES

SOUS L’INFLUENCE DE LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DU SOL OU DES MAUVAISES CONDITIONS DE LOGEMENT, OU DE NOURRITURE DANS LES ‘GRANDES VILLES.

 

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Fig. 1. Ce type représente un individu d’une taille élevée (t m. 75 c.), et dont les autres proportions du corps sont colossales, si on les compare surtout à celles des êtres nés dans la même constitution géologique du sol. Il est âgé de 26 à 27 ans. Dans la localité habitée par Antoine …. , il existe des crétins, des idiots et des imbéciles. On y remarque des enfants arriérés et des goîtreux ; tous ces dégénérés se présentent à l’observation avec les caractères de l’ordre physique et de l’ordre moral qui les distinguent.
Le rabougrissement de la taille contraste chez eux d’une manière frappante avec la stature colossale de ces pesants qui, outre, l’indolence et l’apathie des individus qui vivent dans les contrées marécageuses, sont encore frappés comme Antoine, d’un véritable arrêt des facultés intellectuelles avec production intercurrente d’accès maniaques. Antoine représente aussi ces hommes chez lesquels la moyenne de la vie intellectuelle est restreinte dans une période déterminée. La démence est un phénomène précoce dans leur existence ; ils s’arrêtent dans leur évolution intellectuelle et oublient tout ce qu’ils avaient appris.
Les parents de cet arriéré sont d’une bonne constitution, mais il est facile de prévoir, que leur fils, capable de procréer, formera, s’il se marie, le premier anneau d’une chaine de transmissions héréditaires dégénératives, qui se résumeront très-probablement dans l’idiotie, l’imbécillité ou même le crétinisme de ses derniers descendants.

Fig. 2. ZOÉ…., 52 ans, est un type de semi-crétinisme, tel qu’on en rencontre, plus souvent qu’on ne saurait le croire, dans les conditions dégénératives que crée aux individus l’influence des logements insalubres dans les grands centres de population. J’ai désigné ces conditions sous le nom de Constitution paludéenne des grandes villes.
Les renseignements qui regardent cette femme dégénérée, m’ont appris qu’elle est née à Paris, ainsi que son père et son grand-père ; tous les autres enfants sont morts en bas âge, et le dernier représentant de celte famille dégénérée est évidemment incapable de continuer sa race. La stérilité est le phénomène pathologique, très· heureux du reste, qui termine la série de ces transformations dégénératives qui succèdent à une cause dont rien n’a conjuré les effets, ni au point de vue de l’hygiène morale, ni au point de vue de l’hygiène physique.
La taille de Zoé ….. , est de 1 m. 22 c. ; les proportions de sa tête sont inférieures, sous tous les rapports à celles des crétines représentées dans la planche 1II. Cependant son intelligence est relativement supérieure; elle a un langage articulé, quoique la sphère de ses idées soit très-restreinte ; elle peut s’occuper de quelques petits ouvrages qui n’exigent que l’automatisme dans les actes ; mais elle est incapable d’être instruite au delà d’une certaine limite.

Fig. 3. VICTORINE…., 21 ans. Dans la contrée habitée par celte jeune fille. il existe des goîtreux en grande quantité. Le goître est une affection qui peut exister indépendamment du crétinisme; il est des crétins complets qui ne sont pas goîtreux.
Il est hors de doute, néanmoins, que dans les pays où le goître est endémique, on observe des

conditions dégénératives qui doivent être prises en sérieuse considération au point de vue de l’hygiène et de la prophylaxie.
La transition au crétinisme est évidente chez cette jeune fille ; son intelligence est obtuse, sa taille est petite, 1 m. 30 c. ; elle est mal réglée et mal conformée; elle ne présente aucun des caractères de la transmission normale de l’espèce.
Cette fille n’est pas dangereuse pour ses actes ; mais elle nous présente un de ces exemples si nombreux qui établissent le véritable caractère, qu’avec le progrès de la science, on doit donner aux institutions hospitalières destinées à recueillir les êtres dégénérés. Il est à craindre que rendue à la liberté, cette fille pourra procréer, et qu’elle sera le point de départ de dégénérescences ultérieures.

 

 

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PLANCHE VII

TYPES DE TRANSITION – DEGENERESCENCE RACHITIQUE

AVEC PRÉDOMINANCE DE LA CONSTITUTION CRETINEUSE. – ABSENCE DE LA PAROLE ET DE L’INTELLIGENCE.

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Les deux êtres dégénérés que j’ai mis en regard, nous offrent un type de ces états physiques qu’il est difficile de classer dans une catégorie bien déterminée. Ils tiennent du rachitisme et du crétinisme. La première de ces dégénérescences ressort de la conformation vicieuse de leurs jambes et des déviations existant chez tous les deux dans 1’axe de la colonne vertébrale. C’est dans le diamètre bi-latéral de la tête que la différence est bien tranchée entre ces deux individus. Chez Achéron, elle est de 145 millimètres et de 160 chez Xavier. Le diamètre occipilo-mentonnier du second est un peu moins considérable que chez le premier. Les caractères différentiels ressortiront mieux encore dans le parallèle que nous allons établir entre ces deux dégénérés.

Fig. 1. ACRÉON…., est âgé de 52 ans. Sa taille est de 1 m. 39 c. C’est un enfant trouvé qui a été exposé à l’hospice de Nancy. A cinq ans, ses tendances étaient devenues si mauvaises, qu’il fallût l’isoler des autres entrants el le placer à Maréville. Il avait un goître qui, depuis cette époque, est devenu énorme et gêne beaucoup la respiration. Ce goitre est induré, et à diverses époques, il a suppuré. Les accès d’agitation maniaque ont été en rapport avec le plus ou moins de compression exercée, à diverses époques, par l’hypertrophie de la glande thyroïdienne. Achéron est sourd-muet, et malgré son état de dégradation physique, on ne peut le classer parmi les idiots ; c’est un imbécile ou un simple. Il a l’appréciation très·bornée, il est vrai, du bien et du mal, mais plus développée cependant que chez Xavier ….. dont la tête n’offre pas la petitesse et la difformité de l’autre, et dont la figure semble refléter plus d’intelligence.
Achéron est propre pour ce qui regarde ses besoins naturels; il a une pantomime très-expressive, on se fait facilement comprendre quand on lui demande un service.

