C. M. E. Rêves télékinésiques. Une maison hantée par le fantôme d’un vivant. Extrait e la « Revue des Études Psychiques », (Paris), 2e série, 2e année, n° V, mai 1902, pp. 151-154.

C. M. E. Rêves télesthésiques. Une maison hantée par le fantôme d’un vivant. Extrait de la « Revue des Études Psychiques », (Paris), 2e série, 2e année, n° V, mai 1902, pp. 151-154

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons renvoyé les notes originales de bas de page en fin d’article. – Les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

[p. 151]

Rêves télesthésiques.
Une maison hantée par le fantôme d’un vivant

Dans le numéro de décembre 1901 de cette Revue, en parlant de la paramnésie, nous avancions l’hypothèse que ce phénomène pouvait parfois provenir de ce que la personne, l’objet, le site que l’on croit reconnaître, quoi qu’on ait jamais eu encore l’occasion de les voir dans la vie normale, peuvent être rencontré au cours d’une de ces mystérieuses pérégrinations de notre esprit hors du corps, que certain psychistes affirment pouvoir se réaliser, surtout pendant le sommeil naturel, l’état d’hypnose ou de trance. À l’appui de cette supposition nous avons relaté certains cas, ou le « corps astral » de la personne endormie, hypnotisé entrancée avait été justement vu H-hanter, comme un fantôme, la localité qui a été ensuite reconnue par elle.

Le cas le plus frappant que nous avons raconté était celui que Mr G. P. H.,  qui est gentleman un très sérieux, membre de la Society for Psychical Research,  et doué d’un prudent scepticisme, vint nous trouver et eut l’obligeance de nous apporter quelques numéros du Spectator où se trouve entre autres choses, une lettre qui nous paresse si intéressante, si caractéristique, que nous ne pouvons nous empêcher de la traduire pour les lecteurs de la Revue.

Au Directeur du Spectator,

Monsieur,

La lettre qui vous a été envoyée par M. « G. P. H. » et que vous avez-vous publiés par votre livraison du 1er juin, sous le titre de :  La Maison du Rêve, se rapporte évidemment à un [p. 152] rêve fait par ma femme actuellement décédée. Le récit est exact dans ses grandes lignes, quoique je ne parvienne point à reconnaître l’identité de votre correspondant. Mais la même histoire a été rapportée moins exactement dans les Diaries de Sir Mountstuart Grand Duff, cité dans votre article du 25 mai. Il ne sera donc pas superflu que je donne, à mon tour, un court aperçu de cet événement.

Il y a quelques années, ma femme rêva à plusieurs reprises d’une maison, dont elle décrivit l’arrangement intérieur en tous ces détails, quoiqu’elle n’eut aucune idée de la localité où cet édifice se trouvait.

Plus tard, en 1883, j’ai loué à Lady B… (1), pour l’automne, une maison sur les montagnes de l’Écosse, entouré de terrains pour la chasse et d’étangs pour la pêche. Mon fils, qui se trouvait alors en Écosse, trait à l’affaire, sans que ma femme et moi nous visitions la propriété en question.

Lorsque je me rendis enfin sur place, sans ma femme, pour la signature du contrat et pour prendre possession de la propriété, Lady B…  habitait encore la maison ; elle me dit que, si je ne m’y opposais pas, elle m’a signerait la chambre à coucher qu’elle occupait d’habitude et qui avait été, pendant quelque temps, hanté par une « petite table » qui faisait de continuelles apparitions.

Comme j’étais assez sceptique sur ces affaires-là, je répondis que j’aurais été enchanté de faire la connaissance de sa fantômique visiteuse. Je me couchai donc dans cette chambre, mais je n’eus la visite d’aucun fantôme.

