Edmond Le Blant. Recherches sur l’accusation de magie dirigée contre les premiers chrétiens. Extrait des « Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France », (Paris), tome trente-unième, quatrième série, tome I, vol XXXI, 1869, pp. 1-36.

Edmond Le Blant. Recherches sur l’accusation de magie dirigée contre les premiers chrétiens. Extrait des « Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France », (Paris), tome trente-unième, quatrième série, tome I, vol XXXI, 1869, pp. 1-36.
et tiré-à-part : Nogent-le-Rotrou : imprimerie de A. Gouverneur, 1869. 1 vol. 36 p .

 

Edmond Frédéric Le Blant (1818-1897). Archéologue. – Directeur de l’École française de Rome (1883-). – A été membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Polygraphe dont nous avons retenu en particulier :
— Les premiers chrétiens et le démon. Mémoire lu à l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, 31e année, n° 2, 1887. – Et tiré-à-part : Roma, Tipografia della R. Academia dei Lincei, 1888. 1 vol. in-4°, 9 p. [en ligne sur notre site]
— Artémidore. Extrait des « Mémoires de l’Institut natinal de France », (Paris), tome 36, 2ème partie, 1901, pp. 17-29. [en ligne sur notre site]

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Par commodité nous avons renvoyé les notes originales de bas de page en fin d’article. – Les images, ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

[p. 1]

RECHERCHES
L’ACCUSATION DE MAGIE
dirigée
CONTRE LES PREMIERS CHRÉTIENS.

Par M. Edmond Le Blant, membre résident.
Mémoire lu en séance les 11 et 18 décembre 1867, 18 février 1868.

Dans les luttes de l’idolâtrie contre la religion du Christ, un fait singulier m’arrête et me paraît mériter l’attention. Nous voyons parfois les païens reconnaître que la loi chrétienne est sans reproche et que l’excès même de sa perfection en constitue le défaut. Aucun homme, disent-ils, ne saurait l’observer dans sa rigueur (1) ; elle enseigne l’innocence, la justice, la patience, la tempérance, [p. 2] la pudeur (2), la confiance en la divinité (3) ; elle prescrit le pardon des injures (4) ; le chrétien est charitable pour tous (5) ; sa bonté singulière, sa modestie commandent l’affection (6) ; sa loyauté est exemplaire (7). Les infidèles reconnaissent que des hommes de bien inclinent au christianisme (8). Les magistrats disent aux martyrs amenés devant le tribunal : « Tes vertus, ta douceur te rendent digne de vivre (9). Tu es un sage et tu mérites le respect (10). » Et pourtant, malgré la haute estime qu’inspirent de tels adversaires, la foule païenne veut voir en eux des débauchés, des incestueux, des infanticides, des anthropophages, enfin des magiciens impurs. D’où venaient ces soupçons étranges ? Comment avaient-ils pris naissance dans l’esprit des persécuteurs ? A côté des mystères sacrés dont s’inquiétait le camp [p. 3] païen, y avait-il, chez les premiers fidèle, quelque acte mal compris, quelque pratique imprudente qui pût, non point justifier de telles calomnies, mais du moins en expliquer l’existence ? C’est ce qu’il importe d’examiner si l’on veut trouver le mot d’une énigme singulière.

L’accusation de magie, la seule dont je m’occuperai ici, fut de toutes la plus durable, et cependant elle n’a point, que je sache, été examinée jusqu’à cette heure. On me permettra de m’y arrêter avec la vénération due à ceux dont la foi intrépide a fondé le monde nouveau, mais aussi avec le ferme désir de pénétrer le secret des âges où s’agitèrent les plus graves questions qui aient ému l’esprit humain.

Aussi bien que les idolâtre, les fidèles croyaient à l’existence des dieux de l’Olympe, et, de cette persuasion de tous était née une suspicion réciproque. Il est écrit dans le livre des Psaumes : « Tous les dieux des Gentils sont des démons (11). » Pour les fils de l’église, Jupiter, Mercure, Apollon et les autres étaient des esprits infernaux (12). Pour les persécuteurs, le christianisme, dangereusement armé, troublait le culte traditionnel [p. 4] par des enchantements détestables.  Devant ses conjurations, les sacrifices étaient interrompus, les oracles perdaient la voix (13).  Les fidèles n’hésitaient pas à se vanter de cette puissance. « Nous forçons vos yeux, dit Tertullien, d’avouer qu’ils ne sont que des démons (14) », et, quand on veut mener Pionius au temple et le contraindre à sacrifier : « Il n’est pas bon, dit-il, pour vos sanctuaires, que l’un de nous et apparaissent (15). »

Ces esprits impurs que les chrétiens mettaient en fuite étaient pour eux des êtres matériels. On le répète dès les premiers âges ; les statuts consacrés aux dieux sont les demeures des génies infernaux ; c’est de là que, nourris par le sang et la fumée des sacrifices (16), ils savent, à l’aide de la [p. 5] magie, rendre, animer les ancrages des victimes, régler le vol des oiseaux (17). Quelques-uns les disaient sans pouvoir (18), d’autres proclamaient leur action malfaisante. Au rapport de Sulpice Sévère, Saint-Martin souffrait des attaques de Jupiter et surtout de mercure ; il les apostrophait [p. 6]  par leurs noms et les torturer à son tour par la vertu de l’exorcisme (19). Tertullien dit ce que les fidèles doivent redouter des faux dieux : «  bien que les esprits de cette sorte nous soient soumis, écrit-il aux païens, cependant, comme des esclaves perfides, ils se montrent à la fois craintifs et malfaisants, car la terreur enfante la haine. Misérables et condamnés par avance, ils cherchent, jusqu’à l’heure du supplice, une consolation dans la méchanceté. De loin, ils osent nous attaquer, mais de près, il nous demande de grâce (20). » Puis, prenant à témoin les païens eux-mêmes : « Que l’on amène, dit-il, devant vos tribunaux, un homme qu’agite le démon ; le premier venu d’entre nous forcera celui-ci de parler, d’avouer qu’il n’est qu’un esprit infernal, tandis qu’il se prétend une divinité (21). » A ce cri des fidèles : « Vos dieux sont des démons, » les idolâtres répondaient : « les mauvais génies vous donnent seule la puissance magique, le détestable pouvoir de troubler notre culte (22). » [p. 7] Et ce n’est point seulement aux temps antiques, dans les bornes de l’empire romain, que l’on rencontre cette croyance. Le préjugé devait vivre et s’étendre. Nous le trouvons dans la Perse, au milieu du IVe siècle, et dans la Grande-Bretagne, aux dernières années du VIe. Les adorateurs du soleil et les sauvages idolâtres du nord tiennent également alors pour des enchanteurs redoutables (23) ceux que la religion du Christ faisait les ennemis de toute magie (24).

Deux ordres de causes me semblent avoir fait naître l’étrange accusation portée contre les chrétiens ; les unes résultaient de leurs actes, de leurs livres ; les autres leur &étaient extérieures.

Je m’occuperais d’abord de ces dernières, qui sont, à mes yeux, les moins nombreuses, comme les moins importantes.

Τout d’abord, on rencontre ici deux textes d’un historien de l’Église. Eusèbe rapporte que des hommes, publiquement liνrés aux pratiques de la magie, d’impurs gnostiques, se donnaient pour chrétiens (25), et les monuments qu’il importe toujours de rapprocher des témoignages écrits, confirment la fait, puisqu’une pierre gravée porte, avec des inscriptions de la Cabale, l’image du Βοn Pasteur (26). L’accusation de magie, justement portée contre les hérétiques (27) rejaillissait ainsi, [p. 9] nous dit Eusèbe, sur la famille chrétienne (28), et des païens concouraient de même à la répandre en empruntant, pour les enchantements, le nom de Jésus et celui du Dieu des Juifs. C’est ce qu’affirme saint Augustin, Damascius et Origène (29) qui, devant le préjugé des idolâtres, met assez mal à propos sur la même ligne l’action du nom de Dieu et celle que les magiciens obtiennent en invoquant Chnumen et les autres démons gnostiques (30).

