Bourneville. Les Diables de Morzine en 1861, ou les Nouvelles possédées. Journal de médecine mentale de Delasiauve. 1861.

bournevillemorzine0001Bourneville. Les Diables de Morzine en 1861, ou les Nouvelles possédées. Article paru dans la « Journal de médecine mentale », (Paris), tome premier, 1861, pp. 375-376.

Désiré-Magloire Bourneville (1840-1909) est à l’origine d’une publication annuelle : Recherches cliniques et thérapeutiques sur l’épilepsie, l’hystérie et l’idiotie. Compte rendu du service des épileptiques et des enfants idiots et arriérés de Bicêtre, qui parut de 1882 à 1907. Mais il est surtout connu pour avoir été à l’origine de la publication des Leçons de CHARIOT, sur les maladies du système nerveux faites à la Salpêtrière de 1872-1877. – Il sera à l’origine en 1876, avec Regnard, de la remarquable Iconographie photographique de la Salpêtrière et en 1880 des Archives de neurologie.
Quelques publication : 
— Bourneville  & E. Teinturier. Le Sabbat des Sorciers. 2e édition. Pars, Aux bureau du Progrès Médical et Lecrosnier et Babé, 1890. 1 vol. in-8°, 38 p., 1 planche hors-texte tirée de l’ouvrage de Bordelon, Histoire des Imaginations extravagantes de Monsieur Oufle. Le premier volume de la collection « Bibliothèque diabolique ». [en ligne sur notre site]
— (Avec Regnard). Un Succube à La Salpêtrière. [en ligne sur notre site]

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – LA note A en bas de page et les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

[p. 375]

Les Diables de Morzine en 1861, ou les Nouvelles possédées.­ Sous ce titre, dans un intéressant feuilleton du même journal [p. 376] novembre 1861), M. Chiara fait le récit d’une folie religieuse dont l’origine remonte à cinq ans, et qui s’est propagée épidémiquement dans le pays susnommé, bourg d’environ 2200 âmes, dans les montagnes du Chablais, en Savoie. La superstition qui domine dans cette contrée n’a pas peu contribué à son développement. Voici, d’après M. Chiara [A], les signes qu’affecte celte névrose : Dans les accès, qui passent assez rapidement, au bout de deux ou trois minutes, les malades font un geste de déglutition : puis succède un hoquet avec mouvement alter­ natif de la tête en avant et en arrière, et sentiment de strangulation. Bientôt arrivent les convulsions hideuses, les cris, les vociférations furieuses, attribués à Belzébuth.

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Belzébuth.

Dans les intervalles dc ces drames effrayants, dont les retours va­ rient, les malades, quoique pouvant se livrer à leurs occupations, restent surexcitées, en proie à un nombre plus ou moins considérable de diables. Plusieurs, s’érigeant en prophétesses, font des citations allemandes et latines. La guérison est la terminaison la plus commune ; quelques filles tombent folles, tentent de se noyer ; une est morte. L’imitation joue un grand rôle dans la production des phénomènes.

Le gouvernement s’est ému ; on a envoyé sur les lieux un inspec­teur général des aliénés, M. Constant, qui, pour accomplir sa mis­sion, a dû se faire protéger contre l’exaltation des esprits. Mais, malgré l’isolement, on a moins vaincu la maladie que refoulé les malades qui se cachent dans leurs montagnes. L’éducation, la civili­sation sont les meilleures digues à opposer à de semblables fléaux ; à cet égard, nous sommes parfaitement de l’avis de l’auteur.

BOURNEVILLE.

[A] L’article de César Chiara Dr. Les diableries de Morzine en 1861, ou les nouvelles possédées. in « Gazette médicale de Lyon », (Lyon), treizième année, n°21, 1 novembre, 1861, pp. 485-492. [en ligne sur note site]

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