Fig. 2. XAVIER…., âgé de 58ans, est complétement dégradé au moral. Il n’exprime ses sensations que par un grognement des plus désagréables et s’irrite facilement. Il est né dans un pays où l’on rencontre encore quelques crétins et où il y avait autrefois beaucoup de goitreux. Sa taille est de 1 m. 36 m.
Ils paraissent l’un et l’autre bien développés sous le rapport des organes génitaux, mais ils en sont arrivés à un tel degré de dégénérescence qu’ils ne peuvent cependant reproduire leur race.
Il y a chez ces deux individus d’assez singulières différences. C’est ainsi que malgré le développement plus grand de l’intelligence du premier, il y a une obtusion très-grande de la sensibilité physique. .
Je placerai en regard les diamètres et circonférences de la tête chez ces deux dégénérés, afin de mieux en faire ressortir les différences :

                                                                           Acréon      Xavier

Diamètre antéro-postérleur………………….0,185       0,180

Diamètre bi-latéral……………………………..0,145         0,160

Circonférence occipito-frontale……………0,550      0,560

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,305       0,330

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,290          0,330

Diamètre occipito-mentonnier…………….0,240      0,220

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PLANCHE VIII

DEGENERESCENCE EN RAPPORT AVEC LES TROUBLES DE LA NUTRITION

ET AVEC LA PRÉDOMINANCE DU’ TEMPÉRAMENT LYMPHATIQUE ET SCROFULEUX DANS CERTAINES CONTRÉES

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

 

Les deux êtres dégénérés représentés dans ce tableau sont la confirmation des idées théoriques que j’ai émises, d’une part, sur la production des dégénérescences dans leur rapport avec la prédominance d’un tempérament maladif, et de l’autre, sur la formation des tempéraments dégénérés dans les relation avec le trouble du grand acte de la nutrition, soit chez les individus dégénérés eux-mêmes, soit chez leurs parents.
Le tempérament scrofuleux, avec tendance au rachitisme, crée des dégénérescences qui sont le résultat des efforts infructueux que fait la nature pour adapter la constitution de l’individu à un élément maladif qui prédomine dans l’organisme. Les deux malheureux rachitiques dont j’ai donné le dessin sont arrivés à un état de dégénérescence extrême sous l’influence d’une prédisposition organique qui avait déjà son germe dans la constitution maladive de leurs parents.
La diathèse scrofuleuse est très-commune dans les contrées montagneuses qu’ils habitent. Les transitions subites du froid à la chaleur, l’humidité des vallées profondes, la mauvaise qualité, l’insuffisance et l’exclusivisme de la nourriture et enfin l’alcoolisme, sont des éléments pathogéniques qui contribuent déjà puissamment à la production des tempéraments lymphatiques et scrofuleux, et à la manifestation des lésions pathologiques qui s’engendrent et se commandent successivement.
La diathèse scrofuleuse est, comme nous l’avons dit, une transformation dégénérative que l’on observe dans ces mêmes contrées. Le rachitisme avec extinction ou affaiblissement des facultés est le terme extrême des dégénérescences appartenant à cette variété maladive, lorsque surtout il existe chez ces êtres dégénérés l’impossibilité de se reproduire.
Je ne veux pas inférer de là que l’individu rachitique a passé successivement par toutes les transitions dégénératives que j’indique ; il me suffit de faire remarquer pour l’instant que, dans les contrées où j’ai observé la prédominance des tempéraments lymphatiques et scrofuleux, j’ai pareillement remarqué l’existence d’un plus grand nombre de rachitiques que partout ailleurs. De même, la prédominance du nombre des crétins et des goîtreux dans un pays coïncide avec l’existence d’un plus grand nombre d’idiots, d’imbéciles, de sourds-muetl et d’infirmes congéniaux dans ce même pays, sans qu’on puisse dire que l’imbécillité ou l’idiotie ne sont que des degrés plus ou moins avancés du crétinisme. L’imbécillité et l’idiotie sont des dégénérescences qui peuvent se produire en dehors de l’élément pathologique qui engendre le crétinisme.

Fig. 1. AUGUSTINE…., âgée de 56ans. Dégénérescence rachitique; vicieuse conformation de la tête, sans abolition de l’intelligence.

                                                                            Augustinen

Diamètre antéro-postérleur………………….0,170

Diamètre bi-latéral……………………………..0,140

Circonférence occipito-frontale……………0,500

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,300

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure………………………………………..0,310

Diamètre occipito-mentonnier…………….0,220

Le maxillaire inférieur de cette femme présente une difformité singulière : il est proéminent et figure une lamelle osseuse, mince, aplatie, dans laquelle les dents sont très-irrégulièrement implantées.

Chez l’un et l’autre sujet, du reste, la dentition est celle que l’on remarque chez les crétins. La poitrine est mal conformée ; il n’existe cependant pas de déviation de la colonne vertébrale. Malgré l’état d’atrophie des extrémités inférieures, cette malheureuse se traîne encore d’un endroit dans un autre. Elle est presque aveugle par suite d’une ophtalmie scrofuleuse. L’évolution de la puberté n’a pas suivi chez elle un développement régulier, elle ne se rappelle pas avoir été jamais menstruée. Elle peut donner elle-même des renseignements, car, dans son état de dégradation physique. elle n’est pas dépouvue d’intelligence. Elle a été isolée pour un accès de manie.