Ces pratiques des sorciers païens n’eussent sans [p. 10] doute pas suffi à répandre l’étrange soupçon qui pesait sur les fils de l’Église, mais, il faut bien le dire, quelques actes des fidèles eux-mêmes, et je parle ici des plus saints, les livres apocryphes de piété irréfléchie plaçait à côté de l’Évangile, ce texte même peut-être aussi, sous un certain aspect, que je signalerai plus loin, les œuvres des artistes chrétiens, donnaient prise à l’interprétation malveillante des persécuteurs.

Si fréquent qu’aient été, chez les anciens, les procès de magie, il reste peu de documents étendus au sujet de cette matière qui nous importerait d’étudier ici. Le plus considérable, à coup sûr, et la célèbre apologie qu’Apulée prononça pour repousser l’accusation de maléfice portée contre lui par Emilianus. La dépense mentionne tous les moyens de l’attaque que l’on peut étudier sur le vif le mécanisme des actions de l’espèce. Une particularité m’y frappe tout d’abord il me semble, au point de vue qui m’occupe, mérité attention.

Ici je laisse parler Apulée :

« Mes accusateurs devraient, dit-il, imaginer une fable en rapport avec les choses que chacun croit et connaît. Aussi, pour produire un de ses faits qu’admet l’opinion commune, ils me font opérer des charmes sur un enfant. C’est en secret, dans un lieu écarté, avec un petit hôtel et une lampe ; de peu de gens assistent à la scène et, dès que l’enfant est enchanté, il tombe, puis [p. 11] il se relève ayant perdu toute conscience de lui-même. On n’a pas osé pousser plus loin le mensonge. Cependant, pour compléter la fable, on l’aurait dû ajouter que l’enfant avait fait mille prédictions, car la divination et les présages sont, on le sait, la fin de ses enchantements. Ce n’est point seulement l’opinion du vulgaire, c’est aussi le sentiment des hommes de science que les enfants produisent cette merveille. Je me souviens d’avoir lu chez Varron le philosophe, personnage d’un savoir sérieux et éprouvé, les faits suivants parmi d’autres semblables. Les Tralliens recoururent à la magie pour connaître l’avenir, touchant la guerre de Mithridate ; un enfant, contemplant dans l’eau une image de Mercure, annonça, en cent soixante vers, ce qui devait arriver. Fabius, Ayant perdu cinq cents deniers, vint consulter Nigridius ; des enfants, que celui-ci avait charmés, dirent où était enfouie la bourse, avec une partie de l’argent ; ils firent connaître aussi comment le reste était disposé ; qu’un denier était dans les mains de Marcus Caton, le philosophe, et celui-ci déclara l’avoir reçu d’un de ses esclaves pour une offrande à Apollon. Ces faits et d’autres, je les trouve consignés dans plusieurs écrits sur les enfants magiques, mais j’hésite pour affirmer si tout cela est, ou non possible. Je crois bien, pourtant, avec Platon, qui est, entre les hommes, des [p. 12] Puissances intermédiaires qui dirigent les divinations et les prodiges de la magie. J’admets aussi une âme humaine, surtout l’âme simple d’un enfant, puisse, par la force des charmes ou l’enivrement de des parfums, s’assoupir et s’isoler du présent ; que l’absence de la mémoire corporelle la ramène à sa nature vraie qui est immortelle et divine, et qu’alors, comme au milieu d’un songe, elle puisse dévoiler l’avenir (31). »

Ainsi donc, les enfants prophètes, et nous l’apprenons aussi de Tertullien (32) et de Spartien (33), servaient d’instruments au magicien, et cela était connu de tous. Dans une extase, un sommeil artificiel, il disait l’avenir, et les ennemis d’Apulée l’accusèrent de magie pour avoir entreprit cette opération.

Cela posé, ce n’est point, à coup sûr, sans quelque étonnement que je vois, au pays même d’Apulée, un évêque, à saint, un martyr, chercher dans l’extase des enfants des révélations surnaturelles. « Le Seigneur, dit saint Cyprien, dans une lettre adressée à son clergé, le Seigneur ne cesse de nous reprendre la nuit et le jour. À côté des visions que nous donne le sommeil, en plein jour, près de nous, l’Esprit inspire l’innocence ; des enfants, plongés [p. 13] dans l’extase, voient, entendent et proclament ce que Dieu veut nous révéler et nous apprendre (34). »

Nous lisons dans l’Apologétique que les chrétiens ne se préoccupaient pas de soustraire les livres saints aux regards des idolâtres et que, d’ailleurs, mille circonstances pouvaient faire tomber ces écrits entre les mains des persécuteurs (35). Il devait en être de même des ouvrages composés par les fidèles, et plus d’un moyen se présentait de savoir ce qui se passsait chez ces derniers. Tertullien, qu’il faut toujours citer, rappelle les trahisons de chaque jour, les réunions assiégées et violées, les dénonciations incessantes des esclaves (36) ; que l’on ajoute les apostasies sans [p. 14] nombre (37), les informations nécessairement saisies par les idolâtres mariés à des fidèles (38), et l’on comprendra qu’en réservant ici le secret des mystères sacrés, ce qui se faisait chez les chrétiens devait être su de tous. Celse le dit et, qui mieux est, le montre dans sa longue discussion de notre doctrine (39). Des païen donc pouvaient lire ou connaître la lettre de saint Cyprien, savoir au moins les faits qu’elle relatait et qui, d’ailleurs, n’étaient pas isolés (40), se rappeler en même temps qu’Apulée, Tertullien, les docurnents dont Spartien se servit plus tard (41) par dessus tout le cri public montraient le magiciens obtenant, par la voix d’enfants extatiques, des révélations surnaturelles. Que pensaient-il, en voyant employer par l’Église des moyens réprouvés comme magiques et que la toi de l’Etat condamnait ? Des esprits moins prévenus [p. 15] que les leurs s’en seraient émus, à coup sûr, et je ne m’étonnerais pas qu’en acceptant, sur la seconde vue de l’enfnce innocente (42), les idées de leur temps, les chrétiens n’eussent, dans leur simplicité, contribué à répandre un soupçon qu’exploitait la haine.

Apulée proteste, dans sa défense, qu’en épousant la riche Pudentilla il n’a point songé à l’intérêt : « Si vous établissez le contraire, dit-il, jeveux être aux yeux de tous un Carimondas, unDamigéron, un Moïse, un Jannès, un Apollonius, un Dardanus ou tout autre de ces magiciens qui, depuis Zoroastre et Hostanès, se rendus célèbres dans leur art. » En entendant nommer de pareil hommes, les assistants éclatent en murmures et Apulée ]poursuit : « Vous voyez, Maxime, quel tumulte j’ai soulevé en citant cesquelques enchanteurs (43)

La répulsion dont ce passage témoigne nous montre quel péril menaçaient les ouvriers de maléfices, ceux mêmes dont les actes pouvaient rappeler vaguement les pratiques devant lesquelles tremblaient les âmes crédules. [p. 16]

Les accusateurs d’Apulée le savaient bien, et il m’importe de rappeler encore ici deux de leurs allégations. La magie, déjà démontrée par l’enchantement d’un jeune esclave, se révélait de plus à leurs yeux par les symboles secrets que leur adversaire tenait enfermés dans une pièce d’étoffe (44), par ses sacrifice nocturnes (45).

Ces deux chefs d’accusation se produisaient de même contre les chrétiens.

Leurs actes, leurs signes mytérieux, leurs réunions de nuit qui les faisaient suspect, comme nous l’apprend Minutius (46), appelaient le soupçon de maléfice : « Si la chrétienne, épouse d’un gentil, se rend aux convocations nocturnes, aux veillées de la Pâque, dit Tertullien, son mari lesouffrira-t-il sans s’émouvoir ? Si elle signe sonlit et son corps, si elle souffle sur quelque espritimmonde, si, la nuit, elle se lève pour prier,ne croira-t-il pas à une œuvre magique ? Et cequ’il la verra goûter, en secret, avant chaque repas, admettra-t-il que ce ne sont que du pain ? ne croira-t-il pas plutôt à quelque philtre ? » [p. 17] Le danger n’était point imaginaire ; ces actes mystérieux faisaient des martyrs : « Que caches-tu dans le pli de ta robe ! » disaient des pïens à Tarcicius qui portait les espèces eucharistique . Les Gentils voulurent voir, et le diacre fut massacrer pour n’avoir point consenti à trahir le secret des saints (50). [p. 18]

Une autre accusation avait encore été portée contre Apulée : celle de posséder un miroir. La partie adverse y avait longuement et vivement insisté  (51). Pour lui, il loue élégamment, dans sa défense, cette surface polie qui reflète les images et les montre vivantes tandis que la sculpture, la peinture les reproduisent immobiles. Il parle des miroirs concaves et convexes, de leur mode différent de réfraction, puis s’échappe par un trait satirique à l’adresse d’Emilianus  (52). C’était fuir le débat, et pourtant, dans les croyances d’alors, le reproche valait qu’on y prit garde. Aux temps antiques, comme plus tard, au moyen-âge (53), les miroirs passaient pour un instrument de magie. Pausanias dit que, dans certaines conditions, ils montraient l’image des malades et annonçaient la guérison ou la mort (54) : Philostrate en parle de même dans sa vie d’Apollonius (55). L’empereur Didius Julien, pour connaître l’avenir, se servit d’un de ces enfants enchantés que mentionne le procès d’Apulée et, en même temps, d’un miroir (56).

C’était là un meuble de luxe, et tous n’en [p. 19] pouvaient posséder. On employait aussi les liquides pour refléter les images, et une lettre attribuée à saint Justin, parle de l’eau et de l’huile dans lesquelles les femmes s’assuraient, dit le texte, de la puissance de leur beauté (57).

Les magicien se servaient de même de la réfraction des liquides pour opérer la divination. Cette pratique se nommait la lécanomancie. Le roi Numa, suivant saint Augustin, l’avait employée (58). On y avait recouru en Grèce, au temps de la guerre de Mithridate (59). Strabon (60) et les Apotelesmatica(61), publiés sous le nom de Manéthon, le Pseudo-Callisthène (62), mentionnent cette pratique, et le livre des Philosophumenadecrit les procédés matériels employés pour produire le prestige (63). L’usage de ce moyen magique devait survivre au paganisme. Nous le trouvons mentionné dans Trezès (64), dans les scholies de Lycophron (65), dans la vie d’Andronic Comnène (66). [p. 20]

Il en est plus tard même d’autres exemples (67).

De l’âge de saint Calliste au XIIe siècle, l’espace est large et, devant la persistance singulière d’une semblable tradition, on se prend à chercher si des temps plus voisins du triomphe de l’Église ne fourniraient point des faits de même nature. Casaubon en a, le premier, signalé un dans le texte grec d’une vie de saint Hilarion.

L’on croyait autrefois que, dans les courses des chars, la puissance des enchantements pouvait faire obtenir la victoire ; que des magiciens donnaient aux chevaux la vitesse ou les frappaient d’impuissance (68). .

Un chrétien, nommé Italicus, toujours vaincu aux jeux du cirque, confia sa peine à Saint Hilarion. Le saint l’écouta, se fit apporter le vase d’argile dans lequel il buvait, le remplit d’eau, et Italicus y vit apparaître l’image des chevaux, de l’écurie, des cochers et des chars ; tout cela était ensorcelé par des adversaire. L’eau du vase sanctifié par Hilarion suffit à dissiper les prestiges (69-. [p. 21] Saint Jérôme, qui rapporte le même miracle, mais sans mentionner toutefois le fait de lécanomancie, dit que les concurrents d’Italicus crièrent à la magie et demandèrent la mort du sorcier des chrétiens (70).

Le texte que cite et transcrit Casaubon, sans indication de source, se trouve dans un de nos manuscrits grecs du XIIe siècle (71), et une rédaction inédite route différente, que je lis dans un second recueil du même temps donne aussi l’histoire d’Italicus avec toutes les particularités qu’on vient de voir (72). Qu’il y faille s’arrêter comme à un fait incontestable, je n’oserais le prétendre, puisque saint Jérôme, tout en rappelant ici l’accusation de sorcellerie, ne parle point de l’image apparue dans l’eau ; mais devant la fermeté d’une tradition dont témoignent deux texte [p. 22] différents, devant la perpétuation du recours à la lécanomancie, d’après la nature des cris poussés par les païens contre saint

Hilarion, je ne saurais guères m’étonner qu’un chrétien du IVe siècle, cédant, comme l’avait fait saint Cyprien (73), à l’influence des idées de son temps, et se rappelant au besoin la coupe divinatoire du patriarche Joseph (74), n’ait cherché, dans les reflets du liquide, la révélation des choses cachées.

Je me trouverai sur un terrain plus ferme et en présence de documents antiques pour parler de saint Athanase. « On le disait, écrit Ammien Marcellin, habile dans la divination, consommé dans la science des augures ; il avait, par ce moyen, et plusieurs fois, annoncé l’avenir (75). » L’on parlait ainsi en effet du saint évêque ; nous en trouvons la preuve dans Sozomène, en même temps que le récit d’un fait qui dut, s’il faut y croire, accréditer singulièrement le soupçon. « La prescience d’Athanase, écrit l’historien, le faisait accuser de magie par les gentils et par les hérétiques. Un jour qu’une corneille passait auprès de lui en croassant, la foule païenne lui demanda, par dérision, ce qu’annonçait ce cri. L’évêque répondit en souriant : L’oiseau dit Cras etvous prédit que la journée de demain [p. 23] ne vous sera pas favorable. Demain, l’empereur vous défendra de célébrer la fête. Cette interprétation fit rire ; pourtant, l’évêque disait vrai. Le lendemain, des lettres impériales furent remises aux magistrats, interdisant aux idolâtres l’entrée aux temples et les réunions religieuses. Ainsi fut abolie la plus grande fête des païens (76).

Mais nous voici loin du temps des persécutions et, quelque intérêt que présente, pour ma recherche, l’étude des années qui les suivirent immédiatement, j’ai hâte de revenir à l’âge héroïque du christianisme.

Fans un passage que j’ai cité plus haut, Tertullien nous montre le fidèle écartant par son souffle l’esprit immonde (77). Il n’était point, chez les chrétiens. de pratique plus répandue et, avant Tertullien, saint Irénée (78)  mentionne cette coutume que nous retrouvons plus tard dans les livres d’Eusèbe (79), de Prudence (80), de Sulpice Sévère (81) et d’autres [p. 24] écrivains (82). Là encore, les païens s’ils voulaient prêter attention, pouvaient voir un trait de ressemblance avec les procédés de la magie. Les sorcières thessaliennes, au temps de la République ; au IIIe siècle, les faiseurs de prestiges, opéraient par le souffle leurs prétendus miracle et leurs enchantements. Lucain (83) et Origène (84) en témoignent à la fois, et l’identité de pratique pouvait exposer les fidèles à se voir confondus avec ceux dont ils détestaient le plus les actes.

Nous l’avons vu déjà, la puissance de l’exorcisme chassait les démons. La guérison des possédés se tentait également chez les païens, mais aux yeux de ces derniers, si empressés qu’ils fussent à amener aux chrétiens leurs malades pris du morbus sacer (84), une telle œuvre était magique (85). [p. 25]

Répéter, comme le faisaient les fidèles, que les génies infernaux chassés par leurs prières n’étaient autres que les dieux de l’Olympe, Saturne, Jupiter, Esculape, Mercure, Sérapis (86), c’était conduire encore les païens à leur conclusions accoutumée. Le pouvoir de violenter les dieux d’en haut était aussi, selon les idolâtres, un privilège de la magie  (87). Celui donc qui, par des armes surnaturelles, s’attaquaient à la possession, étaient, dans la persuasion commune, des misérables voués aux pratiques occultes, et la puissance dont se vantaient les premiers fidèles ne pouvait que répandre contre eux le terrible soupçon de maléfice (88).

Les chrétiens priaient en se tournant vers l’orient ; ils fêtaient le Dies soliset, Tertullien le dit, les persécuteurs voyaient dans ces deux actes la marque d’un culte rendu au Soleil (89). Une autre [p. 26] circonstance affermissait peut-être cette croyance. L’un des textes de l’Écriture les mieux connus par les gentils, puisque les martyrs avaient coutume de répéter devant le tribunal , c’était le passage de l’Exode : Qui immolat diis occidetur præterquam Domino soli (90). À entendre ses mots bien lieu les païens pouvaient se souvenir d’une formule courante dans leurs textes, dans les légende de leurs médailles et de leur marbre : Dominus Sol(91) et, nous l’apprenons de saint Augustin, le verset cité par les fils de l’Église semblait en effet à plus d’un ordonner des sacrifices au Soleil (92).

Prier en regardant l’orient, adorer Hélios, c’était encore là des traits de ressemblance avec les magiciens. Apollonius (93), les Brachmanes (94), ne [p. 27] vouaient-ils pas au roi des astre un culte de chaque jour et, pour faire parler un cadavre, le prophète égyptien qu’Apulée met en scène ne se tourne-t-il point vers l’orient en adressant une prière au Soleil (95) ?

Ainsi donc, un fait incontesté, un autre qu’en induisaient les gentils, rapprochaient à leurs yeux les chrétiens des enchanteurs, et, devant la haine superstitieuse qu’inspiraient ces ouvriers de maléfices, les miracles obtenus par les fidèles devaient accroître le suspicion et le danger ; une autre particularité semble permettre de le croire.

Une loi de Constance proscrit les magicien qui troublent, par leurs charmes, l’ordre de la nature :

Aussi sunt elementa turbare, dit l’empereur (96). Cela nous reporte au IVe siècle ; mais si nous ne trouvons pas sur cette matière, de textes légaux d’une date antérieur, les écrivain du haut Empire nous montrent que, dès les temps anciens, l’on croyait à cette action de la magie. « Nos ancêtres, dans leur simplicité, dit Sénèque, pensaient que les charmes pouvaient attirer ou repousser les orages (97) ». • Ovide (98), Lucain (99), [p. 28] Tibulle (100) attestent la popularité de cette persuasion, répandue chez les nations grecques dès le temps d’Empédocle (101) et que devait garder le moyen-âge (102) ». Il est, dans l’histoire de Marc-Aurèle, un fait célèbre que chrétiens et païens ont souvent rappelé et dont l’art antique, a de même perpétué le souvenir (103). Je veux parler de l’orage qui sauva, lors de l’expédition contre les Quades, les Romains accablés par la soif. Les fidèles y reconnaissaient un miracle de Dieu et, depuis le tempo des premiers apologistes, l’Église montrait, dans ce phénomène, une marque .de la puissance de la prières (104). C’était là un danger, si l’on songe aux idées d’alors. Sous leur impression, plus d’un païen voyait dans la tempête qui fut le salut de l’armée l’œuvre des enchanteurs. On parlait d’un mage égyptien, Arnuphis, et de ses invocation à Mercure et à quelques démons. Dion Cassius le dit (105)

« ………Nunc omnia complent
« Imbribus et calido procucunt nubila Phœbo
« Et tonant ignaro cœlum Jove…… »

[p. 29] et Claudien le répète (106). Réclamer l’honneur d’ avoir fait tomber, chez les Quades, la pluie, la grêle et le tonnerre, c’était donc, pour les chrétiens déjà suspects, revendiquer ce que les gentils attribuaient à des enchanteurs, augmenter ainsi la défiance et peut-être appeler, pour plus tard, des rigueurs nouvelles.

Qu’avait été l’enfance du maître dont la parole faisait tressaillir le monde ? qu’avait-il fait avant l’heure de sa vie publique?? Chez les gentils, comme parmi les chrétiens, plus d’un s’était adressé cette question. Le philosophe que combat Origène la tranchait tout d’abord dans un sens conforme au préjugé des idolâtres. Le Christ enfant était venu en Égypte, cette terre classique des devins et des enchanteurs (107) ; il y avait, dans la pensée de Celse, appris les secrets de magie qui devaient illustrer plus tard (108). L’évangile apocryphe de saint Thomas, répandu, paraît-il, chez les fidèles, dès le [p. 30]

IIe siècle, n’était point fait assurément pour dissiper une telle croyance. Si, dans ce livre qui raconte les premières années du Sauveur, Jésus est déjà tout puissant, il est parfois méchant et redoutable. Malheur à ceux de ses compagnons qui le troublent dans ses jeux, malheur à ceux qui le heurtent par mégarde ; leurs membres se dessèchent, la mort les frappe, et les parents qui se plaignent et s’indignent d’un pareil châtiment perdent la vue (109). « Dans l’Évangile de saint Thomas, dit le savant M. Wall, l’enfant Jésus est un petit magicien, et un magicien da la pire espèce (110) .Que devaient penser les païens devant de semblable récits ? Quel parti n’en devait point tirer la malignité de ceux qui présentaient le Christ comme un enchanteur (111), qui, pour le calomnier, écrivaient de faux actes de sa condamnation, les faisaient publier en tout lieu elles donnaient même à apprendre aux enfants des écoles (112). Pour la foule ignorante et crédule, plus d’un fait relatif à la vie du Sauveur pouvait tendre d’ailleurs à faire croire aux maléfices. Des mages étaient venus adorer Jésus dès sa naissance, et un passage de Tertullien montre que, de son temps, chez les fidèle eux-mêmes, [p. 31] ces missionnaire de l’orient étaient regardé comme des hommes voués aux sciences occultes (113). Il en était sans doute encore de même au IVe siècle, puisque nous voyons alors saint Basile s’efforcer d’établir que l’étoile conductrice n’avait rien de commun avec celles que consultent les sorciers elles devins (114) . Aux yeux des idolâtres, le récit de l’Évangile devait donc, selon toute apparence, montrer la crèche de Bethléem entourée de magiciens et d’astrologues.

Un rait de même ordre se remarquait dans les dernières heures de Jésus-Christ. « Comme Pilate était assis sur son tribunal, sa femme lui envoya dire : Qu’il n’y ait rien entre vous et ce juste, car j’ ai été aujourd’hui fort tourmentée en songe, à cause de lui. » Ainsi parle l’Évangile (115). C’était, chez les anciens, israélites, chrétiens et infidèles, une croyance générale que les rêves étaient envoyés par des enchanteurs. Pour ne citer ici qu’un seul exemple, je rappellerai que Tibère, sollicité en songe de donner à quelqu’un une somme d’argent, fit tuer ce malheureux, persuadé qu’un démon lui avait été dépêché par puissance magique (116). Je m’étonnerais certes que les païens n’eussent point vu, [p. 32] dans le fait d’énoncé à Pilate, la marque d’une œuvre surnaturelle, car les juifs et les chrétiens n’hésitaient point à croire que ce rêve venait de l’esprit malin. Nous en avons une double preuve. Dans l’évangile de Nicodème, les juifsdisent au Procurateur de la Judée : « Ne t’avions-nous pas annoncé que Jésus était un magicien ? voilà qu’il a envoyé un songe à ta femme (117). Saint Ignace explique aux Philippiens que le démon, reconnaissant enfin dans 1a croix le salut du monde, avait voulu empêcher le supplice du Seigneur en effrayant la femme de Pilate (118).

Les chrétien écrivaient qu’Orphée, attirant à lui les bêtes sauvages, était le type de Jésus-Christ entraînant les hommes par la parole (119), et, dès les premiers âges, cette pensée trouvait place dans leur symbolisme ; deux célèbres peintures des catacombes représentent en effet le chantre de Thrace jouant de la lyre et entouré d’animaux (120). Nous voyons en même temps saint Justin dire que, venu en Égypte, Orphée y avait étudié la [p. 33] doctrine de Moïse (121). C’était là tout d’abord une cause de suspicion, puisque, comme je le montrerai bientôt, Moïse était, pour les païens, un enchanteur de premier ordre ; ,Pausanias et Diodore de Sicile nous apprennent nettement d’ailleurs qu’Orphée était lui-même regardé comme un magicien (122). Le double rapprochement fait par les fidèles entre Jésus-Christ et ce personnage devait donc être, pour les  gentils, comme une proclamation et une marque de la puissance magique attribuée au Sauveur et le complet accord des écrits et des symboles chrétiens ne pouvait à coup sûr que confirmer la pensée du vulgaire idolâtre,

Je viens de toucher, par un point, au domaine de l’antiquité figurée. Il n’y a peut-être, dans ce qui me resta à dire, en demeurant dans cette voie, qu’une préoccupation d’archéologue, et craindrais d’y trop insister ; mais, je dois le noter cependant, les œuvres d’art exécutées par les premiers fidèles me semblent avoir pu contribuer à affermir le soupçon que l’ignorance répandait contre l’Église.

