Richard Charles. Sorcellerie. Sabbat. Extrait de la revue « Le digest de l’Occultime, la part du vrai, la part du faux », Paris, n°8, octobre 1950, pp. 49-68.

Richard Charles. Sorcellerie. Sabbat. Extrait de la revue « Le digest de l’Occultime, la part du vrai, la part du faux », Paris, n°8, octobre 1950, pp. 49-68.

La revue est animée par G. Bozet et Charles Richard et semble l’émanation de l’institut de Para-scientifique de Lyon. La Direction décrit la revue comme telle.

Nous n’avons pas trouvé indications bio-bibliographiques sur ces deux rédacteur.

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les  images sont celles de l’article original. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

 

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SORCELLERIE

SABBAT

Le profane fait généralement entrer dans la sorcellerie toute manifestation sortant du domaine commun, et particulièrement toute manifestation à tendance plus ou moins mauvaise. Pour lui, est sorcier le prestidigitateur aussi bien que le rebouteux, et il n’établit aucune distinction entre le sorcier et le magnétiseur compétent.
Il faut bien avouer que l’erreur est très excusable, les uns et les autres obtenant des résultats bons ou mauvais par des moyens généralement autres que ceux utilisés dans tes sciences classiques.

Des sorciers

Je classe les sorciers en trois catégories :

1° Les bons, ceux qui n’exercent leur art que pour obtenir de bons résultats. Entrent naturellement dans cette catégorie tous les rebouteux honnêtes n’employant aucun moyen blâmable. Nous étudierons tout à l’heure les différents moyens qu’ils mettent en œuvre, consciemment ou inconsciemment.

2° Les mauvais, ceux qui n’exercent leur art que pour obtenir des résultats mauvais, voir simplement blâmables. Entrent naturellement dans cette catégorie toutes cérémonies s’apparentant de près ou de loin au grand ou au petit sabbat ainsi qu’aux messes noires et aux envoûtements.

3° Les pseudo-sorciers, c’est-à-dire ceux « très matins » qui ne connaissent rigoureusement rien ni à la sorcellerie ni a l’occultisme, en dehors de très vagues tours de passe-passe dignes tout au plus d’un mauvais apprenti prestidigitateur. Nous verrons que ces derniers ne sont pas les moins dangereux.

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DÉPART POUR LE SABBAT.

Dans l’intérieur, nous apercevons trois sorcières qui se préparent pour se rendre au Sabbat. L’une est accroupie à terre et semble attendre le moment du départ. Une autre, debout à la droite de celle-ci, ceint sa jambe d’une peau de loup qui lui tient lieu de jarretière. La troisième, engagée dans la cheminée, est sur le chemin. On n’aperçoit plus que ses jambes et l’extrémité inférieure du balai qui lui sert de monture. A l’extérieur, une quatrième sorcière est déjà sortie de la cheminée et on l’aperçoit tout entière dans l’air.
Penché sur le trou de la serrure, un homme s’efforce de découvrir ce qui se passe dans l’intérieur de la maison.
(Extrait de La Baguette magique d’Henri Durville)
— Fils de la Terre, consulte tes forces, non pour reculer devant tes œuvres, mais pour user les obstacles comme l’eau tombant goutte à goutte use la pierre la plus dure.

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LES BONS SORCIERS

En principe, je ne devrais pas qualifier un sorcier du terme de « bon », puisque la sorcellerie ne peut être, en fait, que néfaste. Il ne devrait donc pas exister de « bon » sorcier. Il ne s’agit donc pas en réalité d’un sorcier, mais bien d’un magicien mais qui fait de la magie sans le savoir, et que le peuple désigne, lui, de sorcier.

Les moyens utilisés par le « bon » sorcier sont généralement des moyens empiriques, Le « bon » sorcier est magnétiseur et hypnotiseur la plupart du temps sans le savoir. Il pratique également la médecine des simples. Il préconise des médicaments à base de plantes. Tout cela est fait et ordonné sans bases solides.

Et pourtant, direz-vous, les résultats sont souvent bons ! C’est exact, parce que, d’abord, notre « bon » sorcier a une foi aveugle en ses pratiques et ensuite parce que ses clients ont également une confiance aveugle en lui. C’est d’ailleurs cette confiance qui, trop souvent, fait défaut aux malades notamment, lorsqu’ils consultent le médecin.

Notre « bon » sorcier a également — il ne serait pas sorcier sans cela — une intuition très développée qui le plus souvent [p. 51, colonne 2] s’apparente, inconsciemment, à la voyance. C’est le cas de nombreux rhabilleurs et rhabilleuses qui tâtent le membre demis pendant quelques secondes, et tout à coup le remettent en place. Si vous les questionnez, ils vous disent : « Je vois », en touchant le membre demis, comment il faut faire pour le mettre en place, mais cela ne s’explique pas facilement ».

Lorsque notre « bon » sorcier ordonne une médication florale, il ne pèse généralement pas, toute quantité est déterminée « au jug ». Souvent, de telle ou telle plante, la racine, la tige, ou les les feuilles seraient plus que suffisantes. Lui, vous indique l’utilisation de la plante entière.

