Nore Alfred de [pseudonyme de Chesnel de la Charbouclais Louis-Pierre-François-Adolphe]. Coutumes mythes et traditions des provinces de France. Paris et Lyon, Librairie de Périsse frères, 1846,

NORE0001Nore Alfred de. Coutumes mythes et traditions des provinces de France. Paris et Lyon, Librairie de Périsse frères, 1846, pp. 299-300.

Alfred de Nore est un des nombreux pseudonymes de Chesnel de la Charbouclais Louis-Pierre-François-Adolphe [ou Alphonse] (Le marquis) est né et mort à Paris (1791-1862). Historien et polygraphe il publia des dizaines d’ouvrages. Il écrivit également sous les pseudonymes de Alfred de Montferrand, Alphénor, Darbécé, Malvius.

Les deux ouvrages les plus important à notre avis :
— Usages, coutumes et superstitions des habitants de la Montagne Noire. Carcassonne, Imprimerie de Ducessois, 1839. 1 vol. 24 p
— Dictionnaire des Superstitions, Erreurs, Préjugés et Traditions populaires, où sont exposées les croyances superstitieuses des temps anciens et modernes, répandues surtout dans les populations agricoles, pastorales et maritimes, touchant les Esprits de l’air, de la terre et des eaux; les possessions diaboliques; le monde des fées et celui des sorciers; les pressentiments, les songes, les visions et les apparitions, les prédictions, etc, etc., etc. Petit Montrouge, J.-P. Migne, 1856. 1 vol. in-4°, 1360 colonnes.

[p. 299]

LA DIABLERIE. — Cette fête, qui se célébrait à Chaumont, et avait été instituée en l’honneur de saint Jean, remontait au XIIIe siècle, et ne fut supprimée qu’au XVIIIe. Le jour des Rameaux, douze hommes s’habillaient en diables, et suivaient la procession, où ils chantaient l’hymne : quis est iste Rex gloriæ. Leur costume consistait en une robe noire, parsemée de flammes, et en un masque à visage épouvantable et surmonté de cornes. Quand [p. 300] les portes de l’église étaient ouvertes, ils se répan­daient dans la ville, dans la campagne, et avaient le droit de faire contribuer les étrangers qui ve­naient à la fête. Le jour de la nativité de saint Jean, on représentait, sur dix théâtres différents, élevés sur le chemin que suivait la procession, les diverses actions de la vie et de la mort du saint ; l’on coupait une tête postiche à celui qui remplissait le personnage, et la scène se terminait par la chute, dans la chaudière infernale, de l’âme d’Hé­rode, que figurait une poupée suspendue au clocher de l’Horloge ; on représentait aussi divers miracles où  la Vierge et le diable étaient toujours les principaux acteurs ; on faisait un sermon au commencement ou au milieu de la pièce, et celle­-ci finie, on retournait à l’église pour chanter le Te Deum. Les habitants de la ville forçaient les voyageurs, à y entrer pour participer à la fête, et l’on voyait quelquefois dans les rues, beaucoup de gens habillés en pèlerine. La diablerie. de Chaumont avait une grande réputation dans toute la Champagne, et I’on y venait, de trente à qua­rante lieues de distance ; la fête durait neuf jours.

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