J’expose ailleurs comment les idolâtres tenaient pour magicien, en même temps que le Christ, le prince des apôtres (123) ; un texte d’Apulée, que j’ai [p. 34] rappelé plus haut, montre que cette accusation s’étendait de plus sur Moïse (124) Strabon (125), Pline (126) nomment de même le chef des juifs parmi les enchanteurs fameux, et Celse le considère aussi comme un auteur de maléfices (127).

Or, selon une croyance commune aux temps antiques et aux âges suivants et que partageaient les chrétiens eux-mêmes (128), le symbole, l’instrument de la magie était la baguette. C’est avec son aide que Circé métamorphose les compagnons d’Ulysse et dénoue plus tard l’enchantement (129) ; sa baguette transforme aussi Picus (130). On ne rapprenait point seulement dans les œuvres des poètes. Les peintres, les sculpteurs plaçaient de même la verge toute [p. 35] puissante aux mains des magiciens. Un vase célèbre nous montre une sorcière tenant la baguette et faisant, par ses invocations, descendre la lune sur la terre (131) ; un autre vase (132), une fresque de Pompei (133) portent Circé armée de même et assise en face d’un des compagnons d’Ulysse. S’il était, dans l’antiquité, des représentations fréquemment reproduites et présente à la mémoire de tous, ce devaient être, à coup sûr, celles que l’on répandait dans les écoles pour l’éducation de la jeunesse. Telles paraissaient être, d’après les  dernières observations (134), les petites tables de stuc ou de marbre sur lesquelles se détachaient en relief les faits de l’Odyssée et de l’Iliade. L’une d’elles montre Circé rendant la forme humaine à ceux qu’elle avait métamorphosés. Sur ce monument, la baguette se trouve encore dans sa main (135). [p. 36]

Jetons maintenant un regard sur œuvres peintes et sculptées qu’ont laisséesles premiers fidèles. Il en est trois sortes principales : les fresques, les verres, les sarcophages. Si le plus grand nombre des monuments des deux dernières sortes ne semble point antérieur au IVe siècle, les fresques retrouvées aux catacombes nous reportent à un âge plus ancien. Dans ces peintures, ceux-là mêmes que les païensaccusaient de maléfices, le Christ, Moïse, tiennent a baguette, alors qu’ils accomplissent des miracle (136), et figurent ainsi tels que les gentils avaient coutume de représenter les magiciens. Ces images, qui se trouvent sur les sarcophages et sur les verres dorés (137) où l’on voit encore la baguette aux mains de saint Pierre (138), d’autres tableaux moins durables et qui ne nous sont point parvenus, n’étaient pas faits, à coup sûr, pour dissiper le soupçon conçu par les païens, et peut être ont-elles contribué, je le répète, à affermir, chez ces derniers, l’idée bizarre qu’ils se faisaient des fidèles.

Notes

(1). S. Aug. Epist. CXXXVI (Marcellinus Augustino) ; cf. S. Just. Dial. cum Tryph., § X.

(2) Tertull. Apolog. XLVI ; Ad Nation., 1, 5.

(3) Euseb. Hist. eccl., IV, 14.

(4) Orig. Contra Cels., I, VII, ed. Cantabr. P. 370.

(5) Tertull. Apolog. XLII ; Julian. Epist. Arsacio.

(6) Acta Sincera, éd. de 1713, p. 416, Acta S. Philippi, § 10 ; cf. p. 496, Acta S. Phileæ, § 2, S. Cypr., Epist. 69, Ad Florentium Puianum, § 3.

(7) Tertull. Apolog. XLII, XLVI. Devant une proposition déloyale que fait le scribe Ingentius, un duumvir païen s’étonne et répète par deux fois : « Hæc est fides christianorum ? » (Acta purg. Felic. à la suite de S. Optat, édition de 1700, p. 256).

(8) Tertull. Apolog. III.

(9) Acta Sincera, p. 143, Passio S. Pionti, § V.

(10) Acta Sincera, p. 549, Acta S. Julli, § I.

(11) XCV, 5 ; Tertull. Ad scapul. II : « Nos unum Deum colimus  quem omnes naturaliter nostis, ad eujus fulgura et tonitrus contremiscitis, ad eujus beneficia gaudetis ? Ceteros et ipsiputatis Deos esse quos dæmonas ecimus. Voir encore les notes ci-après.

(12) Euseb. Prœp. Evang. IV. 10, et ci-dessous.

(13) Arnob. Adv. Gend. I, 45 : « Unus fuit e nobis… cujus nomen auditum fugat noxios spiritus, imponit silentium vatibus,haruspices incobsultos redditt, arrogantium magorum frustrarin efficit actiones, non horrore, ut dicitis, nominis, sed majoris licentia poptestatis ». cf. De mort. persec. X ; Rufin. Hist. eccl.X, 35 ; Theodoret. Hist. Eccl. III, 10, etc.

(14) Apolog. XXIII : « Jussus a quolibet christiano loqui spiritus ille, tam se daemonum confitebitur de vero, quam alibi Deum de falso. »

(15) Passio S Pionii, § VII (Acta sinc. P. 143) : « Non expedit delubris vestris ut nos ad templa veniamus. »

(16) Athenag. Leg. pro. Christ., § 26 : Καί οί μέν πέρι τά είδωλα άυτούς άλϰοντες, οί δάιμονες είσίν οί προειλιϰμώμενοι. Tertull. Apolog. XXIII. « Renuant se immundos spiritus esse quod vel ex pabulis eorum sanguine et fumo et putidis rogis [p. 5] pecorum et impuratissimis linguis vatum intelligi debuit. » Cf. Orig. Contra Celsum, I, III, p. 133 ; I ? VII, p. 334, 336, 374 ; I, VIII, p. 397 ; Euseb. Præp. Evang. I, V, c. 2.

(17) Pour les païens : Arnob. Adv. Gent. VI, 17 : « Sed eos i, his colimus eosque veneramur quos dedicatio infert sacra, et fabrilibus efficit inhabitare simulachris. » — Pour les chrétiens. Tertull. Apolog. XXI : « (Falsa divinitas) in primis illa omni ratione quæ delitescens sub nominibus et imaginibus mortuorum, quibusdam signis et miraculis et oraculis fidem divinatatis operatur » ; Minut. Fel. Octav. XXVII : « isti igitur impuri spiritus, dæmones, ut ostensum a magis, a philosophis et a Platone, sub statuis et imagibibus consecrati delitescunt » ; Cuprian. De idol. Vanit. XIV : « Hi ergo spiritus atque imaginibus consecratis delitescunt, hi afflatu suo vatum pectora inspirant, extorum fibras animant, avium volatus gubernant, sortes regunt, oracula efficiunt, … ut ad cultum sui cogant » ; Passio S. Tarachi, § V (Acta sinc. p. 430) : Οί έν λίθοις ϰαί ζώντες έροις ϰειρών άνθρώπων τυγϰάνοντες, τώς δύνανται εοί είναι ζώντες ; Euseb. Præp. Evang. I, I, c. 4. : Τό δέ μηϰέτι Θεούς ήγείσθαι ήτοι τά νεϰρά ϰαι ϰωφέ ξόανα ή τούς έν τούτοίς ένεῥγούντας πονηρούς δαίμονας. Voir encore Origen. Contra Cels. I. VIII, p. 404 ; Euseb. Præp.Evang. I, IV, c. 15 ; S. Chrysost. Expos. in Ps. CXIII, § 4, In Psalm. CXXXIV, § 7 (t. V., p. 298 et 395).

(18) Min. Fel. Octavius, XXV ; Certamen S. Nicephori, § III (Acta sinc. p. 241) ; Euseb. Vita Const. I, 27, III, 55 ; S. Aug. Civ. Dei, IV, 7, et suiv. ; VI, 12, etc.

