Baron Charles Mourre. La volonté dans le rêve. Partie 2. Article paru dans la « Revue Philosophique de la France et de l’Etranger », (Paris), vingt-huitième année, tome LV, janvier à juin 1903.

moureereve2-0002Baron Charles Mourre. La volonté dans le rêve. Partie 2. Article paru dans la « Revue Philosophique de la France et de l’Etranger », (Paris), vingt-huitième année, tome LV, janvier à juin 1903, pp. 634-648.

Article paru en deux parties : La volonté dans le rêve. Articles parus dans la « Revue Philosophique de la France et de l’Etranger », (Paris), vingt-huitième année, tome LV, janvier à juin 1903, pp. 508-527 et pp. 634-648.

Baron Charles-François Moure (1873-1951). Président de la Société Artistique de Paris.

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les  images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

[p. 634]

LA VOLONTÉ DANS LE RÊVE
(Fin (1))

Nous sommes montés de degré en degré des rêves à images à ceux que nous avons appelés somnambuliques, puis aux rêves de sentiment, en rencontrant à chaque division de notre route une activité psychique plus intense. Les rêves que nous désignerons par rêves de volonté proprement dits ne sont pas inférieurs sous ce rapport aux rêves de sentiment, puisque le jeu d’une faculté nouvelle s’ajoute à celui des facultés purement intellectuelles. La formation de ces rêves où entre une volition, c’est-à-dire tout acte psychique impliquant un effort, est extrêmement difficile. Si en effet le sommeil, comme l’a dit M. Ribot, n’était pas la suspension de l’effort, il ne serait pas une réparation (2). Aussi les rêves de volonté, très rares du reste, que j’ai notés dans mes lectures ou que j’ai éprouvés, ne peuvent se prolonger sans amener le réveil. D. croit qu’un de ses amis avec qui il se promène a prononcé un mot malsonnant qu’il voudrait relever, mais il n’a pas bien entendu et il le prie de répéter. Son ami répète le mot, mais le bruit qu’il fait en frôlant des buissons dans sa marche empêche encore D. de l’entendre. Alors D. c’est-à-dire l’auteur anonyme auquel nous empruntons ce récit, se réveille. Le frôlement des buissons n’était autre que le frottement des couvertures que remuait sa femme (3).

L’impuissance de la volonté, nous semble-t-il, est manifeste dans ce rêve. D. fait, pour entendre, un effort infructueux qui le réveille. Un jour. pendant un rêve, je me trouve en visite, je veux prendre congé, j’hésite, je sens en moi une lutte intérieure et je me réveille. Une autre fois je rêve qu’une poutre tombe dans ma chambre. Je m’enfuis dans la rue. Là, je me reproche ma lâcheté, je me dis qu’il n’y a pas de danger et je remonte de nouveau dans ma chambre. Je [p. 635] suis du reste plus éveillé. Je redescends, lorsque dans l’escalier je rencontre un individu dont je ne saurais préciser les traits et qui m’invite à remonter : je sens qu’il exerce sur moi une véritable fascination, le sommeil me gagne plus profondément, si je l’écoute, la maison s’écroulera de nouveau, je fais un effort et je continue à descendre. Je ne me rappelle plus alors ce qui s’est passé, mais voici que je me retrouve encore dans l’escalier en face du même individu qui m’ordonne de nouveau de remonter. Je vais lui obéir, le sommeil me gagne tout à fait, je suis perdu. Alors je me cramponne de toutes mes forces à la rampe en faisant un effort désespéré et je me réveille.

moureereve2-0001

Merci à Kama Kala.

Ce rêve est caractéristique parce que, toutes les fois que la volonté faiblissait, le sommeil devenait plus profond et toutes les fois où l’activité volontaire s’exerçait avec succès, j’étais dans un état physiologique précurseur du réveil.

*
*    *

Le rêve, on l’a vu par la classification que nous venons de faire, n’est que le fonctionnement imparfait des facultés qui pendant la veille travaillent avec la plénitude de leurs moyens d’action. Il en résulte que le rêve se produira difficilement chez les êtres dont ces facultés sont atrophiées ; si elles sont peu actives à l’état de veille, elles deviendront complètement inactives quand elles se trouveront placées dans les conditions défavorables du sommeil.

M. Sante de Sanctis a interrogé plusieurs imbéciles dont la plupart ont répondu qu’ils n’avaient pas l’habitude de rêver. Il nous semble, il est vrai, qu’il ne faut pas attacher grande importance à leur réponse, car leur mémoire peut être trop fugace pour qu’ils gardent le souvenir de leurs rêves. Mais les recherches de l’auteur italien sur les idiots sont plus concluantes. Il a observé que ceux-ci n’offraient aucun signe physique du rêve, qu’ils ne faisaient en dormant ni mouvements, ni grimaces, qu’ils ne se réveillaient pas en sursaut comme des gens effrayés, quoiqu’ils soient en général très peureux (4).