Ajoutons encore que notre « bon » sorcier a des notions élémentaires d’astrologie. Telle plante ne devra être cueillie qu’à la nouvelle lune, etc.

Enfin, il n’est pas rare de rencontrer un « bon » sorcier qui soit baguettisant. Dans ce dernier cas, toute sa science se trouve concentrée dans sa baguette, celle-ci lui indiquant dans chaque cas la conduite qu’il doit suivre.

En résumé, un « bon » sorcier fait de la magie très empiriquement. Sa force, son secret, résident presque exclusivement [p. 52]

Départ pour le sabbat (Composition d’après-guerres§s »Goya »).

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dans la confiance qu’il a en lui et dans ses connaissances, si vagues soient-elles. Ce qui l’aide également beaucoup, c’est la confiance qu’on lui accorde en général.

LES VRAIS SORCIERS

Comme toujours, les mauvaises actions sont mieux connues que les bonnes. Quelle publicité n’a-t-on pas faite autour des mauvaises actions obtenues par tel sorcier ou telle sorcière. Le sabbat, les messes noires, ont été décrits avec une complaisance sadique. Il faut d’ailleurs bien avouer que les cérémonies du sabbat ou des messes noires, ou tout au moins ce que l’on en a dit et écrit, ont un attrait véritablement puissant sur les sens. Mais cela n’est pas sans danger, comme nous le verrons tout à l’heure.

Les actions des sorciers ont notamment pour objet de jeter des sorts, d’envoûter, et de nouer l’aiguillette. Les moyens employés par les sorciers sont ceux utilisés par les « bons » sorciers, avec, en plus, les mille et une recettes, baroques pour la plupart. La réussite des actions du sorcier est aidée par la peur, par la superstition qu’il inspire autour de lui.

Mais, très souvent, le sorcier [p. 53, colonne 2] est plus « calé » que le « bon » sorcier ». Il utilise des supports. Il communique — quelquefois — avec les « élémentals » les « agregorts ». Il a réellement des aides — mauvais — invisibles. Cela est tout au moins admis pour certains.

Quant a communiquer avec le diable… Diable ! diable ! cela est vraiment peu probable. J’entends bien qu’au sabbat, il y a soi-disant matérialisation du diable… peut-être ! mais je préfère exposer ici une théorie plus « terre-à-terre », plus scientifique. Examinons de plus près la question en nous aidant d’un exemple ou deux.

En ce qui concerne l’envoûtement, je renvoie le lecteur au numéro 2 de cette revue, dans lequel cette question a été traitée.

Jet d’un sort : Dans X… village, sur l’instigation d’un ennemi de la famille Z, le sorcier a jeté un sort sur les animaux appartenant à ladite famille. Il arrive souvent que l’une des bêtes crève. Plusieurs procédés — tous répréhensibles, on s’en doute un peu — permettent d’obtenir un tel résultat, le plus simple était de faire absorber un poison quelconque à l’un des animaux, en employant telle ou [p. 54, colonne 1] telle ruse, d’ailleurs toujours grossière.

Parmi les moyens les plus simples, celui consistant à fermer clandestinement les orifices d’aération des écuries n’est pas le moins inefficace ni le moins inoffensif.

Mais, direz-vous, il n’y a là rien de sorcier — c’ est bien le cas de le dire. Exact, mais souvent le sorcier utilise ces expédients à défaut de science réelle.

Nouer l’aiguillette (autre baliverne) : Le sorcier agit sur ordre de la façon suivante : lorsqu’il rencontre les jeunes mariés, le plus souvent à la sortie de l’église, il s’approche d’eux le plus possible, de manière à être bien vu des intéressés, et à ce moment il « noue l’aiguillette ». (L’aiguillette n’étant pas autre chose qu’un lacet de soulier auquel il fait un nœud, ou même un double nœud, le nouement de l’aiguillette n’étant que plus actif). Cette action a lieu au moment précis où les jeunes mariés le regardent faire.

Après cela, les jeunes gens seront impuissants et ne pourront avoir des rapports sexuels. Si par hasard les résultats escomptés se produisent, ils n’ont pas toujours pour cause le nouement [p. 54, colonne 2] de l’aiguillette (combien d’impuissants n’ont jamais vu « nouer l’aiguillette » !). Mais évidemment si les résultats sont négatifs, le sorcier ne manquera pas de préciser que les circonstances n’ont pas été favorables, autrement dit que les jeunes mariés n’ont pas vu exécuter complètement le nouement de l’aiguillette.

Notons cependant qu’il peut arriver que le sorcier ait affaire à des personnes éminemment influençables, et dont l’intelligence est loin d’être éveillée, II y a gros à parier qu’en la circonstance, ils s’autosuggestionneront. La crainte peut avoir parfaitement pour résultat une impuissance, tout au moins passagère.

Il n’en reste pas moins que toutes les histoires de sorcellerie, et quelle que soit la part de vérité qu’elles renferment, sont essentiellement le fait de dégénérés, tant de la part du sorcier que de ceux qui subissent son action. II est bien certain que tout individu normalement équilibré ne versera pas dans la sorcellerie et que d’autre part il ne subira pas, absolument pas, l’influence d’un sorcier, quel qu’il soit.

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LES PSEUDO-SORCIERS

Les pseudo-sorciers son généralement des « malins » qui ont quelques vagues connaissances de la prestidigitation, de l’hypnotisme et du magnétisme, et qui sont particulièrement « doués » pour tromper leur prochains. Ils utilisent aussi bien les pentacles que les talismans. La tradition n’a pour eux aucun sens, aucune valeur. Ils profanent tout. Ce ne sont que de vils roublards qui exploitent le plus scientifiquement qu’ils le peuvent, la crédulité humaine.

L’influence des pseudo-sorciers est d’autant plus grande vis-à-vis des gens primaires, qu’Ils ont soin de mêler actucieusement les pratiques à quelques particularités pratiques des sciences positives. Voici un exemple absolument précis et de nature à illustrer ce que j’énonce ci-dessus :

En plein cœur de Paris, dans le 6e arrondissement, j’ai assisté à la scène suivante : Un démonstrateur —comme il en pullule clans les grandes villes — vendait des petits chiens en métal « Ric et Rac ». Il plaçait l’un sur une planchette de contre-plaqué, et tenant celle-ci d’une main, il faisait glisser sous la dite planchette, juste au point oppose, du premier, le secondsans contact.

Tout le monde comprit parfaitement qu’il s’agissait de chiens, soit en fer aimante, soit munis d’un morceau de fer aimanté, ce qui était effectivement le cas

Eh bien, non, tout le monde ne comprit pas ! Une bonne grosse dame soutint « mordicus » que la planchette était truquée, ensorcelée !… C’était plus que ne pouvait en entendre le démonstrateur qui demanda vertement à la bonne dame ou elle avait été à l’école ? C’étaitbien le moins qu’il pouvait dire !

Ajoutons que les pseudo-sorciers savent généralement hypnotiser les animaux, ce qui est évidemment de nature à rehausser leur prestige aux yeux des gens simples.

LE SABBAT

Voyons maintenant très brièvement, l’histoire — tout court du sabbat. (Pour connaître en détail l’histoire de la sorcellerie, il faut lire « Le Temple de Satan », de Stanislas de Guaïta, « La Clef de la Magie Noire » du même auteur, et « La Sorcellerie des Campagnes », de Charles Lancelin).

L’origine du sabbat remonte simplement aux premières annes du christianisme et céderait pour protester  contre l’intolérance de ce dernier qu’il aurait été créé.

Le sabbat est la cérémonie de l’évocation du diable. Mais ce qui frappe peut-être davantage encore, c’est le moyen utilisé par les sorcières et les sorciers pour se rendre au sabbat. L’illustration de la couverture de la présente revue, extraite de « La Baguette magique », d’Henri Durville, nous montre que c’est à califourchon sur un manche à balai que se faisait le voyage. Vérité ou imagination ? II semble bien que très souvent, seul le « double » voyageait ainsi sur un pseudo manche à balai. L’étude du dédoublement nous en donne une idée assez précise.

La réunion a lieu entre onze heures et minuit. Lorsque tous les « invites » sont arrivés, Satan fait son apparition inopinément, et comme par enchantement. Évidemment, il invite la Reine mère à prendre place à ses côtés, et la séance est en quelque sorte déclarée ouverte !

Les nouvelles recrues sont présentées au maître de séant. Elles se prosternent devant lui, lui baisent la main gauche, la bouche, la poitrine, et les parties honteuses ! non sans avoir [p. 56, colonne 2] préalablement renoncé à leur baptême et renié Dieu et la Vierge.

Une fois admises, ces nouvelles recrues sont marquées du sceau de Satan à l’épaule gauche, généralement au moyen d’une empreinte représentant soit un pied de bouc ! soit un crapaud !

A minuit précise, après avoir été dévêtu et oingt d’un onguent tout le monde rend le grand hommage à Satan. Cet hommage consiste à baiser le fondement de celui-ci. Ce n’est qu’après cette surprenante cérémonie que l’on procède à la préparation des produits divers utilisés en sorcellerie. Ces préparations sont à base de plantes, telles la mandragore, la ciguë, sans parler des entrailles de hibous, des dents de crapauds, du sang de colombe, etc., etc., puis Satan fait la distribution des talismans, l’anneau de Salomon, le miroir magique, etc., etc.

La cérémonie se termine généralement par des scènes de débauche, tout ce beau monde entièrement nu se livrant à des accouplements les plus monstrueux.

Que devons-nous croire du sabbat ? A n’en pas douter, il y a une grosse part d’exagération, mais les scènes du sabbat ont [p. 57, colonne 1] réellement existé. Elles existent d’ailleurs encore, et a Paris même. Elles sont légèrement modifiées, mais l’exaspération sexuelle est également portée à son comble.

Précisons encore que la sorcellerie, le sabbat, n’ont aucun rapport avec l’occultisme, avec la magie. Enfin, pour ne point décevoir complètement quelques lecteurs — peu nombreux, j’en suis certain — qui nous reprocheraient de ne pas donner des « recettes de sorciers », je donne ci-dessous le récit d’un fait de sorcellerie, qui met en valeur les dangers auxquels s’exposent les sorciers dans ces manifestations toujours répréhensibles moralement, sinon juridiquement (extrait de « L’Initiation », numéro d’avril 1893) :

Je tiens à dire d’avance qu’en fait de conclusions je ne ferai qu’émettre une hypothèse.

Comme je l’ai dit précédemment, la population de P. se composait de vingt-six personnes, demeurant dans six maisons. Je n’avais pas fait mention d’une septième maison, qui se trouvait au milieu du village et qui, avec la ferme, était devenue propriété de mes parents. Cette maison était inhabitée. A côté d’elle était située une maisonnette, espèce de cabane plutôt, et habitée par une femme vivant seule. Cette femme B… était [p. 57, colonne 2] dans toute la contrée réputée comme sorcière ! Les paysans lui attribuaient toutes sortes de pouvoirs occultes, à commencer par savoir faire disparaître presque instantanément des durillons jusqu’ aux plus noires maléfices, tels jeter le sort, provoquer des maladies de bestiaux, faire avorter les vaches, etc.

J’ai eu l’occasion de voir cette femme pour la première fois quelques mois après que mes parents se furent fixes à P… pendant les vacances.

La femme B… venait régulièrement tous les samedis à la ferme pour acheter des œufs, du beurre et des fromages, lesquels se revendaient au marché dans les environs.

C’était une personne âgée de quarante à quarante-cinq ans, petite, trapue, un peu grassouillette, avec une figure désagréable, sans être laide. La bouche large, avec des lèvres assez épaisses, était tracée un peu de travers, s’abaissant du côté droit ; le nez court et gros, aux narines largement ouvertes, le front très bas, et les cheveux châtain foncé qui commençaient à grisonner. Ses yeux avaient une particularité remarquable : Ils n’étaient pas de couleurs égales. Petits, d’un vif perçant, l’œil droit était de couleur grise : l’œil gauche, en sa partie supérieure, était bleu très clair, verdâtre ; la partie inférieure était brun foncé.

J’étais au courant des histoires

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LE BOUC DU SABBAT
Extrait de « Dogme et Rituel de Haute Magie » d’Eliphas Lévi

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qui circulaient sur cette personne, et, sans y prêter la moindre attention, je l’observais néanmoins avec quelque curiosité.

Je dois ici intercaler un détail dont l’importance se dégagera par la suite.

Lorsque mes parents avaient fait acquisition de la ferme, celle-ci, appartenant à un grand seigneur autrichien, était administrée par une sorte de régisseur, paysan sans aucune instruction et qui, de notoriété publique, était sous la domination de la femme B… L’exploitation de la ferme n’apportait aucun bénéfice à son propriétaire : c’est pourquoi cette ferme avait été vendue. Dans la vente étaient inclus tous les animaux, y compris un chien. C’était un chien berger de grande taille, au poil roux, bon gardien la nuit, mais qui, dans la journée, était absolument inoffensif. Toutefois, le chien n’était guère familier avec d’autres personnes en dehors des membres de la famille ; il avait surtout une affection remarquable pour moi.

Ce chien avait des yeux particuliers : l’œil droit était de couleur grise ; l’œil gauche, en sa partie supérieure, était bleu très clair, verdâtre : la partie inférieure était brun foncé. En un mot, le chien avait des yeux identiques à ceux de la femme B. En outre, l’animal qui ordinairement n’etait pas du tout méchant, était d’une animosité extraordinaire envers cette personne. Le jour où B… venait, à [p. 59, colonne 2] la ferme, on devait avoir soin de mettre le chien à la chaine. Il aboyait furieusement, il hurlait et ne s’arrêtait pas jusqu’a ce que B… fut sortie. Le chien avait fini par savoir le jour ou B… venait faire ses achats, et dès le matin, il se montrait de mauvaise .humeur et à se soustraire à ce qu’on l’attachât.

Les causes de cette animosité étaient inconnues. La femme B…, à qui j’avais demandé un jour si elle aurait peut-être dans le temps fait du mal au chien, niait cela et répondait seulement que c’était une méchante bête, qui, un jour, fera encore du mal à quelqu’un si on ne s’en débarrassait pas à temps. Il est à remarquer que le chien, en dehors de la maison, avait peur de B… ; il s’enfuyait de loin, s’il la voyait sur la route.

A la ferme ,on s’’était habitué à ses caprices et on n’y faisait plus autrement attention, quitte à le mettre à la chaine tous les samedis matin.

Au mois d’août 1876, quelques jours après l’apparition de la lanterne, la veille de mon départ pour mon régiment, j’allai faire une promenade en compagnie de M. N… déjà nommé. Le chien nous suivit, comme d’habitude. Nous nous dirigeâmes vers la maison inhabitée où je voulais entrer en passant pour voir quelques bric-à-brac qui s’y trouvaient au grenier.

Comme je l’ai mentionné, la femme B… demeurait à côté.
[p. 60, colonne 1] B… avait dû nous voir entrer. Lorsque, une demi-heure après, nous sortîmes, B… était à sa porte, appuyée contre le mur. Le chien suivait derrière nous. A peine sorti du couloir, il poussa un cri, absolument comme un chien qu’on aurait frappé d’un bon coup à l’improviste, et s’enfuit à toutes jambes dans la direction de la ferme. M. N… et moi, nous regardâmes avec surprise pendant quelques instants, le chien courir, lorsque la femme B… , qui toujours était restée à sa porte à côté de nous, sans que nous y fassions attention, se mit à rire.

Je me retournai vers elle ; j’étais très vexé, sans savoir pourquoi. Ne sachant que dire, je fis demi-tour dans l’intention d’aller chercher le chien. Mais celui-ci s’était arrêté à une centaine de mètres peut-être et nous regardait, Nous restions là où nous étions et je l’appelai en sifflant après lui. Le chien obéissait à mes appels réitérés. II commençait à s’approcher lentement, les oreilles basses, la queue entre les jambes, en s’arrêtant pour ainsi dire à chaque pas en se couchant par terre. Au fur et à mesure qu’Il se rapprochait de nous, en entendant ma voix (je lui causai tout le temps), il devenait visiblement plus hardi. Le chien était arrivé à une douzaine de mètres environ. Il se couchait par terre et se mettait à gronder sourdement. Je l’appelai avec insistance. Il ne bougeait pas, mais sa colère semblait augmenter.

[p.60, colonne 2] J’avais un sentiment qu’il allait se passer quelque chose. (M. N… me disait plus tard qu’il se trouvait presque mal), instinctivement, je jetai un regard sur la femme B… et je fus frappé de l’expression dure et haineuse de son visage, dont l’aspect avait complètement changé. Je n’ai jamais oublié l’expression étrangement méchante de cette figure, ainsi que la colère intense et déraisonnée qui m’envahissait moi-même en ce moment.

J’appelai le chien d’un ton bref, sec ; j’avais la certitude qu’il s’approcherait. L’animal se dressa, les oreilles debout, les yeux étincelants ; puis, en poussant un hurlement furieux ,il se jeta en quelques bonds contre la porte de la cabane. La femme B… , au moment où le chien s’élança, s’était retirée précipitamment et avait jeté derrière elle la porte avec fracas.

Le chien, debout contre la porte, hurlait et grattait furieusement contre celle-ci, comme s’il eût voulu forcer l’entrée. J’eus beaucoup de peine à lui faire quitter la place ; il nous fallut tous deux le prendre par le collet et le trainer ainsi jusqu’à la maison.

  1. N… et moi, nous n’étions plus disposés à sortir, et nous discutâmes longuement l’attitude bizarre de la femme et du chien, en nous perdant dans les conjectures.

Le lendemain, je partis pour ma garnison.

Fin décembre, j’obtins un nouveau congé à l’occasion du Nouvel An [p. 61, colonne 1] et je rentrai chez nous à P…

Comme la place, à la maison, était limitée et toutes les chambres occupées (des parents étaient venus nous voir), je me fis monter un lit dans la maison vide au village.

Je m’y rendis vers 11 heures du soir, accompagné de la bonne, qui m’apportait de l’eau, des serviettes, etc. Notre chien berger nous suivait. La bonne, après avoir arrangé le lit, partit en emmenant le chien avec elle.

La chambre où je couchais était au premier. On y arrivait par un couloir sur lequel donnait la porte d’une première chambre. Cette chambre était vide, complètement dépourvue de meubles. Elle était, par une seconds porte en face de la première, en communication avec ma chambre à coucher. Mon lit était dressé dans le coin, à côté de la porte de communication des deux chambres et de sorte que cette porte, qui s’ouvrait en tournant dans ma chambra, touchait, quand elle était ouverte, le pied du lit.

Après le départ de la bonne, je fermai à clef la porte d’en bas de la maison et je montai. Je fermai derrière moi la porte de la première chambre, mais pas à clef, et j’entrai dans ma chambre à coucher en laissant la porte à demi ouverte ; celle-ci était appuyée contre le pied de mon lit.

Je me déshabillai (j’étais en uniforme) en appuyant mon sabre de cavalerie contre une chaise qui me [p. 61, colonne 2] servait de table de nuit. Je me couchai et je soufflai ma bougie.

Dès que j’eus éteint la lumière, j’entendis un grattement très fort à la porte de la première chambre. C’était un bruit identique à celui que produit un chien qui gratte à une porte pour entrer ou sortir. Seulement, le grattement que j’entendais était un grattement très intense, comme si le chien eut voulu forcer la porte.

Le premier moment de surprise passé, je pensai que notre chien était resté dans la maison ; pourtant le grattement me paraissait être produit contre le côté intérieur de la porte de la première chambre et non pas du côté du couloir. J’appelai à plusieurs reprises le chien par son nom « Sokol ». Pour toute réponse, le bruit augmentait encore.

Comme j’e l’ai dit plus haut, j’avais laissé la porte de communication entre les deux chambres ouverte. Cette porte, qui s’appuyait contre le pied du lit, je pouvais l’atteindre avec mes pieds. D’un mouvement brusque, je poussai avec mon pied droit violemment la porte qui se ferma avec fracas. Au même instant, le grattement se produisit avec une violence extrême contre cette porte, du côté de la première chambre.

Je dois avouer que, après avoir appelé inutilement le chien et le bruit étrange s’accentuant encore, je fus effrayé un instant, et c’est cela qui me fit pousser la porte. Mais, au moment où j’entendais [p. 62, colonne 1] le bruit a cette porte, tout près de moi, le sentiment de frayeur avait disparu subitement. Je m’apprêtai à allumer ma bougie. Avant que j’eusse fait de la lumière, le grattement avait cessé.

Je descendis du lit, je mis mon pantalon, et j’allai visiter la première chambre.

J’avais toujours le chien dans l’idée, malgré l’impossibilité matérielle de sa présence. Rien dans la chambre.

Je sortis dans le corridor, je descendis l’escalier, je visitai le rez-de-chaussée, j’appelai le chien : toujours rien.

Je ne pouvais faire autre chose que de remonter dans ma chambre et, ne comprenant rien, je me remis au lit en soufflant ma bougie.

A peine fus-je couché que le vacarme recommença, avec plus d’intensité si possible, et à nouveau du cote extérieur de la porte de communication, que j’avais fermée cette fois-ci derrière moi.

J’éprouvai alors un sentiment d’agacement, de colère, j’étais énervé et, sans prendre le temps de faire de la lumière, je sautai hors du lit, je saisis mon sabre que je tirai de son fourreau et me précipitai dans la première chambre. En ouvrant la porte, je ressentis une résistance, et, dans l’obscurité, je crus voir une lueur, une ombre lumineuse, si je puis dire ainsi, se dessinant vaguement sur la porte d’entrée de la première chambre. [p. 62, colonne 2]

Sans réflexion, je ne fis qu’un bond en avant ,et je portai un formidable coup de sabre dans la direction de la porte.

Une gerbe d’étincelles jaillit de la porte comme si j’avais touché un clou enfoncé dans le panneau. La pointe du sabre avait traversé le bois et j’eus de la peine pour retirer l’arme. Je me dépêchais de retourner dans ma chambre pour allumer la bougie, et, sabre en main, j’allai d’abord voir la porte.

Le panneau était fendu du haut en bas. Je me mis à chercher le clou que je pensais avoir touché, mais je ne trouvai rien ! Le côté tranchant du sabre ne paraissait pas non plus avoir rencontre du fer.

Je descendis à nouveau au rez-de-chaussée, je visitai partout, mais je ne trouvai rien d’anormal.

Je remontai dans ma chambre ; il était minuit moins le quart.

Je songeai aux choses qui venaient de se passer. Aucune idée d’explication ne se présenta à mes réflexions, mais j’éprouvai un sentiment réel de quiétude après avoir été surexcitée, et je me souviens très bien que je caressai presque involontairement l’âme de mon sabre en me couchant à nouveau et je plaçai l’arme à côté de moi dans le lit, sous la couverture.

Je m’endormis sans autre incident et je ne me réveillai que vers huit heures du matin.

A la lumière du jour, les incidents de la nuit avec cette porte [p. 63, colonne 1] brisée me parurent plus étranges encore.

Je quittai enfin le lieu et me rendis à la maison, où tout le monde était déjà réuni pour déjeuner et où on m’attendait. Je racontai naturellement mon aventure, qui paraissait bien invraisemblable aux jeunes gens venus en visite. Quant à mes parents, ainsi qu’à M. N…, ils en étaient très impressionnés.

Le déjeuner terminé — il était près de dix heures — tout le monde voulut voir la porte brisée, et mes parents, nos jeunes gens, M. N .. et moi, nous nous dirigeâmes vers la maison du village.

A mi-chemin, une femme du village venait à notre rencontre et nous disait qu’elle voulait précisément venir chez nous pour prier M. N… de venir voir la femme B… qui était malade. Une autre femme, qui était allé trouver B… pour une affaire quelconque quelques instants auparavant, l’avait trouvée sur son lit sans connaissance et tout ensanglantée.

Nous pressions nos pas. Moi, j’étais singulièrement ému des paroles de notre interlocutrice.

Arrives chez B…, un spectacle terrible se présentait.