Plus tard, pendant femme arriva, elle fut très étonnée de reconnaître, dans cette maison, celle du rêve. Elle la visita de fond en comble ; tous les détails correspondaient à ce qu’elle avait si souvent vu en songe. Mais, lorsqu’elle descendit de nouveau dans le salon, elle dit : « pourtant, ça ne peut pas être la maison du rêve, puisque cette dernière avait encore [p. 153] de ce côté une série de chambres, qui manque ici. » On lui répondit aussitôt que les pièces en question existaient réellement, mais qu’on n’y pénétrait pas par le salon quand on les lui montra, elle reconnut parfaitement chaque pièce. Elle dit pourtant qu’il lui semblait que l’une des chambres à coucher de cet appartement n’était pas destinée à cet usage, quand elle a visité en rêve. Il résultat, en effet, que la pièce en question avait été tout dernièrement transformée en chambre à coucher.

Deux ou trois jours après, ma femme et moi, nous visitâmes Lady B… ; comme elles ne se connaissaient pas encore, je présentai les deux dames l’une à l’autre. Lady B… s’écria aussitôt : « Tiens, vous êtes la dame qui hantait ma chambre à coucher ! »

Je n’ai pas d’explication à donner de cet événement. Ma femme n’a pas eu, pendant le restant de sa vie, aucune autre aventure de ce genre, que quelques-uns appelleront une coïncidence remarquable et que les Écossais appelleraient un cas de « double vue. » Ma chère femme était certainement la dernière personne au monde qui aurait laissé l’imagination battre son train je puis donc le garantir, ainsi que peuvent le faire d’autres membres de la famille, qu’elle a pu donner une description exacte et détaillée d’une maison qui était arrangée d’une façon assez spéciale, et cela bien avant qu’elles ou les autres membres de sa famille aient seulement appris que la maison en question existait.

Vous pouvez librement donner mon nom est personne qui s’intéresse sérieusement aux recherches psychiques et qui pourrait désirer obtenir d’autres informations à ce sujet. Dans ce but, j’inclus ma carte de visite.

Agréez, Monsieur, etc.…

Cette lettre fut suivie par celles de plusieurs autres correspondants qui lui envoyèrent aux Spectator le récit d’événements semblables, dans ils avaient été les témoins.

Il y en a de très impressionnant. Tel que celui du docteur W…,  qui rêva de se rendre chez sa sœur, où l’on devait discuter une [p. 154]  affaire importante, et d’avoir exposé qu’elle était son avis à ce propos. Il n’y était pas allé, en réalité, par ce qu’il était malade et incapable de se mouvoir. Le jour après, son beau-frère va le remercier d’avoir assisté à la réunion, annonça que son avis avait été adopté.

L’histoire envoyée par C. M. E. est moins extraordinaire, mais vraiment pas pourtant d’intérêt.

Il se réveilla une nuit en sursaut de telle façon que sa sœur, qui dormait dans la même chambre, s’éveilla à son tour et lui demanda ce qu’il avait.

— Rien. —  répondit-il, presque en riant. —  Mais j’ai vu auprès de moi un jeune homme d’aspect bien curieux, à la figure bronzée. —  Et il donna même la description de ses habits.

Quelques mois plus tard, le rêveur rencontra par hasard le jeune homme en question, qu’il n’avait jamais vu auparavant. Mais il ne dit rien à ce sujet.

Peu de temps après, le jeune homme au visage bronzé va avec l’un de ses amis à la maison où avait eu lieu le rêve.

— C’est étrange —  dit-il —  il me semble reconnaître tout ce que je vois ici.

Mais aucun des cas publiés par le Spectator n’est aussi précis, aussi important que celui, vraiment classique qui se rapporte à la maison de Lady B…, dont nous nous sommes d’abord occupés.

Nous touchons à cet argument, dans ce même fascicule de la Revue, au sujet de la princesse Karadja.

Note

(1) Mr G. H. P. nous a donné en entier le nom de Lady B…, l’un des plus illustres de l’aristocratie britannique ? – N. de la D.

 

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