De Block. Un cas de somnambulisme criminel. Article paru dans les « Annales de Médecine Légale, de Criminologie et de Police scientifique », (Paris), première année, 1921, pp. 342-343.

De Block. Un cas de somnambulisme criminel. Article paru dans les « Annales de Médecine Légale, de Criminologie et de Police scientifique », (Paris), première année, 1921, pp. 342-343.

 

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Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les images, ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

[p. 342]

Communication de M. De Block, médecin en chef
des Sanatoria de Glain et de Haut-Pré.
Un cas de somnambulisme criminel

Le Docteur De Block fait rapport sur une étude médico-légale concernant un meurtre commis dans des circonstances particulières au cours d’un état d’inconscience nettement pathologique. Cette étude le porte à admettre qu’à propos de ce cas l’état de conscience fut le même que chez l’individu qui rêve. Or, la différence psychologique entre le rêve et le somnambulisme consiste en ce que, dans ce dernier, rien n’empêche les images et les représentations du rêve de se traduire par des actes. Ces représentations sont plus ou moins ordonnées et reproduisent des groupes de représentations ordinaires, associés en trêve d’une façon confuse ; selon le cas, le somnambule est capable d’accomplir des actes ayant un but, de continuer à s’occuper des affaires de la vie courante, ou de circuler inconsciemment.

L’individu n’a pas conscience des actes qu’il accomplit ainsi : ils sont automatiques. La perception sensorielle ne porte que sur des objets qui correspondent au contenu du rêve.

En dépit de l’automatisme psychologique dont il vient d’être question, l’exécution d’un acte bien combiné n’exclut pas le somnambulisme.

On appelle « ivresse du sommeil » un état qui résulte de ce que le retour immédiat de la conscience et de la présence d’esprit qui accompagne ordinairement le réveil est retardé, si bien, que les représentations, les erreurs d’essence qui sont le résultat du rêve et empêche la perception nette du monde extérieur, déterminent un état de confusion mentale que l’on a comparé à celui de l’ivresse. Comme dans cet état, le sujet peut réagir d’une façon active à des perceptions fausses, il peut arriver que des actes violents soient commis sur l’entourage, par l’individu ainsi plongé dans cet état. [p. 343]

On a vu des gens qui, sortant d’un rêve angoissant, croyant se défendre contre des voleurs et des meurtriers imaginaires, méconnaissaient d’une façon hostile les personnes qui dormaient à côté d’eux et les tuaient.

De l’État de somnambulisme particulier résultant de l’ivresse du sommeil,  est tout à fait transitoire et ne dure que quelques minutes.

Au point de vue médico-légal, il faut étudier minutieusement chaque cas particulier et le juge obtiendra les indications complémentaires en scrutant la vie antérieure, la réputation, la nature des motifs, souvent nuls,  de l’acte incriminé, l’attitude de sujet après l’acte et toutes les circonstances antérieures qui tendent à prouver que le sujet était par exemple enclin au somnambulisme.

(Séance de l’après-midi tenu à l’institut de médecine légale de l’université de Bruxelles.)
(Séance présidée par M le professeur Zangger de Zurieth.)

 

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