M. Santé de Sanctis a fait une enquête auprès de 125 criminels. Il a constaté que chez eux les rêves étaient rares et que leur fréquence variait en sens inverse de la criminalité. Les assassins étaient ceux qui rêvaient le moins (5).

Ces résultats confirment notre manière de voir, les criminels sont [p. 636] en général de véritables brutes dont les facultés psychiques sont peu développées.

Chez les vieillards l’intelligence décline parfois, et l’imagination, dont l’influence dans les rêves est considérable, puisque les rêves à images sont très nombreux, s’atrophie presque toujours. Ils ne doivent donc pas être de grands rêveurs. C’est ce qu’ont trouvé Heerwagen et Sante de Sanctis. Ce dernier auteur a interrogé vingt vieillards. « Leurs rêves, dit-il, sont habituellement décolorés. Ils ne deviennent vivaces, disent cinq d’entre eux, que dans certaines circonstances. »

On peut se demander quelle est l’influence de la fatigue provenant d’une grande marche ou d’un exercice corporel quelconque. Stimule-t-elle les facultés mentales ou les engourdit-elle ? Dans le premier cas elle doit favoriser le rêve. Il semble qu’elle est un stimulant, car M. Sante de Sanctis a constaté que les soldats en manœuvre rêvent très souvent. Il ajoute que ses observations sont trop précises pour qu’il puisse en douter. Il est toutefois fâcheux que l’auteur italien, qui conduit d’ordinaire ses recherches avec toute la rigueur scientifique désirable, ne dise pas sur combien de personnes a porté son enquête, d’autant plus que les psychologues qui ont écrit sur le sommeil soutiennent en général que la fatigue ne prédispose pas au rêve.

Si une fatigue momentanée et inaccoutumée en stimulant le cerveau favorise le rêve, l’oisiveté de l’esprit, en donnant l’habitude de la rêverie pendant la veille, produit le même effet. C’est du moins la conclusion que nous sommes tentés de tirer des recherches de Sante de Sanctis qui ont porté sur 125 prisonniers. Parmi ceux-ci tous, à l’exception toutefois des névropathes, ont répondu qu’ils rêvaient beaucoup plus en prison qu’en liberté. Les névropathes étudiés par l’auteur italien étaient du reste peu nombreux. Peut-être se séparaient-ils des autres, parce que la vie réglée et tranquille de la prison avait calmé leur esprit et rendu leurs rêves moins nombreux. Mais il est d’autant plus difficile de faire une hypothèse à ce sujet que M. Sante de Sanctis a constaté que les fous rêvaient davantage depuis qu’ils étaient enfermés à l’hôpital (6).

*
*    *

Nous avons constaté que l’état vigil influait sur le sommeil, nous allons maintenant faire une étude inverse en cherchant de quelle manière les rêves modifient le cours de nos pensées après le réveil. [p. 637]

On peut poser ]a règle suivante : l’influence du rêve sur la veille est en raison inverse de la force et de la volonté. Si en effet la volonté est puissante, elle jouera un grand rôle dans l’association des idées en écartant celles qui lui déplaisent ; si elle est faible, elle ne contrariera pas la tendance de l’esprit qui sera disposé à chercher un aliment dans la matière qu’il trouve toute préparée par le rêve. Cette influence est manifeste chez les hystériques qui sont, comme on le sait, tous abouliques. Elle a été constatée par Bautzmann dès 1692, de nos jours par Tissot, Magnan, Hammond, Lasègue, Escande de Messières, Tissié, Pitres, Chaslin, J. Franck, Macario, Faure, Charcot, Féré, Paul Farez, Raymond, Pierre Janet. Sante de Sanctis, qui citent tous des faits indiscutables.

Il est très probable que chez les fous non seulement l’intelligence, mais aussi la volonté est atrophiée et qu’elle manque de force pour repousser les idées délirantes. La vie morphéique doit donc avoir citez ces malades une répercussion intense sur celle de la veille. C’est ce qui résulte des observations de Brierre de Boismont, Sauvet, Moreau de Tours, Mariani, Régis et Lalanne, Klippel et Trénaunay, Madame de Mancéine [Manacéine], Lasègue, Dechambre, Vaschide et Meunier, Lhomme, Bail (7).

Bien qu’aucune statistique ne puisse nous renseigner sur ce point, il est très probable également que les occupations de chaque individu augmentent ou atténuent l’influence du rêve sur les pensées de la veille. Le poète chez qui la vie consciente n’est souvent que le prolongement de la vie inconsciente peut puiser ses inspirations dans les dispositions et dans les vagues pensées qui se sont formées au cours du sommeil l’homme de sport, dont l’existence est bruyante et extérieure, l’homme d’affaires, dont l’esprit est constamment tendu, le savant, dont les pensées précises ne doivent pas être dérangées dans leur cours, repoussent loin d’eux avec toute la force de leur volonté les images et les sentiments confus que nous ont légués nos songes.

On peut soutenir toutefois que les idées inconscientes du sommeil ont leur répercussion sur les travaux du savant. Il n’est pas rare de s’endormir en cherchant un problème qu’on trouve à son réveil. Sans doute cette cérébration inconsciente du sommeil a un rôle. Mais il ne faut pas en exagérer l’importance. Nous montrerons plus loin qu’elle se produit nécessairement dans réflexion scientifique [p. 638] pendant la veille et qu’alors seulement elle exerce une influence décisive.

Mais la plus ou moins grande tension de la volonté n’explique pas à elle seule l’influence des rêves sur l’état vigile. Elle ne peut nous indiquer l’origine de certains songes que Max Simon a heureusement caractérisés du nom de prophétiques et qui prédisent les maladies plusieurs heures ou même plusieurs jours avant qu’elles éclatent.

Nous ne faisons que rappeler les exemples classiques d’Armand [Arnaud] de Villeneuve, de Gessner, de M. Teste, du malade de Galien, du savant d’Hervey de Saint-Denis.

II est d’ailleurs des faits plus modernes observés avec précision. Artigues cite une journalière qui avait toutes les nuits des cauchemars d’oppression et qui pendant le jour accomplissait sans fatigue un travail pénible. Elle consulta sur ces rêves un médecin qui lui trouva une lésion cardiaque à son début. Moreau de la Sarthe a constaté plusieurs fois des rêves prophétiques. Entre autres il reconnut par les cauchemars d’un malade l’existence d’une péricardite latente. Ce même auteur cite le savant Corona qui eut deux fois des rêves précurseurs peu de temps avant une attaque de fièvre ataxique (8).

Faure rapporte qu’un banquier espagnol rêve qu’il fait de grandes affaires et gagne beaucoup d’argent. Puis il se lance avec témérité dans les entreprises et il est manifeste qu’il apporte dans les affaires ses conceptions grandioses de la nuit. Peu de temps après il arrive au degré le plus avancé de la paralysie générale (9).

Damaschino dit à propos de la méningite tuberculeuse que dans sa période prodromique les hallucinations en sont un des principaux symptômes et qu’elles ont lieu seulement pendant la nuit. D’après Motet, le cauchemar est l’avant-coureur de l’apoplexie, de l’épilepsie, ou de la manie (10).

Pour ce qui concerne l’épilepsie J. Franck, Féré, Althaus, Herpin, J.-B. Charcot, Thomayer et Simeska citent des rêves prophétiques (11). Enfin M. Tissié et surtout MM. Vaschide et Piéron ont fait une étude du rêve en se plaçant surtout au point de vue séméiologique. Ces deux auteurs citent de nombreuses observations personnelles (12) que nous ne rapportons pas pour ne pas trop grossir notre article. Nous nous bornons à renvoyer à leur ouvrage.

L’existence des rêves prophétiques est donc incontestable. Toutefois il ne faut pas prendre pour un de ces rêves celui où le sujet se sent malade dès son réveil. Il n’y a rien là de prophétique. La maladie a commencé la nuit ; la nuit passée, elle suit son cours. C’est pour cette raison qu’un certain nombre des observations de MM. Vaschide et Piéron doivent être rejetées (13).

De même qu’il existe des rêves permettant de prévoir les maladies, il en est d’autres ou les effets de celles qui viennent de finir sont encore ressentis pendant le sommeil. C’est ainsi que Macario parie d’un maniaque qui une semaine après son rétablissement eut des rêves dans lesquels reparaissaient les passions violentes de sa maladie antérieure.

Comment interpréter ces faits ? On peut mettre en avant deux hypothèses.

Un terme conscient peut être le point de départ d’une chaine de termes inconscients. On craint de rougir et cette idée toute psychique agissant sur les vaso-moteurs par une suite de mouvements organiques inconscients fait monter le sang aux joues. Mais inversement une idée consciente n’est souvent que le prolongement d’une série inconsciente. Nous avons montré à propos de l’association des idées dans le rêve qu’une idée apparaît souvent à la conscience, sans avoir de lien avec les idées antécédentes, uniquement parce que le territoire physiologique où elle a son siège est placé dans certaines conditions. C’est nécessairement grâce a des mouvements inconscients que ces conditions se trouvent réalisées. Ce serait ainsi que dans le sommeil les signes prodromiques d’une maladie, au moment ou ils ne sont encore que des mouvements organiques inconscients, éveilleraient l’idée consciente de la maladie. Mais pourquoi cette idée de la maladie ne se forme-t-elle pas de la manière que nous venons de décrire aussi bien dans la veille que dans le sommeil ? C’est que, dans le sommeil, n’étant pas concurrencée par d’autres idées et d’autres états d’âme conscients, et trouvant la place vide, elle se développe plus facilement. L’étude du travail mental que fait une personne cherchant la solution d’un problème va du reste nous montrer comment peut se produire cette idée de la maladie. Je me demande quelle est la cause d’un phénomène. Par un acte d’attention volontaire je commence par arrêter toute préoccupation étrangère à mon sujet ; je [p. 640] réfléchis, les idées conscientes plus ou moins nettes surviennent de temps à autre coupées par de longs intervalles où aucune idée n’occupe mon esprit, et je continue aussi jusqu’à ce que j’aie trouvé la solution désirée.

I! est facile de voir que ce processus psychologique a de grandes analogies avec celui par lequel l’idée d’une maladie provoquée par des mouvements organiques inconscients arrive à la conscience pendant le rêve. L’acte d’attention volontaire n’a d’autre but que de faire le vide dans l’esprit pour laisser naître l’idée- qui résout le problème. De même dans le rêve l’idée de la maladie peut se développer par suite du manque d’états de conscience antagonistes. Cette absence d’idées concurrentes est un état qui s’établit spontanément au lieu d’être obtenu, comme dans la veille, par l’attention volontaire. Quant aux moments où, pendant la réflexion scientifique, aucune idée n’occupe l’esprit, ils ne sont pas évidemment perdus ; pendant ce temps la cérébration inconsciente travaille et conduit à la solution attendue, de même qu’au cours du sommeil les mouvements organiques inconscients ont pour terminaison l’idée de la maladie.

Mais on peut rejeter l’hypothèse que nous venons d’établir et en construire une autre.

Il est possible que ces mouvements organiques, prodromes de la maladie, d’inconscients qu’ils étaient dans l’état vigil, deviennent conscients pendant le sommeil. Il suffit pour cela ou qu’ils soient plus violents, ou simplement que les centres percepteurs de ces mouvements soient plus actifs.

On peut concevoir que ces mouvements soient plus violents, on sait en effet que, dans le sommeil, si certains centres entrent en repos, certains autres fonctionnent avec plus d’énergie. Quant aux centres perceptifs ils peuvent être doués d’une puissance plus grande, soit en vertu d’une activité propre, soit parce qu’à cause du vide de l’esprit dont nous venons de montrer l’influence, ils peuvent mieux saisir ce qui passerait inaperçu à l’état de veille. Cette hypothèse d’une clairvoyance supérieure des centres perceptifs à l’état de veille, due à l’absence d’états de conscience concurrents, a déjà été émise par M. Ribot. C’est seulement pendant le sommeil, dit cet auteur, que l’esprit peut recueillir « ces incitations obscures qui, des profondeurs de l’organisme, arrivent aux centres nerveux et que la vie consciente avec son tumulte et sa mobilité perpétuelle dérobe au lieu de révéler » (14). [p. 641]

Entre ces différentes hypothèses que nous avons développées la question reste ouverte. II nous paraît toutefois difficile d’en faire d’autres.

moureereve2-0003

En nous demandant s’il n’y a pas des mouvements organiques dont la vivacité augmente pendant le sommeil nous avons soulevé une question qui n’est pas dénuée d’un certain intérêt. Comment se fait-il qu’un simple attouchement fait sur l’épaule d’un dormeur ou qu’un bruit un peu fort et inattendu lui fassent ouvrir les yeux, alors que les sensations bien plus intenses et très pénibles résultant d’un cauchemar, d’un mal d’estomac, d’une asphyxie ne peuvent le réveiller ? Les cauchemars, malgré les sueurs froides, la difficulté de respirer qu’ils occasionnent, ne font pas toujours cesser le sommeil; on se réveille ayant un violent mal d’estomac qui n’a pas dû se former instantanément mais qui existait depuis longtemps déjà, sans avoir interrompu le sommeil ; on trouve souvent des personnes asphyxiées par des poêles mobiles et que la mort a frappées endormies.

Les sensations d’attouchement et de bruit sont des sensations dépendant de la vie de relation. Or le sommeil naturel est caractérisé par la suspension de la vie de relation. Toute sensation qui la rappelle doit donc avoir pour effet de substituer l’état vigil à l’état morphéique. Au contraire l’on peut appeler viscérales les sensations résultant de la peur, de l’asphyxie, du mauvais état de l’estomac. Ce sont les seules, alors que les sens cessent de fonctionner, qui parviennent au moi pendant le sommeil ; elles lui sont donc familières et elles ne provoquent pas le réveil, à moins de devenir très violentes.

Il est un fait très remarquable, c’est que les impressions de bruit et d’attouchement, si elles ont lieu d’une manière continue, comme il arrive pour le contact des draps ou pour un bruit monotone ne provoquent pas le réveil. Or les sensations résultant des cauchemars ou de malaises organiques se forment en général lentement et progressivement. Sans doute une apparition monstrueuse peut subitement vous frapper de terreur pendant le sommeil, mais parfois le dormeur peut n’être pas effrayé tout d’abord du monstre qu’il voit. il commence par s’en étonner et seulement peu à peu il arrive à le croire dangereux et agressif. Souvent aussi le cauchemar a pour cause un trouble organique avec lequel il progresse. Cette distinction entre les deux ordres de sensations que nous étudions va nous fournir de nouveaux arguments au point de vue de leur influence sur le réveil.

Toute modification dans une partie de l’organisme doit avoir son [p. 642] retentissement sur toutes les autres parties. Supposons qu’un bruit inattendu se fasse entendre et que la teneur sanguine des cellules auditives augmente, les cellules voisines s’anémieront par exemple ou s’hypérémieront, le système nerveux subira un ébranlement, les mouvements du cœur seront probablement accélères. En un mot il se produira dans tout l’organisme du dormeur une modification générale qui tendra à substituer l’état vigile à l’état morphéïque. Mais il ne faut pas oublier que chaque cellule de l’organisme a son indépendance et que, comme il n’y a pas d’action sans réaction, elle essaiera de résister aux influences qu’on lui fait subir. Si, par exemple, l’hypérémie d’une cellule voisine l’incite à s’anémier, elle tentera de conserver la même teneur sanguine. Supposons maintenant que l’hypérémie de cette cellule voisine arrive brusquement, l’autre cellule sera surprise, elle n’aura pas le temps de préparer ses moyens de défense et s’anémiera plus facilement. Si, au contraire, cette hypérémie avait été progressive, la cellule menacée aurait fait des efforts continus pour augmenter sa teneur sanguine de manière à se mettre en état de porter à sa voisine, sans se modifier elle-même profondément, le sang qu’elle exigeait. On comprend maintenant qu’une sensation brusque trouble plus profondément l’organisme. Par suite, si elle arrive pendant le sommeil, elle rompra plus facilement l’équilibre morphéique.

On peut être tenté de traiter de nuageuse l’explication que nous venons de donner. Cette réaction de l’organisme est pourtant une loi physiologique des mieux constatées. L’organisme s’habitue aux remèdes qui souvent au bout de quelque temps deviennent moins efficaces ; il s’habitue aux microbes et apprend à sécréter des antitoxines pour annuler leurs effets. Nous ne voyons pas pourquoi cette loi ne s’appliquerait pas pendant le sommeil.

Je dois ajouter toutefois qu’un bruit soudain n’amène pas toujours le réveil, s’il se répète chaque nuit. Le repos, en effet, étant nécessaire à l’organisme, on s’habitue à dormir malgré le bruit. Certaines personnes finissent par ne plus entendre leur réveille-matin. Le roulement d’une voiture ne fait pas cesser le sommeil, même lorsqu’on habite une rue peu passagère et qu’il ne se produit pas d’une manière continue. Le fait suivant m’a été raconté par un officier de marine, qui, pendant le siège de Sébastopol, se trouvait sur un bâtiment appelé bombarde, construit spécialement pour placer les mortiers, on tirait pendant la nuit des coups de mortier à intervalles réguliers, mais extrêmement espacés. Les premiers jours l’équipage ne put dormir ; bientôt il s’habitua à ces détonations formidables qui ne le réveillèrent plus. [p. 643]

Nous avons été entrainés à nous écarter du point que nous traitions, l’influence du rêve sur la veille. Il serait temps d’y revenir. Nous avons constaté que, dans le sommeil, certains centres devenaient plus actifs. On a soutenu en particulier qu’il en était ainsi pour celui de la mémoire. Quelques faits peuvent être invoqués en faveur de cette assertion.

Ilse rappelle dans un rêve un fait qui a eu lieu il y a plusieurs années. Grâce à ce souvenir il peut découvrir des preuves qui lui font gagner un procès (15).

Abercombie raconte qu’un de ses amis, caissier à Glascow, avait oublié d’inscrire une somme de six livres qu’il avait payée à un bègue. A la fin de l’année il trouva, en faisant ses comptes, une erreur de six livres dont il ne put retrouver l’origine. Ce fut seulement dans le sommeil que l’image du bègue se présenta à son esprit avec tous les détails de l’affaire.

Maury, après avoir cherché étant éveillé dans quel pays était située la ville de Mussidan, se rappelle en dormant que c’est un chef-lieu de canton de la Dordogne.

Le même auteur se voit en rêve à Trilport ou il avait séjourné enfant. Il y rencontre un homme qui lui dit s’appeler C. et être gardien du port. Au réveil, M. Maury, poursuivi par le nom de C. demande a une vieille domestique depuis longtemps au service de sa famille si elle sait qui était C. Celle-ci répond qu’il était garde du port (16).

Les trois premiers des faits que nous avons cités ne prouvent absolument rien. Le rêveur s’était livré à un travail de cérébration inconsciente qui produisit son résultat pendant le sommeil, mais qui aurait pu aussi bien pendant la veille conduire à la solution désirée.

Le rêve du garde du port est plus concluant ; l’hypermnésie n’a pas persisté tout entière pendant la veille, puisque Maury réveillé se rappelle le nom de son interlocuteur et non pas sa profession. Toutefois il n’est pas absolument probant, car il est des moments où, même pendant la veille, la mémoire est anormalement excitée. L’hypermnésie dans le sommeil pouvait être accidentelle. On sera peut-être tenté d’invoquer en faveur de l’hypermnésie dans le sommeil le phénomène suivant. On s’endort souvent en ne sachant pas une leçon et on se réveille en étant capable de la réciter. Un avocat de mes amis, dont le témoignage m’inspire toute confiance, m’a dit avoir constaté ce fait, d’ailleurs bien connu, en apprenant [p. 644] ses plaidoiries. Mais cela prouve simplement que l’esprit s’est livré pendant la nuit à un effort persévérant et fructueux pour ressaisir les phrases et les idées qui, le soir, se dérobaient à lui. On n’a pas le droit de conclure rigoureusement du fait que la mémoire a travaillé longtemps, qu’elle est douée d’une puissance de rappel plus grande. Si elle s’était exercée pendant la veille d’une manière aussi suivie peut-être serait-elle arrivée à des résultats encore plus heureux.

Rien ne permet donc d’affirmer que la mémoire est surexcitée pendant le sommeil. Il n’est pas toutefois impossible qu’il en soit ainsi, surtout si le sommeil naturel a des analogies avec le somnambulisme où l’hypermnésie se rencontre souvent.

Une de ces analogies est que, dans le sommeil naturel, on se rappelle fort bien les événements dont on a été le témoin pendant qu’on était éveillé et très péniblement les pensées qu’on a eues étant endormi. Dans le somnambulisme la mémoire possède certainement des aptitudes spéciales venant de causes inconnues il en est peutêtre de même dans le sommeil naturel. Quoiqu’il en soit, une autre raison rend encore le souvenir des rêves difficile, c’est leur bizarrerie. Les statistiques de M. Sante de Sanctis nous montrent en effet qu’on se souvient beaucoup mieux des rêves raisonnables et cohérents que des autres rêves. Nous allons tenter d’expliquer ce fait. Nous suggérons à une hystérique, disent MM. Raymond et Janet (17), « qu’elle est générale d’armée. Un autre moment, nous lui suggérons qu’elle est une princesse. Eh bien, pendant qu’elle est princesse, demandez-lui ce qui s’est passé pendant qu’elle était général, elle n’a aucun de ces souvenirs. Dans une pensée trop étroite les systèmes psychologiques s’excluent réciproquement (18) ». De même que ces suggestions, le rêve est aussi très souvent, à cause de sa bizarrerie et de son incohérence, un système psychologique fermé ne possédant pas de point de contact avec les pensées qui, une fois éveillés,’occupent notre esprit. Sans doute, nous l’avons montré précédemment, une idée peut apparaître à la conscience sans avoir de lien avec la précédente, mais toujours est-il que ce lien, s’il existe, facilite sa formation.

