Noël Chomel. Délire. Extrait du « Dictionnaire œconomique, contenant divers moyens d’augmenter son bien, et de conserver sa santé avec plusieurs remèdes assurez et éprouvez, pour un très-grand nombre de maladies », 1732, tome I, pp 109-110.

Noël Chomel. DÉLIRE. Article du « Dictionnaire œconomique, contenant divers moyens d’augmenter son bien, et de conserver sa santé avec plusieurs remèdes assurez et éprouvez, pour un très-grand nombre de maladies, & de beaux secrets pour parvenir à une longue & heureuse vieillesse. Quantité de moyens pour élever, nourrir, guérir & faire profiter toutes sortes d’animaux domestiques ; comme brebis, moutons, bœufs, chevaux, mulets, abeilles, & vers à soye. Différens filets pour la pêche de toutes sortes de poissons, & pour la chasse de toutes sortes d’oiseaux & animaux, &c. Une infinité de secrets découverts dans le jardinage, la botanique, l’agriculture, les terres, les vignes, les arbres ; comme aussi la connoissance des plantes des païs étrangers, & leurs qualitez spécifiques, &c. Les moyens de tirer tout l’avantage des fabriques de savon, d’amidon ; de filer le cotton, de faire à peu de frais des pierreries artificielles, fort ressemblantes aux naturelles ; de peindre en mignature sans sçavoir le dessein, & travailler bayettes ou éoffes établies nouvellement en ce royaume, pour l’usage de ce pays, & pour l’Espagne, &c. Les moyens dont se servent les marchands pour faire de gros établissemens ; ceux par lesquels les Anglois et les Hollandois se sont enrichis, en trafiquant des chevaux, des chèvres, & des brebis, &c. Tout ce que doivent faire les artisans, jardiniers, vignerons, marchands, négocians, banquiers, commissionnaires, magistrats, officiers de justice, gentils-hommes, & autres d’une qualité & d’un emploi plus relevé, pour s’enrichir, &c. Chacun pourra se convaincre de toutes ces veritez, en cherchant ce qui peut lui convenir, chaque chose étant rangée par ordre alphabétique comme dans les dictionnaires. Par M. Noël Chomel, prêtre, curé de la paroisse de Saint Vincent de Lyon. Troisième édition, revue, corrigée & augmentée d’un très-grand nombre de nouvelles découvertes & secrets utiles à tout le monde, par M. P. Danjou, prêtre. Enrichie d’un grand nombre de figures. À Lyon, & se vend a Paris, chez Etienne Ganeau, rue Saint Jacques, près la rue du Plâtre, aux Armes de Dombes. MDCCXXXII. Avec approbation et privilège du Roy. , 1732. 2 vol. tome I, Partie I, pp. 109.

 

Noël Chomel (1633-1712). Formé au séminaire de Saint-Sulpice, il fut agronome et encyclopédiste, il est reconnu pour son dictionnaire encyclopédique qui eut un grand retentissement dès sa parution.

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

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DÉLIRE. C’est une action dépravée tant à l’égard de l’imagination,& de la pensée que de la mémoire ; la cause externe vient quelquefois d’avoir mangé beaucoup d’ail, d’oignons & de fèves, qui auront une qualité particulière de blessés [p. 109, colonne 2]tels organes ; ainsi que la jusquiame, la coriandre verte, l’âche des montagnes, le solanum, la mandragore, & le saffran : il arrive aussi que par une peur, & par une frayeur subite, ou par une suppression des mois, ou par une bile contenuë dans l’estomac, ou par la vapeur du charbon, ou par l’ivrognerie, ou par la propre diminution du cerveau, qui est ordinaire à quelques Vieillards, ou à ceux qui ont perdu beaucoup de sang.

L’on connoit ceux qui sont en Délire, d’autant qu’ils ne scavent ce qu’ils disent, ni ce qu’ils font ; ce qu’ils ont d’un tempérament chaud & sec, & qui ont le cerveau humide, y sont beaucoup sujets.

Le délire qui viens d’une grande sécheresse est très-difficile à guérir, & lors qu’il est joint à la folie, il est incurable.

Il y a plus à espérer de ce ceux qui ont l’humeur gaye, qu’à ceux qui sont furieux.

L’urine blanche, & transparente est un signe mortel, celle qui est chargée, présage la santé.

Adeline Lamarre.

Du Délire. Lorsque le délire cède au sommeil, il est sans péril ; mais quand il vient après une perte de sang, & qu’il vient convulsion, le danger est grand.

Quoique la cause soit interne, on employera les remèdes suivants.

Prenez un gros de rhubarbe, de mastic, un grain de scamomée, cinq grains sené, du polypode, & de l’épithime, de chacun dragmes ; mettez tout en poudre bien subtile, & et donnez-en une dragme deux fois la semaine devant le repas tout simplement ; ou mêlez avec un peu de sirop, ou quelque confiture que ce soit, ou du bouillon. L’on pourra se servir encore de cette recepte.

Prenez de l’épithime demi once, de la pletre d’azur préparée, de l’agaric, de chacun deux dragmes, et de la scamomée une dragme, de clous de girofle une vingtaine, réduisez le tout en poudre bien subtile, & en donner deux dragmes mêlées dans ce que l’on voudra une fois la semaine.

L’usage ordinaire des myrabolens confits convient a toutes les maladies de l’esprit.

Toutefois on ne se servira point de ces remèdes, si le Délire est un symptôme des fièvres continuës

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