(19) Sulp. Sev. Dialog. II, 13 : « Jam vero dæmones, prout ad eum quisque venisset, suis nominibus increpabat. Mercurium maxime patiebatur infestum, Jovem brutum atque hebetem esse dicebat » ; Dialog. III, 6 : « At in alia parte videres sine interrrogatione vexatos et sua crimina confitentes ; nomina etiam lunno interrogante prodebant, ille se Jovem, iste Mercurium fatebatur. »

(20) Apolog. XXVII

(21) Ad Scapul. IV.

(22) Orig. Contra Cels. I, I, p. 7 ; I, VI, p. 302 ; I, VII, p. 334 ; [p. 7] I, VIII, p. 402 ; cf. S. Aug. SermoLXXI, De verbis Evang.Matth. XII, § 5.

(23) Sozom. Hist. Eccl., II, 9 : ΣαξώρηςδέπρόςτόπαράδοξοντήςμεταζολήςτούΕύνούϰουτεθηπώς, έτιμάλλονέϰαλέταινετοἵςρίστιανοἵς, ώςγοητείαιςτοιάδεϰατορθούσι. Cf. II, 12 ; Acta Sanct. Ord. Bened. Sæc. I, p. 510, Vita S ? augustini episcopi Cantaruensis, auctore Gosselino, § 16 : « Veniens itaque rex in insulam, die opportuno, et residens com optimatum cœtu, sub dio ad suam audientiam accersit Augustinum cum suo conventiculo. Fallebat enim adhuc Regem conjurationis error, velut nocturnum Nicomedum verentem, ne si in aliquod tectum sisbi supervenirent, si quid incantationis aut maleficii scirent, convictum eum seducerent. Sed quantum lux a tenebris distabat, talis mens ab innocentibus ac restis. Attollebant potius vexilia dominica, quibus exterminrent præstigia dæmoniaca. »

(24) Hieron. De viris illustr. C. LVIII : « Sed et alius (liber) sub nomine ejus (minutiiFelicis) ferur, de fato vel contra Mathematicos » ; cf. Epist. LXXXIII ad Magnum ; S. Chrysost. Homil. VIII,  Contra Judæos, § 8 : Ἀν διαϰρούοη τάς έπφδάς, ϰαί τάς φαρμαϰέιας, ϰαί τάς μαγγανείας, ϰαί δπόθανης τι νόσφ, μάρτυς απηρτισμένος, έί, δτι άπαλλαγήν μετ’άσεζέιας έηαγγελλνένων έτέρων ειλού άνατον μετ’ εύσεζέιας μάλλον. Cf. Orig. Contra[p. 8] Cels. I, I, p. 30 ; Euseb. Demonstr.Evang. III. 6 ; S. Aug. Sermo 286, § 7, In natali SS. Protasii et Gervasii.

(25) Hist. Eccl. III, 26 ; IV, 7.

(26) Allegranza, OpuscoIi eruditi, ρ. 177. Les douze personnage représentés sur cettepierre, à côté du Bon Pasteur figurent sans doute la Duodécade des Éons (Cf. S. Iren. I, 1 et 3). Une autre pierre gnostique est signalée dans la Catalogue du Cabinet des médailles (n° 2220), comme portant le monogramme du Christ et les lettres IN liées entre elles. Je n’y ai reconnu que la sorte de Zen forme de Z barré que présentent souvent les monuments de l’espèce. (Voir notamment le revers de la pierre donnée par Macarius, Abraxas, tab. XIX, n° 76; cf. les n° 28 et 61).

(27) Quelques-uns d’entre eux, les Ophites, empruntaient en même temps les noms de leurs démons à la Bible et à la [p. 9] magie (Origen. Contra Cels. I. V, p. 297).

(28) Hist. Eccl. III, 26.

(29) Origen.Contra Celsum. L. IV, p. 183 : Ὸς ού μόνον τούς άπό τού ίθνους (Ίουδαίων) ϰρήσθαι έν ταἴς πρός θεόν εύϰαίς ϰάι έν τψ ϰατατάδειν δαίμονας, τψ, ό θτός Άζραάμ, ϰαί ό θεός ίσαίϰ, ϰαί ό θεός Ἰαϰωζ άλλά γάρ οϰεδόν ϰαί πάντας τούς τά τών έπωδών ϰαί μαγειών πραγματευομένους. Έυρίσϰεται γάρ έν τοἴς μαγιϰρἴς συγγρά μαόι πολλαϰού ή τοιαύτη τού Θεού έπίϰλησιῤ       Τοσούτόν μέν γε δύναται τό δνμα τού Ίησού ϰατά τών δαιμόνων, ώς τσθ δτε ϰαί ύπό φαύλων όνομαζόμενον άνύειν. S. August. Tract. VII, in Joh. Evang. § 8 VI : « Usque adeo, fratres mei, ut illi ipsi qui seducunt per ligaturs, per præcantationes, per machinamenta inimici, misceant præcantationibus suis nomen Christi ? » Damascii vita Isadori : « Ὀρϰιζε δέ τας τού ήλίου προτέιων άϰτἳνας, ϰαί τών Έζραίων Θέον ». Si Julius Africanus était encore payen alors qu’il écrivit les Cestes, il faudrait noter ici un texte qui, en tour cas, présente un singulier emploi du nom de Dieu : « Αμήϰανον τρπήναι ποτε τόν οἳνον έαν έπιγρβφης έν τώ άγγείω ή έν τοἳς πίθοις ταύτα τά θεἳα ρήματα Ίεύσασθε ϰάι Ιδετε δτι ϰρηστός ό Κύριος (Ps. XXXIII, p). αλώς δέ ποίησεις ϰάι είς μήλον ούτω γράφων έμζάλλων τό μήλον είς τῥν οίνον (Cassianus Bassus, Geoponica, éd. De 1781, T. I, p. 495).

(30) Contre Cels. I. I, p. 18-20 ; I. V, p. 261-262 ; I. VIII, p. 417.

(31) Apolog. Éd. d’Oudendorp, T. II, p. 495 à 498.

(32) Apolog. XXIII :« Porro, si et magici pueros in eloquium oraculi elidunt… »

(33) In Did. Julian. VII

(34) S. Cypr. Epist. IX. Presbyteris et diaconibus fabricus, § IV: « Castigare nos itaque divina censura nec noctibus desinit, nec diebus. Præter nocturnas enim visiones per dies quoque impletur apus nos Spiritu sancto puerirum innocens ætas, quæ in ectasi videt oculis, et audit et loquitur ea quibus nos Dominus monere et instruere dignatur.»

(35) Tertull. Apolog. XXXI : « Pinspice Dei voces, litteras nostras quas neque ipsi supprimimus, et plerique casus ad extraneos transferunt. »

(36) Tertull. Apolog. VII : « Tot hostes quot extranei, et quidem proprie ex æmulatione Jadiæ, es concussione milites, ex natura ipsi domestici nostri. Quotidie obsidemur, quotidie  prodimur ; in ipsi plurimum cœtibus et congregationibus nostris oppimimur. » Ad Nation. VII : Conversatio notior facta est, scitis et dies conventuum nostrorum, itaque obsidemur et oppimimur et in ipsis [p. 14] arcanis congregationibus detinemur. »

(37) Plin. Epist. X, 97 : « Alii ab indice nominati, esse se christianos dixerunt et mox negaverunt ; fuisse quidem sed deslisse ; quidam ante triennium, quisam ante plures annos, non nemo etiam ante viginti quoque. » etc.

(38) Tertull. Apolog. VII ; Ad uxor. II, 8 ; cf. 1 et 2 ; Cypr. De lapsis, V.

(39) Origen. Contra Cels. I, I, p. 11. Celse connaît de même les livre des hérétiques, I, VI, p. 298 et 626 ; I, VIII, p. 387.

(40) Tertullien, De Anima, IX, parle des révélations d’une extatique montaniste dont il ne dit pas l’âge.

(41) Voir ci-dessus, p. 12.

(42) Apul. Apol. T. II, p. 495 : « Potius aliquid de rebus pervulgatioribus et jam creditis fingendum esset, » etc.

(43) « Innocens ætas, écrit saint Cyprien dans la passage que je viens de transcrire. Apulée dit de son côté : « Animum humanum, præsertim puerilem et simplicem » (Apolog. T. II, p. 498).