De plus, si des idées étranges et déraisonnables satisfont le dormeur, elles répugnent à l’homme éveillé, qui pour cette raison en conservera difficilement le souvenir. Cette résistance que met l’esprit à penser l’absurde à l’état de veille, peut être constatée à l’aide de certains faits. [p. 645]

« M. Londe, un jour qu’une hystérique était en état de somnambulisme, s’approcha d’elle et, lui montrant un cliché qu’il tenait à la main et qui représentait une vue des Pyrénées avec des ânes gravissant une côte, il lui dit : « Regardez, c’est votre portrait, vous êtes toute nue ». La malade réveillée se souvient de cette suggestion. Chaque fois qu’elle aperçoit le cliché « elle trépigne de colère, car elle s’y voit toujours représentée nue. Au bout de deux ans, l’hallucination dure encore. Cette survie extraordinairement longue de l’hallucination s’explique bien par la théorie du point de repère. La photographie offre en réalité à la malade un nombre immense de points de repère, qui s’étant associés à l’image hallucinatoire, l’évoquent avec une force invincible en accumulant leurs effets. Ce qu’il y a de plus curieux dans cette observation, c’est que la malade ne voit point ces points de repère ou plutôt ne se rend pas compte de leur nature, car il faut bien qu’elle voie pour projeter son hallucination mais elle n’arrive pas à reconnaître qu’ils forment par leur réunion une vue de Pyrénées (19).

Selon nous, le sujet repousse dans l’inconscience ces points de repère après les avoir perçus, parce que, si elle les reconnaissait, elle se verrait toute nue, avec des ânes au milieu des Pyrénées. Elle ne comprendrait pas sa présence dans les montagnes et cette représentation absurde répugnerait à son esprit.

C’est également pour le même motif que les personnes qui obéissent, sans le savoir, à des suggestions post-hypnotiques, cherchent toujours à trouver un motif valable à leurs actes même les plus bizarres.

On peut toutefois contraindre le cerveau à penser l’absurde à l’état de veille, en faisant l’expérience suivante. Il suffit de laisser errer librement son imagination en s’astreignant seulement à cette condition de n’avoir jamais d’interruption de pensée. Je suis arrivé au résultat suivant. Je pense au cap Misène d’où je regarde la mer. Je me trouve à Capri sur le mont Solaro. Je regarde le soleil, j’y vois des taches noires avec des bras et des jambes. Une longue corde se tend entre le soleil et la terre. Des sillons apparaissent dans le soleil un chemin de fer le traverse. Ce chemin de fer sort du soleil et serpente dans l’air. Il tombe sur la ville de Naples et écrase des maisons. Un homme sort de ces maisons écroulées. Il fait le moulinet avec ses bras, il se jette dans la mer et nage jusqu’à un paquebot. On le recueille et on le porte en triomphe. L’homme s’élance sur un mât et s’assied sur sa pointe. [p. 646]

La raison de ce tissu d’absurdités est facile à comprendre. En voyant le soleil, j’ai eu l’idée plus ou moins consciente que les mondes stellaires pouvaient être habités. Si je n’avais pas astreint mon esprit à la nécessité de toujours penser, j’aurais probablement fait un temps d’arrêt pour me reposer et l’idée me serait venue qu’on pourrait peut-être un jour connaître ces habitants des planètes, ou encore j’aurais pensé qu’ils étaient peut-être, s’ils existaient, d’une constitution différente de la nôtre. Mais au lieu de procéder avec cette lenteur naturelle, j’exige de mon esprit qu’il me fasse apparaître immédiatement une idée. Alors, au lieu de prendre le temps de me représenter une planète, il place des habitants dans le globe embrasé du soleil, ce qui est plus rapide, puisque l’image du soleil est déjà présente à mes yeux. Mais je demande à mon esprit immédiatement une autre idée. Il m’obéit encore et, pour imaginer une communication entre le soleil et la terre, il prend le moyen le plus absurde mais le plus simple, celui de tendre une corde. Je ne lui laisse pas de trêve. Sur le champ il me représente des raies dans le soleil, probablement des travaux d’art. En effet, je vois un chemin de fer. Mais il me faut toujours une idée nouvelle. Le chemin de fer, pour m’en fournir, sort du soleil et se promène dans l’air. Il fait des circuits au-dessus du golfe de Naples. Je suis las de ces circuits, je réclame une idée différente. Pour me débarrasser du chemin de fer il n’y a rien de mieux à faire que de le précipiter comme Phaéton et son char. Il tombe sur la ville de Naples. Là, nécessairement, il démolit des maisons. Je demande toujours un spectacle nouveau. Un homme sort immédiatement des maisons écroulées. Mais cet homme ne peut demeurer longtemps immobile devant moi, puisqu’il faut à mon imagination un changement perpétuel. Il tourne les bras, puis il se jette dans la mer. Mais il ne peut nager indéfiniment, il est recueilli. Recueilli, il ne peut rester inactif. On s’occupe de lui et on le porte en triomphe. Enfin, ne sachant plus qu’en faire, je m’en débarrasse en l’asseyant au haut du mât.

