Albert Garrigues. Les terreurs hémégertiques. Extrait de « La Médecine Inernationale- Revue mensuelle illustrée », (Paris), n°10, octobre 1926 , pp. 377-384.

Albert Garrigues. Les terreurs hémégertiques. Extrait de « La Médecine Inernationale- Revue mensuelle illustrée », (Paris), n°10, octobre 1926 , pp. 377-384.

 

Albert Garrigues (   -1959). Médecin et bibliophile. Quelques publications :
— Les Terreurs du Sommeil chez les Enfants.] in « Le Monde Médical », (Paris), T XXXII, 1 février 1922, pp. 319-331 et 15 mai 1922.
— Les Terreurs du Sommeil chez les Enfants.] in « La Pédiatrie Pratique », (Paris), n°432, 19e année, n°35, 15 décmbre 1922, pp. et n°36, 25 décembre 1922, pp. 269-273.
— Essais parémiologiques. Paris, aux dépens de l’auteur, 1936.
— Les quinze « secrets » de la botanique de Rabelais. 1924.
— Les plantes en médecine : le seigle & l’ergot. 1921.
— Les plantes en médecine : les orges. 1924.
— Le Charadrios, le Loriot et l’Ictère. La Médecine Pratique – Journal International de Clinique et de Thérapeutique – 36° année – N° 3 – 30 Mars 1929.

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les notes de bas de page ont été reportées enfin d’article. – Les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

[p.377]

Les terreurs hémégertiques.

On s’endort comme à l’ordinaire, en apparence bien portant. Soudain, un cri éveille la maisonnée. Le malade est assis ou debout sur son lit, à demi éveillé, à moitié endormi. Tout en lui est frayeur et ses yeux grands ouverts, fixes sur un point de l’espace, voient des choses ou des êtres qui le terrifient. On cherche à le calmer, mais il ne reconnaît personne, jusqu’à ce que, après des instants plus ou moins longs, se réveillant tout à fait, la vision s’envole.

Alors, le calme est revenu et le malade se rendort.

Tel est le tableau clinique abrégé de ce qu’on a appelé les terreurs nocturnes de l’enfance, mais qui ne sont ni nécessairement nocturnes, ni exclusives aux enfants et auxquelles ainsi il conviendrait mieux le nom de terreurs hémégertiques (έγερτιϰός : qui a la faculté d’éveiller ; ήμι : à moitié).

Ces terreurs sont communes. On croit les bien connaitre et c’est à peine si nous avons sur elles quelques données imprécises. En particulier, j’ai ailleurs (1) montré tout l’inconnu dont étaient enveloppés encore et leur symptomatologie et leurs antécédents. On ne saurait donc s’étonner que tout ait été dit sans rien de décidé sur leur pathogénie et qu’il faille se résigner à cet égard à une opinion d’attente, jusqu’au jour ou l’étude des terreurs hémégertiques, reprise et menée à fond, nous aura donné des certitudes. Essayons de dégager cette opinion provisoire ; car, sans  pathogénie, le médecin va au hasard et son pronostic comme sa thérapeutique risquent de ne guère mieux valoir qu’un coup de dé.

Au fond, de quoi s’agit-il ? «  De rêves effrayants, repond M. J. Comby (2), comparables à ceux des autres âges ; mais ; tandis que les adultes dominent les leurs, les enfants en bas âge en deviennent la proie. »

Sans compter, je le répète, que les adultes ne sont pas absolument exempts de terreurs hémégertiques et que, parmi les enfants (qui sont le plus souvent atteints, je le reconnais), les tout petits ne fournissent pas le plus grand nombre des cas, regarder de si haut ne fait qu’apercevoir. Du moins, M. J. Comby a-t-il marqué la place que tient la terreur dans le phénomène . Disons donc, en précisant les choses, qu’il s’agit, d’une part, d’un rêve qui, faisant naitre la terreur, nous éveille, et, d’autre part, d’un réveil incomplet avec persistance, dans ce demi¬sommeil, d’une impression parfois auditive, mais le plus souvent visuelle, que nous rapport tous à un objet terrifiant irréel, mais auquel nous prêtons une réalité objective. La terreur est le fait principal de cet ensemble.

Ainsi plusieurs questions se posent : pourquoi le caractère pénible du rêve ? pourquoi la terreur ? pourquoi seulement le demi-réveil ? et pourquoi alors la persistance plus ou moins longue des images ?

