Le délire des aboyeurs. Sur un genre singulier de névropathie. Par Bosredon. (Extrait d’une Note de M. Bosredon)]. Article paru dans les « Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences », (Paris), tome 43, 1856, p. 1009-1010.

bosredonaboyeurs0001Bosredon. Sur un genre singulier de névropathie, le délire des aboyeurs (Extrait d’une Note de M. Bosredon)]. Article paru dans les « Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences », (Paris), tome 43, 1856, p. 1009-1010.

 

Une contribution à la controversée question des aboyeurs avec celles des médecins Pize, Champouillon, Ancelon [tous en ligne sur notre site]


Le même article a été repris in extenso sous un autre titre : Délire des aboyeurs. Article paru dans la « Gazette des Hôpitaux civiles et militaires », (Paris), 29, n°141, mardi 2 décembre 1856, p. 564.

Nous remercions Pascale Beaudon, Université BIU Santé Rangueil Toulouse 3, pour son active et sympathique collaboration et, bien sûr, Nicole Humbrecht, indispensable.    

Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original. — Les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire  de la BIU Santé Rangueil Toulouse 3 sous © histoiredelafolie.fr

M. Bosredon envoie une note sur un genre singulier de néphropathie, le délire des aboyeurs.

Cette singulière affection, dans l’histoire, dit l’auteur, se perd dans la nuit du Moyen Âge, paraît avoir pris naissance dans le sein de la Bretagne.  Ce phénomène assez rare, et dont la nature est peu connue du monde médical, se reproduit par intervalles plus ou moins rapprochés : il est caractérisé par un cri perçant, convulsive, parfois musicale, qui représentent tantôt le chant du coq ou le cri du paon, tantôt le bêlement des brebis, tantôt le miaulement d’un chat, tantôt le jappement d’un chien. C’est ce qui a fait donner aux femmes qui en sont atteintes le nom d’un d’aboyeuses. Le hasard vient de me présenter un cas de ce genre, qui, traité par les moyens médicaux, a été suivi de guérison.

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Jean Roux, âgé de onze ans, d’un tempérament nervoso-sanguin, d’une bonne santé, dernier fils d’un père vigneron mort phtisique depuis trois ans, demeurant avec sa mère à Sainte-Croix-du-Mont (Gironde), fut pris, sans cause connue, le 1er février 1856, d’une toux apyrétique tique assez intense pendant le jour, accompagnée d’une légère expectoration muqueuse et de céphalée. Il était calme pendant la nuit. Une médication appropriée avait triomphée de ces accidents, lorsque, le 15 du même mois, il commença de faire entendre un cri semblable au prix d’une poule dont l’œsophage serait obstrué, et qui durait de sept à huit secondes. Ces crises, qui s’accompagnait d’une respiration pénible et saccadée, se répétait huit à dix fois dans la journée. À l’entrée de la nuit, elles cessaient jusqu’à sept heures du matin, où elles se renouvelaient. Le sulfate de quinine, le chloroforme à l’intérieur et à l’extérieur, les purgatifs variés, les bains froids et les immersions froides furent vainement employée. Ces crises, suivant toujours la même marche, intermittente pendant la nuit, devinrent plus fortes pendant le jour et fatiguaient davantage le malade, sans cependant trop nuire à sa santé. Désespérant d’obtenir la guérison par les moyens ci-dessus indiqués, j’employais la potion suivante :

Eau de tilleul 425 grammes
Valérianate acide d’atropine Demi-milligramme
Sirop de sucre 30 grammes

A prendre par cuillerées dans les vingt-quatre heures.  Cette potion produisit une forte dilatation des pupilles, des hallucinations, de l’incohérence dans les idées, enfin une forte secousse dans tout le système nerveux, surtout cérébral. Dans les vingt-quatre heures qui suivirent, l’économie rentra dans l’état normal ; la maladie avait complètement cédé. Huit jours après, sous l’influence d’une légère dépression, ce jeune homme fit entendre de cris assez semblables aux précédents ; pour éviter le retour, je conseillais, le 21 août la même potion ; mais le malade d’entrée que quelques cuillerées, à cause des accidents nerveux qui commençaient à se manifester. Depuis il n’a plus rien éprouvé, et sa santé est constamment soutenue bonne. (Commissaire, M. Andral.)

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