Fig. 2. ISIDORE…., âgé de 23 ans, est né pareillement d’une famille dans laquelle les dégénérescence par suite d’affections scrofuleuses ont marché de pair avec l’imbécillité, l’idiotie et un état de semi-crétinisme. Isidore••••• est un être dégénéré, qui n’a pas même les instincts de l’animai, et il est tellement perclus que toute locomotion lui est devenue impossible. II est mort il y a quelques mois dans le dernier degré de marasme. Un de ses frères est pareillement décédé à l’asile ; ce dernier était un idiot ayant des tendances dangereuses ; il ne présentait pas les déformations propres aux rachitiques, mais il était d’une petite taille, et les proportions de sa tête étaient vicieuses.
Les dimensions de la tête d’Isidore …. n’ont pas été prises ; mais elles se rapprochaient beaucoup de celles des crétins pour ce qui regarde le diamètre bi-latéral surtout ; d’un autre côté, les renseignements nous apprennent que, dans la famille de ces dégénérés, l’intelligence des parents a subi depuis longtemps une déchéance marquée. Il y a eu chez les ascendants des épileptiques et des individus livréss aux boissons alcooliques.


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PLANCHE IX

CONFORMATIONS VICIEUSES DE LA TÊTE

 

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Fig. 1 et 2. PIERRE et JEAN…., sont les deux frères; je ferai leur description dans un même paragraphe.
 Pierre est un simple d’esprit ; Jean est un type d’imbécillité ; un troisième frère, mort il y a un an à l’asile de Maréville, était un véritable idiot, et les proportions de sa tête étaient plus vicieuses encore que celles de ses deux Frères.

Ces trois individu. étaient remarquables par leur stature élevée (1 m. 80 à. 1 m. 85 c.), et outre les conformations vicieuses de la tête, l’ensemble de la constitution révélait chez eux les attributs de la dégénérescence.
La mauvaise implantation des oreilles et leur conformation vicieuse, l’étroitesse de la poitrine, les hernies énormes dont ils étaient tous les trois porteurs, l’exagération du tempérament lymphatique, les rides profondes, indice d’une vieillesse précoce, les maladies adynaamiques dont ils étaient souvent atteints, leur marche incertaine et vacillante sont les signes caractéristiques de la déviation maladive du type normal de l’humanité.
La faiblesse native de l’intelligence, l’impossibilité de sortir du cercle étroit d’habitudes et de connaissances acquises ; l’absence complète d’intelligence chez l’un d’eux, les classent dans les trois catégories que j’ai désignées sous le nom de simple d’esprit, d’imbécile et d’idiot. A l’exception du troisième, qui avait deux hernies inguinales et une hernie ombilicale, les deux autres étaient aptes à la reproduction; mais les appétits vénériens n’étaient pas  prédominants chez eux.
Le plus intelligent des trois frères était Pierre, et les proportions de la tête surpassent celles de Jean sous tous les rapports. Il n’y a que le diamètre occipito-mentonnier qui soit égal chez l’un et chez l’autre, mais la courbe antéro-postérieure est un peu plus considérable chez le second ; on peut en juger par le tableau comparatif suivant:

Pierre       Jean

Diamètre antéro-postérleur………………….0,175       0,170

Diamètre bi-latéral…………………………….…0,150         0,140

Circonférence occipito-frontale……………..0,550      0,520

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure……………………………………….……0,300       0,310

Demi-circonférence ou courbe antéro-
postérieure…………………………………………….0,339          0,310

Diamètre occipito-mentonnier……………….0,260      0,260

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Ces trois individus sont nés dans un village de la Haute-Saône, où, d’après les renseignements que j’ai reçus, il existe des dégénérescences semblables ; leurs parents sont morts de bonne heure et ils étaient faibles d’esprit, ainsi que leurs ascendants.
La prédominance des causes qui amènent de pareilles dégénérescences doit être étudiée sur les lieux, et ces types spéciaux à telle localité plutôt qu’à telle autre, justifient l’idée que j’émettais dans mon traité des dégénérescences, sur la manière d’étudier, pour chacune de nos circonscriptions départementales, les causes particulières de déviations maladives du type normal de l’humanité. Mon expérience se réduit pour le moment aux types des dégénérescences offerts par la Meurthe, les Vosges, la Moselle, la Haute-Saône, les Ardennes, et depuis que je suis dans la Seine-Inférieure, j’ai occasion d’observer des types différents.

Fig. 3. NICOLAS.…, âgé de 48 ans, est un type de vicieuse conformation de la tête, que nous rencontrions chez les habitants de la Haute-Saône, mais plus souvent chez ceux de la Moselle.
Le diamètre antéro-postérieur est nécessairement moins développé chez ces individus. L’aplatissement de la partie postérieure se montre parfois avec une prédominance telle, qu’en réunissant deux têtes de cette catégorie, on peut simuler le Janus au double front des anciens.
Nicolas est d’une taille élevée (t 1 m. 80 c.), mais la faiblesse native de l’intelligence, propre, du reste, à tous les êtres de cette catégorie, la place parmi les individus dont nous faisons l’histoire.
Cet homme est marié et a plusieurs enfants, qui, m’a-t-on affirmé, ne paraissent pas devoir être plus intelligents que le père.
J’ai remarqué généralement que les simples d’esprit, avec prédominance d’aplatissement postérieur de la tête, étaient d’un caractère inoffensif, et ne se distinguaient pas par leurs tendances nuisibles et érotiques.

Fig. 4. JULIEN…., âgé de 21 ans, nous représente une de ces conformations vicieuses de la tête avec lesquelles je n’ai jamais vu coïncider l’existence des facultés intellectuelles.
il y a chez ce dégénéré quelque chose de plus que chez les microcéphales proprement dits. Ces derniers ont la tête exagérément petite (Voyez pl. Il, fig. 1) ; mais elle est ordinairement régulière dans ses proportions. Une ossification trop précoce des sutures peut arrêter le développement ultérieur du crâne et enrayer la croissance du cerveau. Dans le cas présent l’arrêt de développement vient d’un état de cachexie général qui se reflète dans toute la constitution de l’individu.
Il a 1 m. 58c. ; sa constitution est débile ; le jeune dégénéré marche péniblement, la puberté chez lui n’a pu s’effectuer. Son intelligence est au niveau de son état cachectique pour ce qui regarde les fonctions de l’organisme; son front est fuyant en arrière; sa tête en pointe ressemble assez à la déformation artificielle produite chez les populations syriennes par l’application d’un turban composé de compresses ou bandes circulaires excessivement compliquées qui, dès le bas âge, compriment méthodiquement la tête des enfants.
Les dégénérés de cette catégorie sont ordinairement inoffensifs et ne se signalent pas d’une manière spéciale par leurs tendances vicieuses.
Chez ce même dégénéré les diverses proportions de la tête sont toutes d’une manière frappante au-dessous de la moyenne que nous avons établie dans les considérations préliminaires.

 

 

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PLANCHE X

FORMATIONS VICIEUSES DE LA TÊTE

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor 
Fig. 1. EDOAURD…., âgé de 11 ans, est un enfant dont l’intelligence, normale jusqu’à l’âge de quatre ans, a été enrayée d’une manière irrémédiable à la suite de convulsions. La régularité parfaite de la tête, l’expression d’intelligence répandue sur les traits, font un contraste avec l’état de complet idiotisme du jeune malade. La conservation extérieure de l’Intelligence est dans ce cas un phénomène exceptionnel. Les jeunes sujets devenus idiot, à la suite de convulsions subissent la loi commune aux aliénés incurables. Les traits du visage se déforment ; la physionomie devient hébétée. La croissance du cerveau reste stationnaire, et il n’existe aucune différence entre les instincts des idiots de naissance et les instincts de ceux qui le sont devenus consécutivement.

Fig. 2. JEAN-BAPTISTE…., 23 ans. – Le type de la tête chez cet individu à l’intelligence obtuse, aux tendances vicieuses et malfaisantes, ne répond pas complétement dans le dessin figuré à ce qu’il nous offre dans la nature. J’ai voulu faire représenter un type de tête comme j’en ai remarqué chez quelques aliénés à intelligence bornée, type caractérisé ainsi qu’il suit : Le diamètre antéro-postérieur est augmenté chez ces individus aux dépens du diamètre autéro-postérieur disproportionnellement plus considérable. Le front est petit, étroit, mais singulièrement proéminent. Nous l’avons désigné sous le nom de front anguleux.
Chez Jean-Baptiste, ce dernier diamètre est de 0,190 ; chez un autre malade, aux tendances homicides, je l’ai trouvé être de 0,200.
Cette variété de tête est celle que j’ai le plus rarement rencontrée chez les êtres dégénérés, mais elle coïncidait, dans l’universalité des cas, avec l’existence de caractères indomptables et de tendances mauvaises.
Il n’existe chez ce malade aucun phénomène de transmission héréditaire. L’individu est pubère, quoique sa figure annonce une expression enfantine.

Fig. 3. GEORGES…., 22 ans. Est un idiot de naissance dont la tête présente resserrement considérable dans le sens du diamètre bi-latéral.
Cette difformité congéniale présente une grande analogie avec la forme de la tête défigurée artificiellement au moyen des bandages dont MM. les docteurs Foville ct Lunier nous ont signalé l’usage dans quelques-uns de nos départements. Toutefois, la forme de la tête n’est pas annulaire, et il est facile de voir que dans ce cas il n’existe aucune manœuvre artificielle qui ait produit la déformation.
Georges est un idiot de naissance, né de parents bien portants et dont l’arrêt de développement doit être recherché dans ces conditions intimes de la vie fœtale, dont la pathologie est encore si obscure. Il est muet sans être lourd. .
Georges est un idiot complet quoique doué de certaines facultés imitatives. Il copie parfaitement des lettres et des chiffres sans aucune application possible de l’intelligence ;il n’est pas susceptible d’éducation intellectuelle ; il ne peut être amélioré que sous le rapport des instincts.
Sa taille est de 1 m. 70 c. Il est très peu développé sous le rapport de la puberté.

Fig. 3 bis…… représente la tête de cet idiot dans la position renversés qui fait mieux ressortir la longueur démesurée du diamètre antéro-postréieur.

Fig. 4. JACQUES…., 19 ans, représente un idiot dont toute les dimensions de la tête dévient de l’état normal. Il est microcéphale. Il existe dans sa famille des épileptiques, des aliénés, des idiots et des imbéciles. Les transmissions héréditaires sont frappantes chez les frères et sœurs de cet idiot. Un de ses frères est imbécile, un autre épileptique. Ses deux soeurs, à ce que l’on m’a assuré, ont une intelligence très-restreinte. Tous ces individus sont nés à la campagne, et l’on m’a affirmé qu’il n’existait aucune tendance à l’alcoolisme.
Jacques est mort des convulsions épileptiformes, il y a quelques mois.

 

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PLANCHE XI

TYPES DE CRÉTINISME DANS LES PYRÉNÉES

ARRÊT GENERAL DE DEVELOPPEMENT

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

Fig. 1. MARIE P…., âgée de 13 ans. – Cette jeune fille parait avoir 3 ou 4 ans au plus, elle pèse 12 kilogr., sa taille est de 820 millimètres. – La conformation du corps d’ailleurs régulière est celle d’un enfant de 3 ans. – Le ventre est saillant, les membres potelés, la tête est seulement un peu grosse. – Marie P… conserve encore toutes ses premières dents. L’intelligence est à peine celle d’un enfant de 4 ou 5 ans. – La mère est goîtreuse. Sur six enfants, une fille est morte à 4 ans, elle ne parlait ni ne marchait;  une autre fille de 14 ans, quoique assez intelligente, offre dans sa conformation des signes très-tranchés de crétinisme.

Fig. 2. BL…., âgée de 18 ans, née à Saint-Savin ; elle pèse 19 kilogr. 50 ; sa taille est de 977 millimètres.
 – Cette fille a le caractère et les habitudes d’un enfant ; elle parle assez distinctement, mais son intelligence est très-limitée. Bl…, non-seulement n’a pu apprendre à lire, mais on ne peut l’occuper à rien ; d’ailleurs elle est vaniteuse et aime la toilette. Elle dérobe souvent des morceaux d’étoffe pour faire des poupées. La croissance de celte crétine s’est arrêtée à l’âge de sept ans. La dentition est très-incomplète. Il n’y aucun signe de puberté.
La mère est goîtreuse. Elle est accouchée de Bl. ., à l’âge de 40 ans. Son mari avait alors plus de 70 ans.

Fig. 3. N…., âgé de près de 18 ans, né à Vieussac. – Ce crétin a tout l’extérieur d’un enfant de 7 à 8 ans au plus. Sa physionomie, peu animée et peu mobile, est d’ailleurs plutôt celle d’un enfant que d’un idiot. N… ne pèse que 20 kilogr. et sa taille n’est que de 975 millimètres. Il n’a que douze dents. Ses organes génitaux ne sont pas plus développés que ceux d’un enfant de cinq ans. – L’intelligence est extrêmement bornée, – la parole nulle, – la démarche est assez embarrassée.
La mère est goîtreuse, – le père est sourd, – plusieurs frères ou sœurs sont goitreux, – un frère de 19 ans est idiot et goitreux, – mais d’ailleurs assez grand et assez fort.

Fig. 4. A…., âgé de 21 ans ; – taille de 990 millimètres ; – poids du corps, 27 kilogr. – Ce jeune homme a l’apparence d’un enfant de 12 ans;  la deuxième dentition n’est pas terminée ; – les canines de la première dentition, ainsi que les petites molaires, persistent encore ; – les organes génitaux sont assez développés, mais il n’y a aucune trace de poil sur le pubis ; – la physionomie de A… est plutôt celle d’un enfant que d’un idiot ou d’un imbécile ; – cependant l’intelligence est des plus bornées. – Ce jeune homme, non-seulement n’a pu apprendre à lire, mais il ne connaît pas même la valeur des pièces de monnaie. – On l’occupe à garder les chèvres. – La prononciation est très-imparfaite. – Mère goîtreuse ; – oncle paternel et un frère atteints de crétinisme.

 

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PLANCHE XII

TYPES D’IDIOTIE ENDÉMIQUE
OU
ARRÊT ISOLÉ ISOLÉ DU DÉVELOPPEMENT DE L’INTELLIGENCE, AVEC DÉVELOPPEMENT GÉNÉRAL DE LA CONSTITUTION.

 

Trait̩ des d̩g̩n̩rescences physiques, intellectuelles et mor

 

Fig. 1. FRANCOIS C…., agé de 28 ans ; taille 1 m. 62 c. La physionomie de ce jeune homme est celle d’un idiot. Il n’a jamais pu apprendre à lire et n’a pas fait sa première communion. Son langage est à peu près inintelligible. C… est robuste et a les muscles très développés. – On l’envoie ramasser du bois et il rapporte de très-lourdes charges. – On peut voir que le goître bilobé qu’il a au cou est très-volumineux ; – les organes génitaux sont développés ; – le pubis garni de poils.

Fig. 2. C…., frère du précédent, âgé de 20 ans ; – taille 1 m 40 c. – Il est sourd et muet ; sa physionomie est celle d’un idiot ; tête volumineuse ; strabisme très-prononcé ; commencement de goître ; système musculaire développé ; les organes génitaux à l’état normal ; pubis garni de poils ; la démarche est saccadée. – Le père de ces deux jeunes gens est goîtreux, peu intelligent ; sa prononciation n’est pas nette ; il a une nièce épileptique.

Fig.3. Garçon de 20 ans. – Il était employé dans un hôtel de Cauterets ; on l’occupait surtout à plumer la volaille ; on a dû le renvoyer parce que son intelligence n’était pas même suffisante pour ce modeste emploi. Il est d’ailleurs grand et assez fort. Nul renseignement sur sa famille. La tête est irrégulière ; le front bas ; la physionomie indique un degré très-prononcé d’imbécillité.

Fig. 1. MICHEL F.…, âgé de 24 ans. – Ce jeune homme, assez grand et fortement constitué, est atteint d’imbécillité ; sa prononciation est embarrassée ; il est incapable des travaux les plus simples; le crâne est assez irrégulier en arrière. Son frère, âgé de 27 ans, est idiot. Une sœur est petite et goitreuse ; elle offre, en outre, un vice de prononciation très-marqué.

 

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RÉFLEXIONS. Les planches XI et XII reproduisent des photographies appartenant à M. Baillarger. médecin de l’hospice de la Salpêtrière. Ce sont des types qu’il a recueillis dans les Pyrénées.
Il a divisé en deux classes l’ensemble des faits qu’on désigne sous le nom de crétinisme.
La première comprend le crétinisme proprement dit, caractérisé par l’arrêt de développement de toute la constitution, on en peut voir quatre exemples dans la planche XI de cet Atlas.
La seconde classe bien plus nombreuse que la première renferme d’idiotie endémique, caractérisée par l’arrêt de développement de l’intelligence seulement (Voir les quatre figures de la planche XII).
La distinction entre les crétins et les idiots, sur laquelle on a tant discuté sans pouvoir l’entendre, devient dès lors très-nette et très-facile et nulle confusion de langage n’est désormais possible.
Nous donnons d’ailleurs ici la note sur l’arrêt de développement considéré comme ligne caractéristique du crétinisme, lue à l’institut, par M. Baillarger, en novembre 1851, note dans laquelle il  a établi la distinction que nous venons de rappeler.