Sur le mécanisme du rêve, nous savons assez peu de choses. Chaque sensation laisse en nous une impression qui demeure après qu’elle-même s’est évanouie. A l’état de veille, les multiples sensations du moment, la pensée en exercice, tout concourt à masquer ces impressions persistantes. Quand nous dormons, tout au contraire, elles revivent, s’agitent, se mêlent, se succèdent et se détruisent. Alors, le ralentissement du sang amoindrit notre sens critique et [p. 378] la bride est lâchée à mille apparences : ce sont les rêves. On a peu ajouté à ces théories dont, à très peu près, la première est d’Aristote (4) et la seconde d’Hippocrate (5). Celle-là rend bien compte de nos rêves d’origine psychique, légers, fugaces, incohérents. Celle-ci, à ne pas limiter les modifications circulatoires au ralentissement du sang et a les imaginer parfois locales, nous laisse entrevoir une des raisons pour lesquelles telle image s’éveille plutôt que telle autre.

Quant aux rêves ordonnés, ils s’expliquent par le fait que le sommeil amoindrit sans l’annihiler tout à fait notre sens critique. C’était la pensée d’Hippocrate encore (6) comme celle de Galien (6) que « notre âme veille toujours (7) »  Son action est faible, mais non pas nulle ; elle suffit à diriger les associations d’idées pour former un tableau plus ou moins suivi à proportion de la part qu’elle y prend et l’observation est commune que nos rêves les mieux coordonnés se ferment lorsque notre sommeil est le moins profond, tant que certains auteurs ont fait de ceux-ci le premier degré de l’insomnie (8).

Le rêve pénible traduit une souffrance, qui peut être morale ou physique. On ne saurait, en l’occasion, faire bon marché de la première ; car les terreurs hémégertiques, rares chez les nouveau-nés, rares lorsque l’adolescent se blase aux émotions à l’exemple des hommes, sont tout juste fréquentes quand, de deux à neuf ans, tout frappe et tout émeut. A cet égard, les observations sont nombreuses et éloquentes ;ce sont des scènes de famille violentes, un accident de la rue, la poursuite récente d’un chien, des contes effrayants, vécus de nouveau dans Je sommeil, qui précisent le rêve pénible par quoi la terreur hémégertique commence. Dans un cas de P.-J. Mercier (9), l’accès éclate au soir d’un jour ou l’enfant, ouvrant un placard, s’était trouvé face à face avec un squelette.

Il n’est pas inutile, ici, de noter que l’enfant meuble son cerveau de souvenirs grâce surtout aux sens de l’ouïe et de la vue. Il acquiert moins par le toucher, par l’odorat et par le gout ; mais il est tout yeux et tout oreilles. Qu’en doit-il résulter au point de vue particulier qui nous occupe ? Que les rêves pénibles que la terreur objectivera doivent donner des impressions surtout visuelles, quelquefois auditives et seulement par exception gustatives, olfactives ou tactiles. Or, c’est bien ainsi qu’il en est. L’objectivation visuelle ou auditive des motifs de la terreur est un fait presque général. On en doit donc chercher une explication générale aussi. Celle qu’on vient de voir a ce mérite. S’il est possible parfois, comme on le verra, d’en proposer d’autres, celles-ci sont trop particulières pour valoir en dehors de cas particuliers.

La souffrance physique capable de servir de point de départ a un rêve pénible peut être une excitation extérieure sensorielle ou bien une sensation organique interne, elles-mêmes pénibles. Les excitations possibles du premier groupe sont nombreuses. Ici, c’est une irritation de la peau causée par le prurigo ou la gale (10) ; la, des poux (11) ; ailleurs, un excès de couvertures, et que sais-je encore ? Pour emprunter une image de B. Ball (11), « l’impression sensorielle venue du dehors est le clou auquel s’accroche le tableau dont l’imagination et la mémoire font ensuite les frais ».

Mais plus importantes, à coup sûr, sont les excitations organiques internes :· car, d’une part. suivant la juste remarque de N. Vaschide et H. Piéron (12), « des sensations organiques d’une intensité moindre que dans la veille sont perçues avec unr netteté et une finesse beaucoup plus considérables pendant le sommeil (13) » ; d’autre part, ces sensations sont innombrables [p. 379]

On devine ainsi que les auteurs qui ont écrit sur les terreurs hémégertiques aient pu tout rencontrer dans leurs observations et qu’ils aient noté foule d’états morbides concomitants : coryza chronique, végétations adénoïdes, hypertrophie des amygdales, bronchite, cardiopathies, quelquefois, troubles de la dentition, vers intestinaux, dilatation de l’estomac, dyspepsie, dysménorrhée, incontinence d’urine, toux nerveuse périodique, etc., pouvant chacun, d’une manière ou d’une autre, donner naissance à la sensation plus ou moins douloureuse qui, de l’organe malade, vient stimuler le cerveau et y réveiller une impression pénible.

C’est un rôle pathogénique beaucoup plus important que celui-là qu’on a quelquefois accordé à certaines des affections qui précèdent : lésions des appareils auditif et visuel, troubles de la digestion, puisqu’on les éleva au rang de cause efficiente. Que des terreurs auditives aient pu se manifester avec ce caractère parce qu’un abcès de l’oreille, encore insoupçonné, se préparait silencieusement, ou encore que le diagnostic de tubercules voisins des centres auditifs ait pu être porté de façon précoce, parce que la terreur, ici encore, était auditive, chez un enfant presque sourd à l’état de veille ; que des lésions de l’œil soient capables de déterminer le type visuel de l’accès et que, au surplus, une irritation des centres visuels intra-cérébraux crée des images mentales analogues à celles que normalement les excitations lumineuses périphériques déterminent, tout cela, qui n’est pas discutable, est hors de discussion. Mais de là, par exemple, à dire avec Soltmann (15) que « les accès doivent être envisagés comme des phénomènes périodiques d’irritation dans le domaine des nerfs optiques et notamment de ses territoires sensoriels centraux », il y a un abîme et l’erreur d’une généralisation qui ne se défend pas.  Tout ce que fournissent à la pathogénie ces cas particuliers, c’est l’explication particulière, dont je parlais il n’y a qu’un instant, de la forme auditive ou visuelle de la terreur hémégertique dans un cas donné, et les travaux récents de M. H. Baruk (16), faits cependant pour montrer  que l’étude des troubles mentaux peut apporter une contribution importante au diagnostic de localisation des tumeurs cérébrales, montrent combien il est facile de se faire illusion à cet égard et combien on doit aller avec prudence dans cette voie.

D’un plus grand intérêt me semble la discussion du rôle des troubles digestifs. Il est, en effet, d’observation banale que les terreurs hémégertiques sont rares avant le moment ou l’enfant partage la table commune, qu’on les rencontre avec le maximum de fréquence chez ceux qui ont une hygiène alimentaire défectueuse, et non seulement que dans le plus grand nombre des observations on trouve signalés des troubles digestifs, mais encore qu’un parallélisme a été noté entre ceux-ci et les terreurs hémégertiques, ces dernières disparaissant quand les premiers s’amendent et des retours offensifs se produisant à la suite de manifestations dyspeptiques nouvelles. Il est  d’observation encore, quoique moins générale, qu’une diarrhée abondante termine parfois les crises et semble les juger. Il y a plus enfin. La  terreur  hémégertique, en règle générale, survient dans les premières heures du sommeil, alors que la digestion gastrique est à peu près finie, que les  aliments ont franchi le pylore, que  l’absorption intestinale  commence. Or, qu’est-ce à dire sinon que, dans le plus grand nombre des cas, la  molécule alimentaire, passant dans le sang insuffisamment transformée, agit sur le cerveau comme [p. 380] une substance toxique (17), provoque le rêve pénible qui est à l’origine de la terreur et déclenche cette dernière ? Hippocrate autrefois ne vit guère autrement les choses. « Si le malade est en proie à des· terreurs, dit-il, cela vient de l’afflux au cerveau d’un sang échauffé par la bile (18). »

A la vérité, tout cela prouve surtout la délicatesse de l’appareil digestif chez l’enfant et la grande sensibilité de ses cellules cérébrales ; tout cela nous dit seulement. que les troubles digestifs sont parmi les causes les plus fréquentes des rêves pénibles. En particulier, de ce que presque toujours la crise à l’horaire que je rappelais (19), on peut bien dire que presque toujours la terreur hémégertique a un point de départ digestif ; mais de ce que parfois l’accès est tardif ou précoce, il faut conclure aussi que les troubles de la digestion ne suffisent pas à tout expliquer A cet égard, Graham Little avait raison d’écrire (20) que « les troubles digestifs ne méritent pas l’importance qui leur a été assignée »,  parce qu’on la leur accorda excessive. Ils ne nous découvrent ni pourquoi telle impression se réveille plutôt que telle autre, ni le mécanisme entier de la crise. Pour tout dire, s’Ils valent comme causes occasionnelles, ils ne valent pas au delà.

Chercher pourquoi telle impression se réveille plutôt que qu’une autre est toucher au problème général de la valeur séméiotique des songes, tourné et retourné depuis les médecins de l’antique Hellade sans qu’il ait reçu sa solution. Mais laissons cela. Quand un rêve répète à quelques détails près un rêve antérieur, ce qui n’est pas rare à l’état normal (21), ce qui est fréquent pour les rêves à signification pathologique et commun dans les terreurs hémégertiques à accès multiples, on comprend aisément le réveil d’une image particulière qui déjà fit en nous une impression très forte. « Les rêves pénibles, dit Gilbert Ballet (22), sont des causes puissantes d’émotion et sont susceptibles de laisser une empreinte fâcheuse. » Et, de même, on comprend sans peine qu’une fois éveillée l’image initiale, le jeu des combinaisons ramène les associations d’idées qui déjà existent plus volontiers qu’il n’en crée de nouvelles.

Mais pour le premier rêve et la première image ? En fait, il s’agit presque toujours du souvenir récent, plus ou moins déformé, d’un fait qui nous a vivement frappés et la chose est très nette dans la terreur hémégertique de l’enfant qui revoit en songe le chien qui, la veille, menaçait de le mordre, ou les bandits dont l’histoire l’a endormi. S’il est vrai que « toutes les impressions qui sont venues une fois frapper notre cerveau sont indélébiles (23) », celles-là se sont gravées d’autant mieux qu’un facteur émotionnel, la peur, leur a donné plus d’importance ; et il est naturel, au cours du sommeil, qu’elles revivent de préférence à toutes autres.

Jusqu’ici, nous n’avons eu en vue que le rêve pénible qui amorce la terreur hémégertique et jusqu’ici cette dernière ne nous apparait que comme une espèce de cauchemar dont elle ne diffère que par quelques détails. Par la suite, elle s’en différencie et elle s’en différencie précisément par l’importance que prend ce facteur émotionnel, la peur, qui est la caractéristique séméiotique de la crise et lui a donné son nom. [p. 381]

Prenez le cauchemar banal, d’origine gastrique. Là, une sensation d’oppression avec angoisse anime une image fantastique, faiseuse d’anxiété plus que l’effroi. Endormis, nous lui rapportons notre malaise ; mais en réalité, la souffrance organique est au premier plan et c’est lorsque celle-ci atteint son maximum qu’elle nous éveille. Prenez même le cauchemar des affections du cœur ou des gros vaisseaux, où davantage la peur se retrouve avec ses. « rêves, effrayants accompagnés de circonstances tragiques et en particulier de l’idée de mort prochaine (24) ». Les tableaux que crée notre imagination ne sont pas, malgré tout, ceux nets, précis, bien détachés, de la terreur hémégertique et la terreur n’atteint qu’une moindre intensité. Et pourquoi ? Parce que ce cauchemar est court et promptement suivi d’un réveil en sursaut.

Mais pourquoi encore ? Parce que le trouble circulatoire qui crée le cauchemar est vite à son extrême. Toujours la souffrance organique est au premier plan et !’émotion au second. Dans la terreur hémégertique, il en est juste à l’opposé. C’est l’apparition monstrueuse qui tient la scène et le sommeil s’interrompt au maximum du danger qu’elle fait courir, c’est-à-dire au maximum de l’ effroi.

Ceci même explique le réveil total du cauchemar et le demi-réveil seulement de la terreur hémégertique ; la disparition là et la persistance ici de l’image obsédante.

Je ne nie pas qu’il ne se produise parfois dans le cauchemar un réveil imparfait, ni qu’il arrive alors que les conceptions du rêve persistent quelques minutes et qu’on retombe sous leur empire en retombant dans le sommeil ; mais cela tient à la persistance même du malaise organique qu’ouvrir les yeux ne suffit pas à faire cesser. Le rêveur le sait bien qui, s’éveillant, ne reste pas couché à la même place, qui se fait quelquefois secouer ou retourner dans son lit par sa compagne et qui souvent se lève et fait quelques pas dans sa chambre. Ainsi il ne provoque pas seulement le réveil total qui chasse les images, mais il dissipe le malaise organique qui les fit naitre. Tout autre est la terreur hémégertique. S’asseoir sur son lit, courir dans la chambre, ni ne fait le réveil complet, ni ne chasse le rêve et, précisément, parce que celui-ci est l’élément essentiel de l’accès. Il en est si bien ainsi que du cauchemar et même, si l’on veut d’un rêve ordinaire à la terreur hémégertique, on peut trouver tous les intermédiaires à la condition qu’interviennent une idée de danger et un sentiment de crainte. Un de mes clients m’a ainsi conté qu’il rêve souvent de voleurs Les journaux aujourd’hui font la chose banale. La peur l’éveille et il juge parfaitement de sa vanité ; mais un vague sentiment de crainte lui reste, tenace, et, pour le dissiper, il doit aller fermer sa porte d’un tour de clef. Ce tour de clef ne gênerait pas un bandit ; mais il suffit pourtant à chasser la crainte et mon client, grâce à lui, retrouve son bon sommeil.

La peur explique de la même manière le double fait du réveil incomplet et de la persistance des images du rêve dans la terreur hémégertique par l’inhibition de notre faculté de jugement, de notre sens critique, de ce que Grasset appelait le centre O. Quand, plus tard , celui-ci reprend son empire, il en résulte tout à la fois le réveil total, la disparition des images, la fin de la crise. « L’hallucination, disait Benjamin Ball (25), est l’irruption de l’inconscient dans le domaine de la conscience. » Dans la terreur hémégertique, je dirai plutôt qu’elle est l’inhibition de la conscience laissant le champ libre à l’inconscient. Que la peur ait cette puissance inhibitrice, comment le lui contester quand on la voit blanchir les cheveux en quelques [p. 382] heures, jeter des armées entières dans des paniques folles et tuer parfois en un instant ? Elle opère infiniment moins en nous maintenant seulement à demi endormis et en abandonnant tout le champ de notre esprit à une image unique, qui prend dès !ors tant d’importance que nous lui attribuons une réalité objective.

« Je ne trouve d’autre différence entre ce que j’imagine et ce que je vois, écrivait Besse (26), qu’en ce que l’image de ce que je vois et que je sens est beaucoup plus vive que celle que j’imagine simplement. Suivant l’ordre de la nature, les idées attachées aux objets secouent les fibres du cerveau par le simple mouvement des esprits qu’il reçoit continuellement, et, par suite, plus faiblement que ne font les images qui nous viennent des sens à cause du reflux des esprits qui causent les impressions des sens externes. Mais l’agitation des esprits du réservoir commun peut recevoir des forces considérables des esprits qui font l’émotion de la crainte. En éfet, comme les émotions de l’âme sont très vives et sensibles, qu’elles supposent par là de rudes secousses sur les fibres du cerveau et de violens reflux d’esprits, je ne doute pas que si quelques fibres ou traces des objets du dehors sont exposées à u reflux d’esprits aussi violent que celuy qui fait l’émotion de la crainte, elles ne me représentent éfectivement leur objet comme présent ».

Ou me pardonnera d’avoir rapporté ce texte vieilli par lequel l’auteur essaie d’expliquer l’hallucination de Brutus la veille de cette bataille de Philippes où, vaincu, il devait se donner la mort. La théorie des esprits animaux n’a plus cours ; mais le rôle émotionnel et hallucinatoire de la peur est bien vu.

Celui primordial qu’elle joue ici, ce fait encore le démontre que les terreurs hémégertiques sont exceptionnelles dans le tout jeune âge où la peur est encore inconnue et qu’elles deviennent rares de plus en plus à mesure que, avançant en âge, l’enfant cesse d’être craintif.

Si je place à la base des terreurs hémégertiques un pur phénomène psychologique et si j’en accuse par suite, une éducation mauvaise qui apprit d’abord la peur à l’enfant et l’y a sensibilisé ensuite davantage par des contes fantastiques et de ridicules récits, je reconnais volontiers qu’Il est beaucoup d’enfants peureux ou qui rêvent de dangers courus et à proportion assez peu qui aient des terreurs hémégertiques. C’est accorder que la peur ne se développe aussi luxuriante que sur un terrain approprie. A cet égard, je fais aussi large qu’on voudra, mais dans cette limite, la part de l’hérédité et d’un grand nombre d’états morbides manifestes ou en puissance : anémie, rhumatisme, constipation, intoxications alcoolique, caféinique, saturnine, médicamenteuse (belladone, quinine, etc.), infections sans nombre, troubles de la puberté, onanisme, chorée, pithiatisme, épilepsie, j’en passe sans aucun doute.

Que la pauvreté du sang, ailleurs les toxines ou les toxiques qu’il charrie, réalisent, même à l’état de veille, cette inhibition de notre sens critique qui laisse la folle du logis maitresse et faire véritablement la folle, nous en avons foule d’exemples. C’est le délire apyrétique d’inanition, le délire des convalescents d’affections graves (fièvre typhoïde, pneumonie, etc.), le délire des états fébriles, celui des alcooliques, de l’Intoxication quinique, belladonée, etc. Que l’onanisme, la chorée, le pithiatisme, l’épilepsie amenuisent notre jugement, !es troubles mentaux qui les accompagnent assez souvent le disent assez. Que l’hérédité enfin, à laquelle on doit depuis l’irritabilité, la fantaisie imaginative débordante et l’émotivité vive jusqu’aux bizarreries, au déséquilibre et a des psychoses définitives, intervienne de la même manière, qui se refuserait à le reconnaître.

A la vérité, on y songe si peu que, bien plutôt, on prête à l’hérédité et a l’une ou l’autre de tant d’affections diverses un rôle pathogénique beaucoup plus important dans la terreur hémégertique que celui de causes prédisposantes que je leur reconnais. Par exemple, Ollivier (27) allait jusqu’a prétendre que quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent la terreur hémégertique est une forme larvée de l’hysterie (28), tandis que d’autres font volontiers de ses accès l’équivalent atténué [p. 383] de crises comitiales. Mais il faudrait, pour être autorisé à mettre au rang de cause efficiente l’un ou l’autre des états morbides si disparates que l’on vient de voir, il faudrait déterminer le mécanisme suivant lequel, en la circonstance, ils interviennent. Or, pour aucun ce mécanisme n’a jamais été bien défini et, entre autres explications, faire de la terreur hémégertique une névrose congestive, le résultat direct d’une atteinte toxique de quelque cellule cérébrale, ou celui d’un trouble vaso-moteur localisé grâce à l’autonomie relative des territoires vasculaires du cerveau, est proposer autant d’hypothèses intéressantes à coup sûr, mais qui n’expliquent qu’un côté du phénomène et qui, applicables chacune seulement à certains cas, se contredisent par suite dans l’ensemble.

Du moins, insistera-t-on, ceci n’est pas une hypothèse que foule d’affections nerveuses ou mentales a plus ou moins longue échéance, ont succédé à des accès de terreurs hémégertiques. Et d’en conclure que ceux-ci ne furent dans l’enfance que les avant-coureurs et l’annonce de celles-là. Les anciens en avaient dit autant du cauchemar, témoin Avicenne (29) :

« Incubus, dit celui-ci, est antecessor unius trium ægriludinum, aut apoplexiæ, aut epilepsiæ, aut maniæ et illud quidem quurn fuerit ex materieribus comprimentibus et non suerit ex causis aliis non maleriatis. Ejus vero causa secundum plurimum est vapor materierum grossarum sanguinearum aut phlegmaticarum aul melancholicarum, elev itus ad cerebrum subito in dispositione quietis. »

Motet (30) traduit : « Le cauchemar est l’ avant-coureur de l’apoplexie ou de l’épilepsie ou de la manie, attendu qu’il a lieu par des matières qui compriment et non pas des causes non materielles. » Lorsque quum signifie puisque (idée de cause), attendu que, il gouverne le subjonctif et se construit avec l’imparfait ou le plus-que-parfait de ce mode. Il se traduit plutôt par quand lorsque l’indicatif à tous ses temps l’accompagne. Aussi, au lieu du sens général indiqué par Motet, préférerais-je un sens presque opposé parce qu’il est limitatif et, tenant compte d’ailleurs de cet illud quidem que son texte français supprime, traduirais-je : « Le cauchemar est l’anant-coureur de l’apoplexie, de l’épilepsie ou de la manie, cela du moins lorsque quelque resserrement des vaisseaux ou des pores (30) le détermine et non pas des causes immatérielles. »

Pour le cauchemar (et cela peut s’appliquer aux terreurs hémégertiques), Avicenne faisait donc un net départ entre, d’une part, les accidents à l’origine desquels la pathogénie découvre une lésion ou du moins un trouble fonctionnel matériel et qui étaient d’un pronostic grave ; et, d’autre part, ceux où ne pouvait être invoqué qu’un désordre psychologique et qui étaient d’un pronostic favorable.

Or, il est un fait que les praticiens m’accorderont, à savoir que les terreurs hémégertiques sont très fréquentes et que chorée, épilepsie, aliénation mentale, etc., ne leur succèdent que par exception. On ne saurait donc proposer cette exception comme la règle.

D’autre part, il est impossible de refuser à l’émotion, comme le fait Avicenne, une puissance dont elle a donné maintes fois les preuves. Je rappelais, il n’y a qu’un instant, que la peur tue quelquefois. Pouvant le plus, elle peut le moins à moindre peine ; et, en fait, la folie, la démence, la paralysie, l’épilepsie sont souvent des résultats de cette violente émotion (31) ». De tant d’affections et graves et diverses qui, chez certains malades, succèdent de plus ou moins loin à leurs terreurs hémégertiques, je fais donc volontiers l’une des conséquences possibles de ces dernières, non pas leur cause, du moins non pas leur cause efficiente et générale, mais seulement leur cause dans certains cas prédisposante, dans certains autres occasionnelle.

Certes, faire de la peur le phénomène essentiel dans la pathogénie de la terreur hémégertique m’expose moi-même au reproche d’invoquer aussi une hypothèse en expliquant son rôle [p. 384] par l’action inhibitrice de l’émotion sur notre faculté de jugement et de critique. Mais, d’une part, force est bien de se résigner aux hypothèses quand on essaie de pénétrer dans ce domaine de la pensée qui nous reste un royaume presque inconnu ; d’autre part, celle-ci, applicable à tous les cas, satisfait, je crois, l’esprit mieux qu’aucune autre.

Il faut d’ailleurs choisir. Une telle emprise d’un songe ne peut être ou bien que par l’abolition du contrôle capable de la détruire, abolition que déjà l’état de sommeil en partie réalise ; ou bien que par la vivacité anormale et qui l’impose de cette image même ; ou bien par l’association de l’un et de l’autre facteur.

Laissons cette interprétation dernière, qui est sans doute la meilleure à la condition que son éclectisme fasse plus large la part de la première que de la seconde.

Qu’il faille accorder quelque chose à la vivacité d’une impression donnée, il ne semble pas, en effet, qu’on le puisse refuser. A l’état de veille, Étienne Bonnot de Condillac a déjà note que l’attention, par exemple, n’est autre chose qu’une sensation prolongée qui efface toutes les autres pour quelque temps. On sait que, chez les fous, les rêves sont semblables à la forme de l’aliénation mentale, Et c’est presque toujours par la puissance d’une impression effaçant les autres (et en faisant intervenir le rôle de telle épine organique, de tel trouble vaso¬moteur périodique que l’on voudra) que les hallucinations à l’état de veille se peuvent comprendre. Mais il y a plus dans la terreur hémégertique, parce qu’il y a cet état de pseudo-somnambulisme et de demi-réveil que la seule vivacité des fantastiques représentations mentales ne suffit pas à expliquer.

En résumé, la base pathogénique des terreurs hémégertiques est psychologique (32). La peur en est le facteur essentiel et cela met au premier plan l’influence de l’éducation ; mais elle ne se suffit jamais à elle-même pour déterminer les crises.

Pour la faire naitre, il faut que naisse d’abord l’image d’un danger. Or c’est toujours un souvenir conservé dans la mémoire qu’une excitation quelconque réveille. Ce souvenir, ici, doit être fortement marqué ; il est le plus souvent de fraîche date. C’est l’accident de la veille ou le dernier conte du soir. Toutefois, rarement encore cela est assez. Presque toujours est nécessaire une sensation venue du dehors ou intérieure, sensation pénible, qui devient la cause occasionnelle de la nature pénible du rêve.

Pour la faire grandir, se développer, s’opposer au réveil de la conscience en abolissant tout sens critique, il faut une cause prédisposante. Là se rencontrent le rôle de I’hérédité, l’action des toxines et des toxiques, les lésions à leur début des troubles nerveux et mentaux. qui pourront parfois éclater plus tard.

Ainsi, apparaissent artificiels les groupements que l’on a proposés d’un point de vue pathogénique, distinguant des pavor idiopathiques et des pavor symptomatiques, des terreurs hémégertiques d’origine cérébrate et des terreurs hémégertiques d’origine non cérébrale et qui aboutissent avec Silberrnann (33) à cette subtilité de différenciation des visions terrifiantes et des sensations terrifiantes. Mais ils ne sont pas seulement superficiels, Ils sont sans application pratique ;car, dans la pratique, le médecin est embarrassé presque toujours pour faire entrer un cas donné dans l’un ou dans l’autre de ces groupes schématiques, précisément parce qu’ils sont schématiques.

Et s’il y parvient en forçant les choses sous l’impression de ses lectures et parce qu’il a adopté !a tendance de tel ou tel auteur, s’il se contente de ce minimum d’effort, renonçant à décider par lui-même, s’il se satisfait d’avoir accordé sa pratiqua à la théorie à la mode, ces groupements ne sont pas même sans danger. Ils peuvent, en effet, conduire à un pronostic systématiquement bénin et à une demi-abstention thérapeutique, ou à un pronostic systématiquement sombre et à un excès de mesures curatives. C’est ainsi que l’avenir bien des fois dément nos prévisions et que le succès ne couronne pas nos cures.

Notes

(1) A. GARRIGUES, Lettre parisienne L’Indépendance médicale (Montréal), 15 août 1926.

{2) J. COMBY, Traité des Maladies des enfants, Rueff, Paris, 1895, p. 742. [en ligne sur notre site]

(3) ARISTOTE, Traité des rêves.

(4) HIPPOCRATE, Traité des vents, § 14.

(5) HIPPOCRATE, Traité des Songes.

(6) GALIEN, Du mouvement des muscles.

(7) Cette opinion a été retenue par les modernes. Cf., entre autres : LEBERT, Physiologie de la Pensée, Paris, 1862, T. II, p. 450. Comparer : Emm. CHAUVET, La philosophie des médecins grecs, Thorin, Paris, 1886.

(8) Comparer : J.-M. PAVIOT, Précis de Diagnostic médical et de Séméiologie, Doin, Paris, 1922, T. II, p. 210 : « Rêves, cauchemars et insomnie semblent les trois degrés d’un même trouble, mais d’intensité croissante. »

(9) P.-J. MERCIER, Manuel de Pathologie infantile, Steinheil, Paris, 1892, p. 461.

(10)  MOIZARD, article : Terreurs nocturnes dans le Traité des Maladies de l’enfance, Masson, Paris, 1898, T. V, p 712. [en ligne sur notre site]

(11) Cf. Ph. TISSIÉ, Les Rêves, Alcan, Paris, 1898, p. 97.

(12)) B. BALL, Leçons sur les Maladies mentales, Paris, 1880-1881.

(13) N. VASCHIDE et H. PIÉRON, La Psychologie du rêve, Baillière, Paris, 1902, p. 9.

(14) C’est la même idée exprimée par FRANCK : « Le sommeil donne plus de force au sens universel interne.

(15) SOLTMANN, Night terrors (British med. Journal, 11 juin 1898).

(16) H. BARUK, L’étude des troubles mentaux peut-elle contribuer au diagnostic de localisation des tumeurs du cerveau ? (la Pratique médicale française, n° 5, mai 1926, p. 207 et ss.) ; les Troubles mentaux dans les tumeurs cérébrales, thèse de Paris, Doin, Paris, 1926

(17) Dans le même ordre d’idées, on a signalé des idiosyncrasies singulières, un aliment quelconque, sain et de digestion facile, ne pouvant être ingéré sans provoquer une crise.

(18) HIPPOCRATE, Ήερί ίερής νούσου, § 15 : « Ην δέ φοζοι παριστώται, ύπό μεταςτάσιος τού έγαεφάλου ; μεύίσταται δέ θερμαινόμαενος ; θερμαίνεταί δέ ύπό τής ϰολής, όϰόταν δρμήοη έπί τόν έγϰεφάλον ϰατόά τάς φλέζας τάς αίματίτιδας έϰ τού σώμασος.

(19) La notion d’heure a, en médecine, une importance qu’on ne saurait méconnaître. Par exemple, Schlemmer a signalé que l’alcalescence et la solubilité de l’acide urique dans le sang descendent d’ordinaire a leur minimum entre minuit et trois heures et il explique ainsi l’horaire de certains accès d’asthme assimilables à l’accès de goutte. D’une manière d’ailleurs générale, la nuit joue un rôle qui, pour rester encore mal précisé, n’en est pas moins réel ; et, entre autres, l’aggravation nocturne dans beaucoup de maladies Inflammatoires n’avait pas échappé à l’observation des anciens mêmes. « Je crois, m’écrivait récemment un distingué biologiste tchécoslovaque, que la nuit exerce une influence considérable sur l’organisme humain. Le sommeil et le rêve ne sont que les deux manifestations les plus communes d’un grand complexe des changements, dont quelques-uns ont été prouvés chimiquement. Il existe une périodicité journalière nette dans beaucoup de fonctions de notre organisme. » (J. BELEURADEK, 27 mai 1926.)

(20) Graham LITTLE, The causation of night terrors (Pediatrics, New-York, 15 octobre 1899).

(21) Ce fait a été étudié par de nombreux auteurs. Voir., entre autres, Mlle Justine TOBOLOWSKA., Étude sur les illusions du temps dans les rêves du sommeil normal, thèse de Paris, 1900, p. 33. [en ligne sur notre site]

(22) G. BALLET, Traité de Pathologie mentale, Doin, Paris, 1903, p. 35.

(23) Ph. CHASLIN Du rôle du rêve dans l’évolution du délire, Asselin, Paris, 1887, p. 24. [en ligne sur notre site]

(24) Ph. TISSIÉ, les Rêves, Alcan, Paris, 1898, p. 61.

{25) B. BALL, Leçons sur les Maladies mentales, Paris, 1880-1881.

(26) BESSE, Traité physique des Passions de l’homme, d’Houry, Paris, 1702, p. 181. (L’ordre de quelques-unes des phrases du début de ma citation a été interverti pour donner au texte plus de clarté.]

(27) OLIVIER, Annales des Maladies de l’enfance, aout 1889.

(28) L’hystérie a beaucoup perdu de terrain depuis vingt-cinq ans ; mais alors on la voyait partout. « Tout enfant qui présente habituellement plusieurs de ces phénomènes que nous allons passer en revue, écrivait en 1901 Mlle Delporte (Étude médico-psychologique sur Les altérations du caractère de l’enfant, thèse de Paris, p. 40), est un petit hystérique en puissance au moins chez lequel la plus légère cause occasionrnelle, le plus simple agent provocateur [p. 383] suffit à faire éclater la triste névrose. » Or, les phénomènes passés en revue sont menus, disparates et innombrables. « Lorsqu’un enfant présente cet ensemble de signes, ou seulement un certain nombre, il faut poser le diagnostic de la névrose. » On comprend qu’une telle doctrine ait fait autrefois rencontrer l’hystérie presque à chaque pas.

(29) AVICENNE, Libri in re medica, lib. ll, fen. I, tract. V, cap. V, d’après la traduction latine de Mongius et Costæus, in-fol., Venise, 1564., T . I, p. 484.

(30) MOTET, article Cauchemar dans le Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, 1867-1890. [en ligne sur notre site]

(31) A. CASTELLI, Lexicon Medicum, Genève, 1746, p, 201: Compressio est modus vel species angustationis cavitatum, canalium, pororum. »

(32) CHARBONNIER, article Crainte dans le Dictionnaire de la Conversation, Paris, 1867, t. VI, p. 701

(33) Comparer : Alfred BEYRAND, les Terreurs nocturnes de l’enfant, thèse de Paris, Vigot, Paris, 1900, p. 19 : « On a écrit de la terreur qu’elle était une convulsion morale. » Je n’ai pas retrouvé qui fut cet « on ».

(2) SILBERMANN, Contribution à l’étude du pavor nocturnus chez les enfants (Jahrb. f. Kinderheilk., 1883, XX, p. 266

 

 

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