Oppenheim R. Terreurs nocturnes des enfants. Extrait de la revue « Le Progrès médical », (Paris), 1912, pp. 92-93.

Oppenheim R. Terreurs nocturnes des enfants. Extrait de la revue « Le Progrès médical », (Paris), 1912, pp. 92-93.

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Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

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Terreurs nocturnes des enfants.

En présence d’un enfant atteint de terreurs nocturnes, il faut éliminer tout d’abord l’hypothèse d’une lésion organique du système nerveux (sclérose cérébrale, méningite, tubercules cérébraux) ou d’une névrose grave (hystérie, épilepsie) dont les terreurs nocturnes ne seraient qu’une conséquence. Le traitement, dans ces cas, se confondrait avec celui de la maladie principale.

Dans la très grande majorité des cas, les terreurs nocturnes apparaissent en dehors de toute affection grave, chez des enfants de souche neuropathique, à l’occasion d’une intoxication alimentaire ou médicamenteuse, dans état dyspeptique plus ou moins marqué, ou sous l’influence de causes réflexes, dentition, parasites intestinaux, végétation adénoïdes.

Le traitement comportera les prescriptions suivantes :

1° Toutes les fois qu’un diagnostic étiologique précis pourra être porté, combattre la cause par un traitement approprié, traitement de l’helminthiase, ablation des végétations adénoïdes, etc.

2° Dans tous les cas, suppimer toutes les causes possibles d’intoxication ; en particulier supprimer tout médicament susceptible d’être incriminé (belladone, opium, quinine, salicylate de soude, etc.)  Et instituer une sévère hygiène alimentaire ;  on ne se contentera pas à ce point de vue de supprimer les excitants, vins, liqueurs, thé et café, de réglementer les heures de repas, et de recommander que le repas du soir soit particulièrement léger, mais encore on recherchera avec soin s’il existe pas chez l’enfant quelque intolérance particulière pour un aliment [p. 92, colonne 2]  habituellement inoffensif,  tel que lait ou les œufs, cette intolérance spéciale expliquant certaine dyspepsie paradoxale chez des enfants dont l’hygiène alimentaire paraissait parfaite. Il est très important aussi de ne pas donner de boissons en excès, la polydipsie étend une cause importante de terreurs nocturnes ; au repas du soir en particulier, l’enfant ne boira pas plus de 150 à 200 grammes.

3° Supprimer toute cause d’excitation cérébrale : travail intellectuel prolongé ou disproportionné avec l’âge de l’enfant, contes et récits effrayants ; et prescrire un exercice physique régulier sans fatigue exagérée ;

4° On évitera soigneusement la constipation ; si celle-ci est invétérée, la combattre en donnant un léger laxatif, par exemple :

Extrait fluide de cascara sagrada                10 g
Extrait fluide de rhamnus frabgus               20 gr
Sirop d’orange                                              60gr

Une demie à deux cuillères à café, suivant la, avant le repas du soir.

5°  À la fin des deux principaux repas,  faire prendre dans un peu d’eau sucrée un des paquets suivants :

Salacétol                                                       0,25 gr
Sucre de lait                                                 0,50 gr

Pour attaquer n° 20 ( pour un enfant de cinq ans).

6°  le soir, avant le coucher, faire prendre un bain de tilleuls.

Tilleul                                                            250 gr.

Faire infuser pendant une heure dans 5 l d’eau bouillante et ajouter ensuite à l’eau d’une baignoire d’enfants.  Le bain sera donné chaud et à la température de 34 à 36 ° et d’une durée de quinze à vingt minutes.

7° A la méditation précédente, qui suffit dans les cas bénins : on ajoutera après quelques jours, si la guérison n’est pas obtenue, les médicaments sédatifs du système nerveux ; on donnera tout d’abord la préparation suivante : [p. 93, colonne 1]

Bromure de potassium                                6 gr
Bromure de  sodium desséché                    3 gr
Bromure  d’ammonium                               3 gr
Benzoate de soude                                       3 gr
Sirop d’écorces d’oranges amères               100 gr
Eau distillée                                                  150 gr.

Une cuillerée à café le matin au réveil et le soir, au coucher, pour un enfant deux à trois ans, une cuillerée à dessert aux mêmes heures pour un enfant de cinq à six ans. Le médicament devant être continué pendant plusieurs semaines, suspendre seulement après que les accidents auront disparu depuis plusieurs jours.

8° Lorsque que les polybromures ordonnés seuls restent inefficaces, il sera indiqué de leur associer le chloral ;

on continuera alors à donner le matin la potion précédente formulée et on la remplacera le soir au coucher par la préparation suivante :

Hydrate de choral                                         6 gr
Bromure de potassium                               6 gr
Sirop de fleur d’oranger                               30 gr
Eau deux tilleuls                    Q. S. pour 100 cc.

Une cuillerée à café pour un enfant de deux à trois ans ; une cuillerée à dessert pour un enfant de cinq à six ans ; au besoin, donner une seconde dose dans la nuit, en cas de réveil.

R. Oppenheim.

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