(44) Apolog. T. II, p. 580, 581. Voir pour le magicien Jannès, cité dns la deuxième épître à Timothée (III, 8) Spencer, Annotationes ad Origenis libros contra Celsum, p. 55 ; Wolf, Curæ philol. in Nov. Test., T. IV, p. 529, etc.

(45) T. II, p. 517.

(46) T. II, p. 521.

(47) Octavius, VIII : « Nocturnis congregationibus… fœderantur ; » cf. dans les Comptes-rendus de l’Académie des inscriptions, 1886, ma Note sur les bases juridiques des poursuites dirigées contre les martyrs ; Octavius, IX : « Occultis se notis et insignibus noscunt. »

(49) Ad uxorem, II, 4 : « Quis nocturnis convcationibus si ita oportuerit, a latere suo adimi libenter ferat ? quis [p. 17] « denique solemnibus Paschæ abnoctantem securus sustinebit ? II, 5 : « Latebis tu cum lectulum, cum corpusculum tuum signas, cum aliquid immundum fiatu exploris ; cum etiam per noctem exsurgis oratum, et non magiæ aliquid videberis operari ? Nn sciet maritus quid secreto ante omnem cibum gustes ? Et si sciverit panem, non illum credit esse qui dicitur ? Et hæc Ignorans quisque rationem simpliciter sustinebit ? Sine gemitu ? Si,e suspicio panis an veneni ? »

(50) S. Damas. Carm. XVIII

TARSICIUM SANCTUM CHRISTI SACRAMENTA GERNTEM CUM MALESANA MANUS PETERET VULGARE PROFANIS IPSE ANIMUM POTIUS VOLVIT DIMITTERE CAESUS PREDERE QUAM CANIBUS RABIDIS CAELESTIA MEMBRE.

Les chrétiens avec d’autres arcanes soigneusement cachés. Tels étaient la crux gammataque nous retrouvons aux Catabombes (Perret, Catac. T. V, pl. XXXIX, n° 96 ; De Rossi, Inscr. christ. rom. T. I, n° 159, etc.), le nom de l’ΙΧΘΥΣ (S. August. De Civ. DeiXVIII, 23, etc.), l’ancre, le X symboliques (De Rossi, De christ. lit. Carth., p. 26 ; ΙΧΘΥΣ, p. 17), les interrogations mystérieuses sur le sang, la chai du Fils de l’homme, incomprise même des catéchumènes (S. Aug. Tract. XI, in Joh. § 3). Les symboles que cachait Apulée et sur lesquels Emilien fondait son accusatin de magie, n’avaient certes rien de plus impénétrable, de plus suspect pour les regards ennemis.

(51) Apul. Apolog. t. II, p. 416 : « Sequitur etiam de speculo long ailla et censoria oratio, de quo, pro rei atrocitate, pœne diruptus est Pudens. »

(51) P. 416-427.

(52) Du Cange, Ve Specilarii.

(53) L. VII, c. 21.

(54) L. VIII, c. 9, éd. D’Oléarius, p. 340.

(55) Spartian, In Did. Jul. VII.

(56) Epistola ad Zenam et Serenum, c. XV. Cf. Apul. Apolog. T. II, p. 425: “Cuncta specula uda vel suda”.

(57) Civ. Dei. VII, p. 35.

(58) Apul. Apolog. P. 497.

(59) XVI, 2, 39.

(60) IV, V, 206-216.

(61) C. I. (Bibl. Grecque de Disot, à la suite d’Arrien).

(62) IV, 4, 8.

(63) Lib. Histor. II, V, 633-635.

(64) Alexandr. V, 813 (éd. Potter, p. 84)

(65) Nicetas, Vita Alex. Comm. II, 9 (dans la Byzantine in-folio, p. 217, 218.

(66) J. Quicherat, Procès de Jeanne d’Arc, T. III, p. 143, et Thiers, Traité des superstitions, 1repartie, I, III, ch. I ; éd. de 1741. Pour la divination par l’eau, au moyen des enfants ; cf. p. 31.

(67) Une constitution inscrite au Code Théodicien munit cette sorte de maléfice que mentionnent Arnobe, saint Jérôme, Ammien et Cassiodore. C. 1, De Malefic. (IX, 16). Voir les notes de Godefroy, T. III, p. 143 de l’édition de Ritter.

(68) Voir les notes de Casaubon sur Spartien, In Did. Jul. VII, Cf. au sujet de la citation de Casaubon, Roweyde, De vitis Patrum, . 87, 88 ; Tillemont, Hist. Eccl. T. VII, p. 781. Les Bollandistes ne donnent que le texte de saint Jérôme et se bornent, pour la vie grecque, à renvoyer aux observations de Roweyde (21 oct., p.50).

(69) Vita S. Hilarionis. « Porro furentes adversarii Hilarionem maleficum christianorum ad supplicium poscunt. »

(70) Ms. De Coislin, n°145, f° 167, recto.

(71) Ms. De Coislin, n°110, f° 98, recto : … Κελεύει  οδν ό δσίος δυσωπηθείς ύπ’αύτού τε ϰαί των παρόντων άδελφών, τό ποτήριον έν ψ έπινεν (δστράϰινον δέ ήν) πληρωθήναι ύδατος ϰαί δοθήναι αύτώ. Όςνούν έδέξατο τούτο δ Ίταλιϰός, είδεν έν τώ ύδατι τού ποτηρίου τούς τε Ιππους αύτού ϰαί τόν ίππώνα, ϰαί τούς ήνιόϰους ϰαί τά άρματα, δπως ύπό τής τών έναντίων περιεργίας ϰατεδέδεντο, etc.

(72) VOIR CI-DESSUS, P. 12.

(73)Genes. XLVI, 5 : « Scyphus quem furati estis ipse est in quo bibit Dominus meus, et in quo augurari solet. »

(74) XV, 7.

(75) Sozom. H. E.IV, 10. Cf. Théodoret. H.E.I. 30. Le mot Cras, prononcé en grec, semblerait peut-être singulier si l’on ne se rappelait que, suivant les croyance d’alors, les démons se seraient souvent exprimés en langue étrangère. (Lucian, Philopseud. § XVI, Hieron. Vita S. Hilarionis).

(76) Ci-dessus, p. 16 ; voir encore Apologet. XXIII, ; De Idolol. XI.

(77) L. I, c. 13, § 4 (éd. Massuet).

(78) H. E.VIII, 10.

(79) Perisleph.X. S. Roman. v. 920.

(80) Dialog. III, 8.

(81) Ducange, Ve Exsufflare, etc.

(82) Pharsal. VI. v. 491 et 522. D’après un ancien manuscrit les Argonautiques de Valerius Flaccus pourraient fournir ici un témoignage de même nature. Cf. Dans l’édition de Burmann, revue des Haries (1781, in-8°), la note sur le vers 441 du livre VI

(83) Contra Cels. I, I, p. 53.

(84) Tert. Apol. XXXVII ; Ad Scapul. IV. Ainsi que veux bien me l’apprendre m. Renan, les musulmans agissent encore de même et demande au couvent de Saint-Antoine la guérison des possédés. Voir, pour le respect superstitieux que les saints des chrétiens inspirent au Mahométans, Renan, Les Apôtres, p. 176 et Reinaud, Monuments du cabinet de M. de Blacas, T. I., p. 184 et suivantes.

(85) Notes sur les bases juridiques des poursuites dirigées contre les martyrs.

(86) Minut. Fel. Octavius, XXVII ; Tertull. Apolog. XXXIII. Cf. Theophil. Ad Autolyc. II. 8; Sulp. Sev. Dialog. III, § 6, etc.

(87) Quintil. Declam. X. § 7: « Magum… cujus horrido murmure, imperiosisque vervis Dii superi manesque torquentur ». § 19 : « At tu; cijus in leges Dii superi manesque torquentur ». Cf. Luc. Phars. VI, v. 492 et suiv ; Claudian. In Rufin. I. v, 149.

(88) Notes sur les bases juridiques des poursuites dirigées contre les martyrs.

(89) Apologt. XVI : « Alii plane humanius vel verisimilius Solem credunt Deum nostrum… Denique inde suspicio quod innotuerit nos ad orentis reginem precari… Æque si diem solis lætitiæ indulgemus, alla longe ratione  quam religione Solis. »

(90) Voir sur ce point, Mémoires sur l’exhortation au martyr(sous presse).