Il existe sur la nature du crétinisme deux opinions très-différentes et qui divisent aujourd’hui les auteurs qui se sont occupés de ce sujet.
La première consiste à admettre chez les crétins qu’un élément principal, la privation congénitale et plus ou moins complète de l’intelligence, c’est-à-dire l’idiotie. D’après la seconde, au contraire, la dégradation de l’intelligence ne suffirait pas, il faudrait, en outre, la dégradation physique, un état particulier du corps (habitus sui géneris). Cependant, quand on parcourt les pays infectés et qu’on recherche l’ensemble des traits assignés à la conformation des crétins, on trouve beaucoup d’individus plus ou moins privés d’intelligence et auxquels la description des auteurs ne s’applique que très-imparfaitement. Ainsi, par exemple, d’après le tableau reproduit dans tous les ouvrages, la taille des crétins est petite et ramassée, leurs membres sont trapus, leur col court et gros, etc., mais il est facile de prouver qu’il existe à tout cela beaucoup d’exceptions. Il suffit, en effet, d’ouvrir le remarquable rapport de la commission du Piémont pour voir qu’un assez grand nombre de crétins atteignent la taille de cinq pieds, de cinq pieds et demi, et que Maffei a même rencontré des crétins de six pieds. D’un autre côté, M. Ferrus (1) a observé à l’hôpital de Sion toute une classe de crétins dont la conformation extérieure était complétement en désaccord avec la description dont j’ai parlé plus haut. Ceux-ci, en effet, se distinguaient par l’élancement du tronc, la gracilité des membres, la longueur et la flexibilité du col.
Une autre difficulté, c’est que beaucoup des traits assignés au crétinisme, le volume et la déformation de la tête, la difformité du visage se voient souvent chez les idiots ordinaires ; de là des discussions sans issue, car en choisissant de préférence certaines variétés, on trouve des arguments plausibles à l’appui de toutes les opinions.
Après avoir consacré près de deux mois à l’étude des crétins dans les Pyrénées, il m’asemblé possible de faire cesser cet état de confusion en assignant au crétinisme un caractère unique, essentiel, l’arrêt de développement de l’organisme. Au lieu de m’attacher à constater la conformation plus ou moins vicieuse du corps, la difformité des traits, j’ai recherché avec soin ce qui se rattachait au développement des organes et des fonctions, et, en particulier, tout ce qui se rapporte à la dentition et à la puberté. Les faits que j’ai recueillis dans cette voie ne m’ont pas paru seulement intéressants pour l’histoire du crétinisme, mais aussi pour celle de la physiologie pathologique. C’est ainsi que dans certains cas, j’ai pu constater que la seconde dentition n’était pas commencée à 18 et même à 24 ans, et qu’il n’y avait souvent à cet âge aucun signe de puberté. Chez les sujets dont je parle, la faille reste petite, la physionomie enfantine, de telle sorte qu’on prend au premier abord ces jeunes gens pour des enfants de 8 à 10 ans.
Je me bornerai d’ailleurs à citer sommairement les deux observations suivantes que je choisis entre beaucoup d’autres.

OBSERVATION PREMIÈRE. Marguerite Gros, âgée de 23ana, habitant le village de Marças, offre l’apparence d’une fille de dix ans, elle n’a pas tout à fait 977 millimètres et pèse environ 20 kilogrammes. Ce qu’il y a chez elle de remarquable, c’est l’absence de tout signe de puberté et surtout la persistance de toutes les premières dents. Les organes génitaux n’ont pas acquis plus de développement que chez un enfant de 7 à 8 ans. Le pubis est complétement glabre. Le sentiment de la pudeur ne semble pas encore s’être éveillé chez cette fille de 23 ans.
L’examen du docteur Destrade, médecin de la famille et qui m’accompagnait dans ma visite, n’a, en effet, paru lui causer aucun embarras. Les dents sont au nombre de vingt-quatre seulement, et M. Destrade a reconnu comme moi la persistance de toutes celles appartenant à la première dentition.
Cette fille chez laquelle l’évolution organique est si complétement arrêtée, n’a d’ailleurs qu’une intelligence très-limitée. Elle est incapable de dire son âge et ne connaît pas la valeur des différentes pièces de monnaie.

OBSERVATION DEUXIÈME.  – Françoise Couraitane, âgée de 17 ans et demi, a été recueillie à l’hôpital de Luz, où je j’ai examinée avec M. le docteur Favas et M. Boudet. Cette fille pèse t8 kilogr., sa taille est de 977 millimètres, elle conserve toutes ses premières dents, et n’offre non plus aucun signe de puberté. Elle a d’ailleurs l’apparence, les manières, la voix d’un enfant de 7 à 8 ans. Ici encore l’évolution organique est arrêtée, et quoi qu’il arrive, on peut prévoir qu’elle sera toujours incomplète.
Ici se trouvait une troisième observation dont les principaux détails sont reproduits dans l’explication de la figure 3 planche XII de cet Atlas.
L’arrêt de développement de la dentition, des organes génitaux, implique celui de tout l’organisme; c’est ce qui résulte non-seulement de la taille et du poids du corps, mais encore de la conformation générale.
Les sujets dont il vient d’être question ont comme les enfants la poitrine étroite, le ventre proéminent, leurs membres sont grêles, et il n’y a aucun développement du système musculaire. Une particularité qui mérite aussi d’être notée, c’est la fréquence du pouls restée ce qu’elle est chez les enfants.
Le goitre manquait dans presque tous les cas que j’ai observés, surtout dans ceux où l’arrêt de développement était le plus complet. Ce fait pourrait, au premier abord paraître assez étrange si on considère que les idiots et les imbéciles, dans les mêmes localités, sont presque tous goitreux ; peut-être cependant est-il susceptible d’explication.
L’hypertrophie du corps thyroïde ne se développe en général qu’à l’époque de la puberté. On comprend donc que les sujets dont j’ai parlé et qui sont restés à l’état d’enfance, soient la plupart exempts de goîttre.
Il faudrait d’ailleurs se garder de croire indistinctement à un arrêt définitif de développement dans tous les cas analogues à ceux que j’ai cités. Quelquefois, en effet, l’évolution organique se continue à un âge plus avancé. C’est ainsi que j’ai vu, avec M. le docteur Bordeu, un homme chez lequel la seconde dentition n’a été achevée qu’à 32 ana, la puberté ne s’était établie qu’à 27 ans, l’accroissement de la taille s’était continué jusqu’à 30 ans.
Dans quelques cas on assiste au développement normal de l’intelligence, tandis que l’ensemble de la 
constitution est au contraire arrêté. C’est une sorte de crétinisme partiel et purement physique.
J’ai vu un fait de ce genre, mais dans lequel la prédominance du cerveau sur le reste de l’organisme ne s’était pu établie sans de fâcheuses compensations : l’homme dont je parle, en effet, avait déjà eu à 50 ans deux accès de folie.
En résumé le crétinisme me parait pouvoir être défini :
Le développement incomplet, irrégulier et le plus louvent très-lent de l’organisme.
Cette définition établit une ligne de démarcation tranchée entre les crétins et les idiots. Dans l’idiotie congéniale, en .effet, la constitution acquiert son entier développement et l’évolution cérébrale seule est arrêtée. Aucune confusion n’est donc possible et le mot crétinisme aurait désormais un sens précis et nettement déterminé.

