Mac Verboll. Convulsionaires indous. Extrait de la revue « Le Monde illustrée », (Paris), n°40, 1858, pp. 164-165.

Mac Vernoll. Convulsionaires indous. Extrait de la revue « Le Monde illustrée », (Paris), n°40, 1858, pp. 164-165.

 

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original.
 –  L’miage est celle de l’article original. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

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LES PÉNITENTS INDOUS

Toutes les religions de l’Asie offrent des traces profondes d’une révélation primitive dont les lumières leur auraient été communes. Il suffit de jeter les yeux sur les livres sécrés des brahmines pour y reconnaître un reflet de nos saints Ces analogies se retrouvent dans les cérémonies comme dans les dogmes.

C’est ainsi que les populations indoues font suivre la fête de Pristna, dont les orgies ne sont pas sans rapports avec notre notre carnaval, de la fête des pénitents, dont les abstinences rappellent également celles de notre carême. C’est en effet par des jeûnes et des mortifications de toutes natures que ces peuples se préparent à cette étrange solemnité.

Le jour des expiations arrivé, on voit une foule d’hommes et de femmes se présenter dans un état de nudité presque complet pour prendre part à ces épreuves. Des échafaudages sont dressés dans les environs des pagodes ; ces fanatiques grimpent sur les traverses dont quelques-unes sont placées à dix et quinze mètres du sol, et de là s’élancent sur des matelas tenus par des brahmines Ces matelas sont garnis de poinçons de fer et de lames d’acier sur lesquels se déchirent les corps de ces malheureux que l’on voit, comme les convulsionnaires du dix-huitième siècle, s’exalter par leurs souffrances, multiplier leurs chutes avec un enthousiasme croissant, qui arrête l’effusion de leur sang, suspend la sensibilité et semble même transformer en eux les souffrances en voluptés convulsives.

Notre gravure représente cette cérémonie qui rappelle les scènes d’hallucination et de catalepsie dont l’exaltation religieuse offre de nombreux et fréquents exemples. Nous rapportions dernièrement celui des Aïssaouas ; ou pourrait encore citer celui des Derviches tourneurs.

MAC VERNOLL.

 

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