(91) Spanheim, Les Césars de l’empereur Julien, Preuves, p. 54 ; Eckhel, Doctr. Num. vet. T. VII, p. 249, 250. et Orelli, Inscript. n°4792. Voir, pour le titre Diminusdonné à d’autres divinités, Eckhel, T. II. P. 452 ; Marini, Arvali, p. 25 et 212 ; Orelli, n°4918.

(92) S. Aug. Civ. Dei. XIX. 23 : « … Ne forte in eo quod alt nisi Domino Soli, Dominum solem creday esse quisplam, cut sacrificandum outat ; quod ne ita esse intellidendum in iis Scripturis græcis facillime intelligitur. » Je dois, en produisant ce passage, averir le lecteur que saint Augustin a pu voir ici en vue des Manichéens qui, se fondant sur le texte Ego sum lux mundi, assimilaient le Christ au Soleil (Traciat. XXXIV, in Joh. § 2).

(93) Philostr. Vita Apollonii, II. 38 ; VIII. 13 ; cf. I. 31.

(94) id. II. 14 et 33.

(95) Apul. Metam. II. T. I. p. 161 : « Tunc orientem obversus, et incrementa Solis augusti tacitus imprecatus… »

(96) Cod. Theod. c. 6. De malefic. (IX, 16) ; cf. Eunap. Vitæ Sophist. Ædesius, éd. Didot, p. 463.

(97) Nat. Quæst. I. IV. c. 7.

(98) Amor. I. 8 : « Quum voluit, toto glomerantur nubila cœlo. »

(99) Pharsal. VI, v. 465-467.

(100) Eleg. I. 2 : « Quum libet, æstivas convocat ore nives.”

(101) Diog. Laert. De vitis Philos. I. VI. éd. de 1694, p. 228.

(102) Du Cange, v° Tempestarii.

(103) Voir les bas-reliefs de la colonne Antonine et Themistius, Orat. XV, p. 191.

(104) Apollinaire, cité par Eusèbe, H. E. V. 5 ; Tertull. Apolog. V.

(105) Hist. rom. LXXI, 8 : ΚαιγάρτοιλόγοςέϰειΆρνούφινμάγονΑίγύπτιον, συνόντατώΜάρϰῳ, άλλουςτέτιναςδαίμονας, ϰαίτόνΈρμήντόνάεριονδτιμάλιστα, μαγγανείαιςτισίνέπιϰαλέσασθαίδίαύτώντόνδμζρονέπισπάσασθαι. Cf. Salgues, v° ΆρνούφιςLamprid. [p. 29] In Heliog. IX, et pour l’Άρνούφιςdont parle Dion Cassius, Jablonski, Pantheon, Ægyptiorum, I. V.

(106)In Sext. Cons. Honor. v. 348, 349 :
« …………Chaldea mago seu carmina ritu
« Armavere Deos. »

(107) Clem. Rom. Recogn. I. 5; Apul. Metam. II. T. I. p. 16; Orig. Contra Cels. I. I. p. 63 ; Lucian. Philopseud. XXXIV ; Joseph. Ant. Jud. XX. 6 ; Bell Jud.I. 12 ; Dios Cass. LXXI, 8. Euseb. H. E.VII, 10 ; Vita Const. II, 4 ; Auson. Epist. XIX, v. 18 ; Ruffin. Hist. Eccl. II, 26 ; Cf. Acta Apost. VII, 2, etc.

(108) Orig. Contra Cels. I. I.. p. 22, 30, 34.

(109) Evang. Thomas Israel. c. 3. 4 et 5. Dans Thilo, Cod. Apocr. Novi Testament. T. I. p. 293-287.

(110) De la croyance due à l‘Évangile, 1858, in-8°, p. 282.

(111) Notes sur les bases juridiques des poursuites dirigées contre les martyrs.

(112) Euseb. Hist. eccl. IX, 5 et 7.

(113) De Idolot. c. IX. Voir encore, à ce sujet , Origen, Contra Cels. I, I. p. 45.

(114) Homil. in sanctam Christi generationem, § 6 (T. I, p. 601).

(115) Matth. XXVII, 19.

(116) Dio Cass. LVII, Tiber, III, 15 ; cf. S. Just. Apolog. I. 18 ; Tertull. Apologet.XXII ; Euseb. Hist. eccl. IV, 7 ; S August. Epist. IX, ad Nebrid. § 2, etc.

(117) C. II (Thilo. Cod. Apocr. p. 224).

(118) Ep. Ad Philipp. c. IV, (Cotelerius, Patres apost. T.I. pars. II, p. 119.

(119) Euseb. De laubid. Const. c. XV; Cf. Clem. Alex. Cohort. ad gentes, I.

(120) Bottari. Scult. e pitt. Della Roma sotterr. Tab. LXIII et LXXVIII.

(121) Cohort. ad Græcos, c. XIV

(122) Pausanias, I. VI. c. 20; Diod. Sicul. V. 64; Cf. Clem. Alex. Cohort. ad gentes., c. I.

(123) Note sur la base juridique des pourquites dirigées contre les martyrs.

(124) Ci-dessus, p. 15, et Josephe, Contra Appion. II. 6.

(125) XVI, 2, 3 : Τοιούτος δέ τις ήν χαί ό Μωσής χάι οί διαδεξάμενοι έχεΐνον, τάς μέν άρχάς λαξόντες όυ φάυλας, έχτραπόμενοι δ’έπί τό χεΐΐρον.

(126)H. N.XXXII, 2 : « Est et alia magices factio a Mose et Jamne et Josape, judæis, pendens. »

(127) Orog. Contr Celsum, 1, I, p. 17 : « Οτι τώ ήγησαμένψ σφών έπόμενοι Μωύσή αίπόλοι χάι ποιμένες, άγόιχοις άπάταις ψυχα γωγηθέντες ένα ένόμισαν ειναι Θεόν. p. 20 : Αύτούς σέζειν άγγελους χαί γοητεία προσχεΐσθαι, ής ό Μωύσής αύτοϊς γέγονεν έξηγητής.

(128) Pridence, Contra Symmach. I. I., v. 89-91, di ten parlant de Mercure:

« Necnon thessalicæ dictissimus ille magiæ
Traditur extinctas, sumptæ moderamine virgæ,
In lucem revocasse animas. »

(129) Odyss. X. v. 293 et 338.

(130) Æneid. VII, v. 189-191 ; Ovid. Metam. XIV, v. 278; Cf : v. 295, 300,413.

(131) Lenormant et de Witte. Élite des monuments céramo-graphiques, T. II, pl. CXVIII et p. 389, 390.

(132) M. de Witte a vu, dans la collection Torrusio, ce vase inédit qu’il cite en passant dans son intéressante Étude sur les vases peints, p. 92.

(133) Voir, pour cette peinture publiée avec une autre explication  par Finati (Museo Borbonico, T. X, tav. LVII) et Inghirami (Galleria Omerica, Odissea, tav. CVIII), et une dissertation de Raoul Rochette (Odysséide, p. 359-361) dont M. de Witte partage le sentiment.

(134)Corpus inscr. græ. T. III, p. 849.

(135) R.  Venuti, La favola di Circe, 1758. in-4°, donne un dessin de cette fable, également reproduite par Barthélémy, Acad. des inscr. T. XXVIII, pl. II , Inghirami, Galleria Omerica, Odissea, tav. L. Millin, Galerie myth. pl. CLXXIV, etc.

(136) Pour le Christ, voir Bosio, Roma Solteranæ,p. 57, 359, etc. pour Moïse, p. 59, 359, etc.

(137) Pour le Christ, voir Bosio, p. 57, 81, etc. Garruci, Vetri, Tav. VIII ; pour Moïse, Bosio, 57, 87, etc ; Garruci,Vetri, Tav. II, n°10, Tav. X, n°9.

(138) Garruci, Vetri, Tav. X, n°9 ; Cf. Bottari, Sculture e pitture della Roma Sott., Tav. LXXXV, et De Rossi, Bull. arch. Crist., 1865, p. 69.

 

 

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