(1) Mémoire sur le goitre et le crétinisme, dans le Bulletin de l’Académie de médecine. Paris, 1861; pag. 205 et suiv.

GALERIE DES FIGURES ISOLEES DE CHAQUE PLANCHE

Planche I - Figure 2 - Joseph, 22 ans. Arrêt du développement intellectuel après un premier accès de manie. Idiotisme. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche I. (2). Lithographie Becquet frères.

Planche I – Figure 2 – Joseph, 22 ans. Arrêt du développement intellectuel après un premier accès de manie. Idiotisme. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche I. (2). Lithographie Becquet frères.

Planche 2 - Figure 2 - Adélaïde, 22 ans. Microcéphalie. Arrêt général de céveloppement. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche II. (2). Lithographie Becquet.

Planche 2 – Figure 2 – Adélaïde, 22 ans. Microcéphalie. Arrêt général de céveloppement. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche II. (2). Lithographie Becquet.

Planche 3 - Figure 1 - Françoise, 36 ans. Crétinisme confirmé. Rachitisme. Paralysie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche III. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 3 – Figure 1 – Françoise, 36 ans. Crétinisme confirmé. Rachitisme. Paralysie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche III. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 3 - Figure 2 - Joséphines, 37 ans. Crétinisme. Rachitisme. Paralysie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche III. (2). Lithographie Becquet.

Planche 3 – Figure 2 – Joséphines, 37 ans. Crétinisme. Rachitisme. Paralysie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche III. (2). Lithographie Becquet.

Planche 4 - Figure 1 - Marie X**, 54 ans. Goîtreuse inteligente. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 4 – Figure 1 – Marie X**, 54 ans. Goîtreuse inteligente. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

 Planche 4 - Figure 2 - Joseph X**, père 55 ans. Semi-crétin. Intelligence faible. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (2). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 4 – Figure 2 – Joseph X**, père 55 ans. Semi-crétin. Intelligence faible. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (2). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 4 - Figure 3 - Annette X**, 26 ans. Intelligence très ordinaire. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 4 – Figure 3 – Annette X**, 26 ans. Intelligence très ordinaire. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

lanche 4 - Figure 4 - Rosine X**, 24 ans. Intelligence obtuse. Goître commençant. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (4). Lithographie Thorelle del Léveillé.

lanche 4 – Figure 4 – Rosine X**, 24 ans. Intelligence obtuse. Goître commençant. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche IV. (4). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 5 - Figure 1 - Irénée X**, 22 ans. Idiot-sourd. Type crétineux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 5 – Figure 1 – Irénée X**, 22 ans. Idiot-sourd. Type crétineux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 5 - Figure 2 - Pauline X**, 17 ans. Sourde-Muette. Goîtreuse. Semi-crétine. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (2). Lithographie Becquet

Planche 5 – Figure 2 – Pauline X**, 17 ans. Sourde-Muette. Goîtreuse. Semi-crétine. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (2). Lithographie Becquet

Planche 5 - Figure 3 - Françoise X**, 16 ans. Crétinisme confirmée. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (3). Lithographie Becquet.

Planche 5 – Figure 3 – Françoise X**, 16 ans. Crétinisme confirmée. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (3). Lithographie Becquet.

 

Planche 5 Figue 4 - Agnès X**, 15 ans. Crétinisme confirmé. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (4). Lithographie Becquet Frères.

Planche 5 Figue 4 – Agnès X**, 15 ans. Crétinisme confirmé. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche V. (4). Lithographie Becquet Frères.

Planche 6 - Figure1 - Antoine, 26 ans. Types des individus désignés sous le nom de PESANT. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VI. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 6 – Figure1 – Antoine, 26 ans. Types des individus désignés sous le nom de PESANT. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VI. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 6 - Figure 2 - Zoé, 32 ans. Type semi-crétineux né à Paris. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (2). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 6 – Figure 2 – Zoé, 32 ans. Type semi-crétineux né à Paris. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (2). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 6 - Figure 3 - Victorine, 21 ans. Goître. Transition au Crétinisme. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (3). Lithographie de Becquet frères

Planche 6 – Figure 3 – Victorine, 21 ans. Goître. Transition au Crétinisme. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VI. (3). Lithographie de Becquet frères

Planche 7 - Figure 1 - Acheron, 52 ans. Rachitisme. Goître. Conservation de quelques sentiments moraux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VII. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 7 – Figure 1 – Acheron, 52 ans. Rachitisme. Goître. Conservation de quelques sentiments moraux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VII. (1). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 7 - Figure 2 - Xavier, 58 ans. Rachitisme. Constitution crétine. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VII. (2). Lithographie de Becquet frères.

Planche 7 – Figure 2 – Xavier, 58 ans. Rachitisme. Constitution crétine. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche VII. (2). Lithographie de Becquet frères.

Planche 8 - Figure 1 - Augustine 56 ans. Dégénérescence rachitique. Conformation vicieuse de la tête sans abolition de l'intelligence. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VIII. (1). Lithographie de Thorelle del Léveillé.

Planche 8 – Figure 1 – Augustine 56 ans. Dégénérescence rachitique. Conformation vicieuse de la tête sans abolition de l’intelligence. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Planche VIII. (1). Lithographie de Thorelle del Léveillé.

Planche 8 - Figure 2 - Isidore, 23 ans Dégénérescence rachitique. Abolition complète de l'intelligence. Caractère et tendances des crétins. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche . (2). Litho de Becquet frères.

Planche 8 – Figure 2 – Isidore, 23 ans Dégénérescence rachitique. Abolition complète de l’intelligence. Caractère et tendances des crétins. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche . (2). Litho de Becquet frères.

 Planche 9 - Figure 1 - Pierre, 418 ans. Simple d'esprit. exagération du diamètre bi-latéral. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche IX. (1). Lithographie de Becquet frères.

Planche 9 – Figure 1 – Pierre, 418 ans. Simple d’esprit. exagération du diamètre bi-latéral. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche IX. (1). Lithographie de Becquet frères.

Planche 9 - Figure 2 - Jean, 39 ans. Imécile. Proportions généralement défectueuses dans les formes de la tête. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche IX. (2). Lithographie Becquet frères.

Planche 9 – Figure 2 – Jean, 39 ans. Imécile. Proportions généralement défectueuses dans les formes de la tête. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche IX. (2). Lithographie Becquet frères.

Planche 9 - Figure 3 - Nicolas, 48 ans. Faiblesse native intellectuelle. Applatissement pstérieur de la tête. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche IX. (3). Lithographie de Thorelle del Léveillé.

Planche 9 – Figure 3 – Nicolas, 48 ans. Faiblesse native intellectuelle. Applatissement pstérieur de la tête. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas. Pllanche IX. (3). Lithographie de Thorelle del Léveillé.

Planche 9 - Figure 4 - Julien, 24 ans. Atrophie cérébrale. Microcéphalisme. Arrêt général de développement. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche IX. (4). Lithographie Becquet frères.

Planche 9 – Figure 4 – Julien, 24 ans. Atrophie cérébrale. Microcéphalisme. Arrêt général de développement. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche IX. (4). Lithographie Becquet frères.

Planche 10 - Figure 1 - Edouard, 11 ans. Idiotie par suite de convulsions. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (1). Lithographie non signée.

Planche 10 – Figure 1 – Edouard, 11 ans. Idiotie par suite de convulsions. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (1). Lithographie non signée.

Planche 10 - Figure 2 - Jean-Baptiste, 23 ans. Intelligence obtuse. Mauvaises tendances. Front anguleux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (2). Lithographie non signée.

Planche 10 – Figure 2 – Jean-Baptiste, 23 ans. Intelligence obtuse. Mauvaises tendances. Front anguleux. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (2). Lithographie non signée.

Planche 10 - Figure 3 - Georges, 22 ans. Idiot de naissance. Grande diminution du diamètre bi-latéral. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 10 – Figure 3 – Georges, 22 ans. Idiot de naissance. Grande diminution du diamètre bi-latéral. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 10 - Figure 4 - Jacques, 19 ans. Idiotie. Défaut de proportions dans tous les sens. Microcéphalie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (4). Lithographie de Becquet frères.

Planche 10 – Figure 4 – Jacques, 19 ans. Idiotie. Défaut de proportions dans tous les sens. Microcéphalie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche X. (4). Lithographie de Becquet frères.

Planche 11 - Figure 1 - Marie P., fille de 13 ans. Poids du corps, 12 kil. Taille 0m, 820. persistance de toutes les premières dents. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (1). Lithographie non signée.

Planche 11 – Figure 1 – Marie P., fille de 13 ans. Poids du corps, 12 kil. Taille 0m, 820. persistance de toutes les premières dents. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (1). Lithographie non signée.

Planche 11 - Figure 2 - Bl., fille de 18 ans. Poids du corps 19 kil 50. Taille 0m.977. Dentition très complète, acun signe de puberté. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (2). Lithographie non signée.

Planche 11 – Figure 2 – Bl., fille de 18 ans. Poids du corps 19 kil 50. Taille 0m.977. Dentition très complète, acun signe de puberté. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (2). Lithographie non signée.

Planche 11 - Figure 3 - N. garçon de 17 ans 1-2. Poids du corps 20 kil. Taille 0m975. N'ayant que 12 ans. Organes génitaux semblables à ceuxd'un enfant de 5 ans. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. At Pl. XI. (3). Lith. Thorelle del Léveillé.

Planche 11 – Figure 3 – N. garçon de 17 ans 1-2. Poids du corps 20 kil. Taille 0m975. N’ayant que 12 ans. Organes génitaux semblables à ceuxd’un enfant de 5 ans. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. At Pl. XI. (3). Lith. Thorelle del Léveillé.

Planche 11 - Figure 4 - Am., garçon de 21 ans. Poids du corps 27 kil. Taille0m990. Deuxième dentition non terminée.Aucunsignedepuberté. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (4). Lithographie Becquet frères.

Planche 11 – Figure 4 – Am., garçon de 21 ans. Poids du corps 27 kil. Taille0m990. Deuxième dentition non terminée.Aucunsignedepuberté. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XI. (4). Lithographie Becquet frères.

Planche 12 - Figure 1 - François C., 28 ans. Taille 1m62. Imbécilité. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (1). Lithographie non signée.

Planche 12 – Figure 1 – François C., 28 ans. Taille 1m62. Imbécilité. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (1). Lithographie non signée.

Planche 12 - Figure 2 - C., jeune frère du n°1, 20 ans. Taille 1m40. Sourd et muet. Idiotie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (2). Lithographie non signée.

Planche 12 – Figure 2 – C., jeune frère du n°1, 20 ans. Taille 1m40. Sourd et muet. Idiotie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (2). Lithographie non signée.

Planche 12 - Figure 4 - Michel F., 24 ans. Imbécillité. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (4). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 12 – Figure 4 – Michel F., 24 ans. Imbécillité. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (4). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 12 - Figure 3 - Garçon de 20 ans. IIdiotie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

Planche 12 – Figure 3 – Garçon de 20 ans. IIdiotie. Morel B. A. Traité des dégénérescences. 1857. Atlas Planche XII. (3). Lithographie Thorelle del Léveillé.

 

 

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2 commentaires pour “Traité des dégénérescences. Atlas. De Bénédict-Augustin Morel.”

  1. MathiasLe mardi 25 août 2015 à 12 h 22 min

    I’m impressed by your writing. Are you a professional or just very knogeldweable?

  2. Michel ColléeLe mardi 25 août 2015 à 12 h 31 min

    Bonjour. Je suis un professionnel à la retraite. Cordialement.