La croyance aux sorciers dans le Médoc. Par le Professeur Arnozan. Extrait de le Revue de l’Hypnotisme, (Paris), 21e année, 1906-1907, p. 190.
Charles Louis Xavier Arnozan (1852-1928) médecin, fut professeur de thérapeutique médicale à la faculté de médecine de Bordeaux, membre de l’Académie de médecine. Il raconte, dans le Journal de Médecine de Bordeaux, le fait suivant qui est très suggestif :
« Le Médoc est un des pays de France où la croyance aux sorciers n’a jamais faibli, en dépit de toutes les révolutions. Cette croyance est non seulement chère à un grand nombre d’individus, elle est consacrée à des associations, comme en témoigne le fait suivant, qui m’a été raconté récemment par un de nos aimables confrères de cette région.
« Dans une commune, une certaine Société de secours mutuels n’ a pas hésité à payer à deux reprises à la famille d’un de ses membres les frais d’un voyage auprès d’une sorcière très réputée des environs de Bordeaux, pour apporter à la voyante un gilet de flanelle ou une chaussette du sujet. Ces deux voyages ont coûté plus de 115 francs à la Société, qui donne péniblement 210 francs à celui de nos confrères qui soigne ses nombreux malades pendant toute l’année.
Ce simple fait indique qu’il ne faut pas se faire trop d’illusions sur le degré de culture intellectuelle d’un grand nombre de nos compatriotes. Malgré le développement de l’instruction primaire, beaucoup de gens donnent l’exemple d’une crédulité à peine croyable. Le procès de la voyante de Saint-Quentin a révélé que les habitants du nord ne le cédaient en rien à ceux du midi sur la question de la superstition.
Ce commentaire très hygiéniste du prof Arnozan a beaucoup stigmatisé les médocains. Actuellement une doctorante en Anthropologie prépare une thèse qui « lèche » ce sujet.
Allant régulièrement dans cette région, j’ai rencontré nombre d’habitants charmants qui se disent très attirés par le paranormal et fréquentent beaucoup les guérisseurs… Y en a t-il plus qu’ailleurs,la tendance actuelle n’est elle pas d’aller vers des médecines parallèles dites douces?
Merci pur ce commentaire et pour l’indication de la thèse en cours.
Merci pour ce document d’archive que je vais intégrer à ma thèse d’anthropologie actuellement en fin de rédaction! J’ai effectivement mené une enquête dans le Médoc entre 2010 et 2013 sur la santé des femmes et les différents recours thérapeutiques qu’elles mobilisent sur la presqu’île pour se soigner, qu’il s’agisse du médecin, du rebouteux, du magnétiseur ou du praticien en énergétique chinoise…
Bonne chance pour votre intéressante thèse. Tenez-nous informé.