La femme, en délire, couchée sur son lit, avait la figure presque entièrement couverte de sang coagulé, les yeux fermés et collés par le sang, qui sortait encore lentement d’une blessure mortelle au front. La blessure faite par un instrument tranchant, commençait à [p. 63, colonne 2] deux centimètres au-dessus de la lisière des cheveux et se prolongeait en ligne droite jusqu’à la racine du nez, parcourant ainsi sept centimètres et demi. Le crâne était littéralement fendu et la masse cérébrale sortait à travers la fente.

  1. N… et moi, nous courûmes à la maison ; M. N… pour chercher le nécessaire à faire un pansement, moi pour faire atteler notre voiture à l’effet d’aller chercher le médecin dans un petite ville voisine.

La voiture partie, je retournai chez B… , laquelle entre temps avait été pansée provisoirement par M. N… La cabane était remplie de tous les habitants du village, y compris l’hôtesse de l’auberge. Personne n’avait une idée de ce qui pouvait être arrivé à B… La blessée, qui avait toujours été crainte par la population, n’inspirait d’autres sentiments que la curiosité aux personnes présentes, à l’exception de l’hôtesse de l’auberge, qui paraissait non seulement être venue par curiosité, mais qui semblait visiblement satisfaite et ne se gênait pas de dire hautement : « Enfin, B… a attrapé ce qu’elle mérite ».

Je dois dire des maintenant qu’à l’instant où, en entrant chez elle, j’ai eu le sentiment que quelque chose d’obscur s’éclairait subitement dans ma tête. En ce moment, j’ai compris que c’était B… , Ia « sorcière », qui avait été touchée par la pointe de mon arme lorsque

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Recherche des zones hypnogènes sur une femme accusée de sorcellerie.;

Au plus beau temps de l’inquisition, à l’époque ou tout individu soupçonné de sorcellerie, était derechef destiné au foyer, il existait des savants intelligents, et plus que sadiques, qui avaient décrété que toute femme qui était soupçonnée d’être sorcière serait soumise à l’épreuve des zones hypnogènes. Toute découverte de ces zones ou plaques, était appelée « signe du diable ». La recherche des zones hypnogènes n’était pas toujours menée avec équité ! … Quelquefois la richesse de l’accusée, sa politique comme sa religion avaient sur les opérateurs une influence bonne ou mauvaise.

La photo ci-dessus, extraite de Esculape chez les artistes, du Docteur Cabanes, nous montre les inquisiteurs-bourreaux au travail !

[p. 65, colonne 1] que, la nuit, j’avais frappé le coup de sabre qui avait fendu la porte de la chambre vide.

La blessée étant pansée et nettoyée, je sortis avec M. N… Nous montâmes au premier de la maison vide, vers la porte brisée. M. N… la regarda sans rien dire ; il était visiblement émotionné. Quant à moi, je ne l’étais pas moins. Je rompis enfin le silence et fis part A M. N… de mes idées.

Il faut dire qu’a l’époque dont je parle je n’avais aucune notion des sciences ou forces occultes. M. N… non plus. Les rapprochements que je faisais entre ce qui s’était passé la nuit et l’état dans lequel on avait trouvé B… n’était donc que purement intuitif.

N… ne répondait sur mes explications, si on peut ainsi les nommer, que par : « Je n’y comprends rien, mais il se passe ici des choses horribles ». Moi, je n’y comprenais pas davantage, et nous tombâmes d’accord tous les deux pour ne plus parler à qui que ce soit des événements de la nuit, quoi qu’il arrivât avec la femme B… Nous descendîmes et nous rendîmes à nouveau chez B…

Celle-ci était dans un état comateux ; le délire avait cédé à un abattement profond d’où elle ne devait plus sortir.

Après avoir recommandé aux femmes s’y trouvant de renouveler toujours, jusqu’à l’arrivée du médecin, les compresses d’eau froide, nous rentrâmes tous à la ferme. [p. 65, colonne 2]

Les membres de la famille avaient complètement perdu de vue le premier but de notre sortie, c’est-à-dire la porte brisée ; et moi, ainsi que M. N… , nous nous gardâmes bien d’y revenir. Toutes les idées et toutes les conversations tournaient autour de l’accident de B… , et lorsque l’un des jeunes gens me rappela qu’on avait oublié de visiter la porte, je répondis que la chose ne valait pas la peine de se déranger à nouveau et que je croyais moi-même m’être laissé impressionner outre mesure par un rêve.

A une heure de l’après-midi, le médecin arriva. M. N… et moi nous l’accompagnâmes chez B…

Le médecin ne put que constater la gravité de la blessure et nous prévint que B… n’avait plus que quelques heures à vivre. A ses questions concernant les causes possibles de la blessure, nous nous abstînmes, comme c’était convenu, de toute indication.

En prévision d’une issue fatale à brève échéance, le médecin resta chez nous, a P… Il dressa un rapport sur le fait, et je fis immédiatement partir un homme pour porter ce rapport au plus proche poste de gendarmerie, qui devait venir faire une enquête sur la cause de l’accident.

