Connais-toi par la psychanalyse, par. J. Ralph, Paris (Payot) 1924, in-8 carré 283 pages. Extrait de la revue « L’Esprit nouveau », (Paris), n°, pp. 2343.

Anonyme. Connais-toi par la psychanalyse, par. J. Ralph, Paris (Payot) 1924, in-8 carré 283 pages. Extrait de la revue « L’Esprit nouveau », (Paris), n°, pp. 2343.

Les personnes, encore nombreuses, qui combattent la Psychanalyse, parce qu’elle choque la pudeur, ont coutume de proclamer qu’il est dangereux d’aller chercher dans le fond de l’inconscient les impulsions instinctives et de les amener à la lumière de la conscience. Elles pensent que c’est le moyen de leur donner de la force et qu’on agit ainsi à l’encontre de l’évolution qui les a fait passer du conscient à l’inconscient. Leur erreur consiste précisément en ce que cette mise en lumière devant une conscience évoluée est moyen certain d’anéantir la puissance aveugle et mauvaise de l’instinct. Le livre de M. Ralph en est la parfaite démonstration. L’auteur montre la portée morale de la psychanalyse. Avec une compréhension très profonde du sens psychanalytique et au moyen d’observations et d’exemples très judicieux il signale le danger qu’il y a à conserver en nous impulsions obscures et inavouées qui tendent à se rationnaliser d’une manière spécieuse comme le diable déguisé en saint, et à tromper notre propre sincérité

Les gens de la rue asseyent les blessés ou les syncopés pour cacher leur évanouissement ; certains médecins, s’appliquent à faire de la palliation et à masquer les symptômes alarmant sans remédier à la cause : la plupart des moralistes professionnels ont peur d’inciser les abcès psychologiques ou de découvrir les plaies de l’âme ; ils cachent la nudité de la vérité pour ne pas avoir à y penser ; les autruches aussi se cachent la tête pour ne pas voir le danger. Tout ceci est l’erreur. La sagesse consiste, suivant le précepte socratique, à se connaître soi-même et on ne se connaît pas tant que subsiste dans l’inconscient des forces cachées. Le livre de M. Ralph démontre admirablement cette vérité.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE