G. Podin. La psychanalyse et les névroses, par les Drs Laforgue et Allendy ; Paris, (Payot), 1924. Extrait de la revue « L’Esprit nouveau », (Paris), 192 , p. 2342.

G. Podin. La psychanalyse et les névroses, par les Drs Laforgue et Allendy ; Paris, (Payot), 1924. Extrait de la revue « L’Esprit nouveau », (Paris), n°28, 1925-1926 , p. 2342.

 

LA PSYCHANALYSE ΕΤ LES NÉVROSES. par les Drs. Laforgue et Allendy, Paris, (Payot), 1924.

Notre collaborateur, le Dr Allendy, avec le Dr Laforgue, vient de publier un travail sur la Psychanalyse et le Névrose. Après les orageuse discussions théoriques sur la méthode de Freud qui a eu lieu ces dernières années, les auteurs ont voulu se borner exposer des faits, en les exposant aussi sommairement que possible. Ils décrivent des cas de névroses, observés et soignés par eux, tant à Sainte-Anne que dans leurs pratiques privées, avec des résultats de l’exploration psychanalytique sur la genèse des troubles et les résultats thérapeutiques obtenus, résultats qui comme le dit M. le professeur Claude dans sa préface à cette étude « donneront à réfléchir aux esprits impartiaux ». On voit ces névroses dériver de souvenirs pénibles oubliés et enfouis dans l’inconscient, de désirs instinctifs n’ayant jamais pu monter jusqu’au conscient et dont la poussée éclate en symptômes inattendus qu’il faut traduire. Chacune de ses nombreuses observations est un véritable drame individuel dans lequel les chocs psychologiques de la première enfance préparent les fissures que les coups ultérieurs de la vie agrandiront. On suit le travail patient du psychanalyste cherchant, à travers les associations d’idées spontanées ou les productions de rêves, les indices subtils dans le déchiffrement approprié retrouvera les souvenirs perdus et le tropisme instinctif latents. Il est frappant de voir l’élément nocif, amener à la lumière de la conscience, s’évanouir et disparaître. Les mécanismes de l’inconscient sont naïfs et puérils et joue plus sur les lois du symbolisme, (cette pensée primitive dans les auteurs montrent l’importance extrême) que sur la logique. Les Drs Laforgue et Allendy soulignent la prédominance quasi universelle de l’élément sexuel dans les névroses. La névrose n’étant qu’un essai de sublimation avorté, il n’est pas étonnant d’y retrouver, dans toute sa crudité, l’instinct primordial de la reproduction, cette force mystérieuse qui entraîne l’espèce toute entière t dans l’évolution voulue par la nature. Les névroses sont groupées selon les perversions de l’instinct sexuel : frigidité, impuissance, onanisme, homosexualité, perversions diverses, pour lesquelles le malade vient le plus souvent consulter en toute simplicité mais qui, d’autres fois, se dissimulent sous des réactions symboliques et des symptômes paradoxaux, d’apparence toute différente.

Ce livre est le premier en France qui présente la psychanalyse d’une manière objective, concrète, vivante : on assiste là au travail du psychanalyste. Et c’est un mérite pour les auteurs d’apporter les premières données pratiques et techniques qui aient été publiées dans notre pays.

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