Un brigadier arriva à 7 heures du soir. Il dressa un procès-verbal dans la chambre même de B… ou le médecin était présent, ainsi que M. N…, moi, la femme qui la première avait trouvé B… sans [p. 66, colonne 1] connaissance, et d’autres habitants encore.

L’enquête du gendarme se continuait encore à 7 h. 45, lorsque B… se dressa subitement sur son lit, en s’appuyant sur ses coudes ; elle ouvrit démesurément les yeux, resta quelques instants ainsi, puis s’abattit en arrière avec ses yeux ouverts. Elle était morte. Le médecin lui ferma les paupières.

Comme personne ne pouvait donner une indication quelconque sur Ia manière dont B… avait été blessée, le brigadier termina son procès-verbal et partit. Un magistrat arrivé le lendemain matin, 1er janvier, pour procéder aux constatations d’usage avec le médecin, qui était resté chez nous, et dans la soirée B… était enterrée au cimetière du village le plus proche.

Une enquête, ordonnée purement pour la forme par la justice, resta sans résultat, et fut abandonnée après quelques jours : on avait conclu à une chute accidentelle.

Je n’ai rien à ajouter aux faits proprement dits, mais j’ai à mentionner une coïncidence : c’est que depuis la mort de la femme B… on cessa à P… de parler de lanterne. Personne ne l’a plus revue, au cours des années qui suivirent.

Depuis l’époque de cet événement, donc depuis dix-sept ans, il m’a été donné d’observer un grand nombre de faits d’aspect surnaturel, ou du moins inexplicables par les procédés ordinaires. Mais je [p. 66, colonne 2] n’ai jamais eu occasion de voir se produire un phénomène spontané ayant une analogie avec la lanterne. J’ai toujours trouvé que les phénomènes les plus miraculeux avaient leurs premières causes dans des forces humaines (ce qui ne veut pas dire que je voudrais nier a priori l’existence des forces autres que celles-là, et j’ai cru devoir conclure :

1 ° Que la femme B… avait été un très fort « medium à effets physiques », mais un medium agissant consciemment ;

2° Que, partant, B… avait été, ou bien douée de facultés extraordinaires pour l’émission de son corps astral, ou bien qu’elle avait été initiée dans certaines pratiques à cet effet ;

3° Que le bruit nocturne dans ma chambre avait été produit par B… , c’est-à-dire par son corps astral, et cela dans l’intention de me faire peur, pour se venger de ce que j’avais amené notre chien à résister au pouvoir occulte que B… exerçait sur lui en dehors de notre maison. C’est pourquoi elle avait résolu d’imiter le bruit que le chien avait fait à sa propre porte lorsqu’il s’était élancé sur elle ;

4° Que, en portant le coup de sabre contre la porte, ou contre l’ombre lumineuse, l’acier avait touché le corps astral, et qu’une disjonction moléculaire de celui-ci, due au contact de la pointe d’acier, le traversant avec une [p. 68, colonne 1] vitesse considérable, avait provoqué la blessure de B…

5° Enfin, que l’apparition de la lanterne n’était qu’une émanation astrale de B… qui se plaisait à impressionner les gens et à leur faire peur.

A ce dernier sujet, je suis amené à supposer que si, lors de l’apparition de la lanterne, j’avais pu tirer un coup de fusil sur le phénomène, comme c’était mon intention, j’aurais probablement tué B… en ce moment.

Dans un prochain article, sous le titre « Biographie des [p. 68, colonne 2] Maitres de l’Occultisme », j’indiquerai ce qu’est la magie avec une note pratique pour faire une cérémonie magique : installation du laboratoire magique, l’eau magique, le sel, les parfums, la lampe et le miroir magiques, etc., ainsi que les exorcismes et oraisons.

Nous verrons que si la cérémonie magique permet de réaliser l’aimantation de l’astral par la volonté, elle n’est point pour autant répréhensible.

Ch. RICHARD

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— L’occultisme et l’hermétisme, qui sont d’ailleurs la même chose, ont versé à toutes les époques dans le dogmatisme et dans les illusions de la croyance ou de l’imagination, ce qui leur enlève la plus grande partie de leur valeur et ce qui les a entachés de suspicion aux yeux du public instruit.

JOLLIVET-CASTELOT.

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— L’homme dont le regard tue les levures et la femme qui fait mourir les fleurs.

— N’est-ce pas le professeur Rahn, bactériologiste de l’Université de Corwell, qui a découvert dans le regard humain des radiations assez fortes pour tuer des cellules actives de levure ? Le même savant considère le regard de certains hommes comme émettant un faisceau de rayons ultra-violets d’une longueur d’ondes de 0,144 a 3.800 angstroms.

D’après le docteur Leprince, la découverte la plus sensationnelle de Rahn serait celle de l’existence de radiations puissantes partant de l’extrémité des doigts. Et le bactériologiste dit connaitre une femme dont l’imposition des mains est si fatale que toutes les fleurs qu’elle touche se flétrissent instantanément.

Georges BARBARIN.

 

 

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