L’esprit est comme le microbe. Un microbe dans un milieu de culture consomme les aliments qu’il préfère ; si on le transporte dans un autre milieu où ces aliments manquent, il se contentera d’une nourriture de qualité inférieure. Il sera à la ration de disette. De même si on ne laisse pas à l’esprit le temps de se préparer une nourriture sensée, il sera forcé de consommer ce qu’il trouve, c’est-à-dire l’absurde. Et la preuve que ce travail forcé lui déplaît, est que je ressentis une certaine lassitude d’esprit après avoir imaginé tout ce spectacle déraisonnable.

Si je laissais au contraire errer librement mon esprit, mais sans [p. 647] exiger qu’il n’y eût aucune interruption de pensée, les images que j’obtenais étaient parfois décousues mais non absurdes, ou, s’il se glissait dans la trame de mes pensées une idée contraire au bon sens, le fait était exceptionnel et venait peut-être de ce que j’avais pressé inconsciemment le cours de mes pensées en expérimentant. Si la répugnance de l’esprit à penser l’absurde entrave dans une certaine mesure la mémoire des rêves, elle rend impossible leur réminiscence quand ils sont déraisonnables. Des idées incohérentes dont on se rappelle peuvent fatiguer l’esprit ; celui-ci toutefois laisse se dérouler devant lui une suite de pensées contraires au bon sens s dont il comprend l’origine. Mais il croit indigne de lui de s’occuper d’absurdités auxquelles il a déjà pensé, s’il ne se souvient pas d’y avoir pensé. Ainsi je pourrai me rappeler avoir vu en rêve le concierge X. devenu ministre, porter un toast et monter sur la table. Mais si j’ai oublié ce rêve, je ne me représenterai pas, une fois éveillé, X. ministre et sur une table.

Si l’incohérence du rêve empêche souvent d’en garder le souvenir, elle est en revanche le meilleur critérium qui permette de le distinguer des événements réels. Tissié cite plusieurs exemples de rêves qui, selon nous, ont été pris pour des faits ayant eu lieu dans l’état vigil, parce qu’ils étaient très logiquement enchaînés et très vraisemblables (20).

Nous avons la bonne fortune d’être en possession d’un cas de ce genre. Mme T. donne à sa fille, âgée d’environ treize ans, une paire de bottines qu’elle avait commandées et qu’elle n’avait pu porter parce qu’elles se trouvaient trop petites. Les bottines avaient besoin d’une modification et furent envoyées chez le cordonnier. Très fière de mettre des chaussures de grande personne, la fillette attendait la livraison avec impatience. Un matin elle vint trouver sa mère et lui demanda : « Maman, avez-vous vu mes chaussures qu’hier en rentrant j’ai trouvées sur le palier renfermées dans une boite et que le marchand avait posées là sans doute parce qu’on ne lui avait pas ouvert ? J’ai pris le paquet que j’ai porté dans ma chambre. Ce matin je le cherche et je ne puis le trouver. » La mère étonnée demanda à l’enfant pourquoi elle était rentrée seule. Celle-ci répondit que la veille on l’avait simplement reconduite au bas de l’escalier, ce qui, du reste, était exact. Interrogés, les domestiques déclarèrent n’avoir pas vu la boite on chercha encore plusieurs jours ce paquet sans succès, lorsque le cordonnier rapporta les bottines qui n’avaient pas quitté son atelier. [p. 648]

Le fait m’a été raconté par la personne elle-même qui avait été le jouet de cette illusion. Cette personne, qui est maintenant beaucoup plus âgée, n’a pu me dire si elle s’était aperçue qu’elle avait rêvé. Mais comme je la connais fort bien, et comme je sais qu’elle n’est ni menteuse, ni le moins du monde hystérique, il est très probable que le paquet de chaussures avait été vu en rêve.

La grande vraisemblance et l’enchaînement très logique de certains rêves cités par M. Tissié et celui que j’ai rapporté, pour le cas ou ce serait réellement un rêve, ont certainement contribué à provoquer la confusion. Mais il est également possible que les sujets de Tissié et que la fillette dont nous avons parlé aient eu une hypermnésie morphéique durable ou accidentelle qui leur permit de se représenter leurs rêves avec une vivacité égale à celle des événements réels.

Nous avons tenté d’expliquer les principaux phénomènes qu’on rencontre au cours des rêves. La tâche nous a été facilitée par la grande masse d’observations qu’ont réunies les auteurs qui ont écrit sur la question. M. Sante de Sanctis, entre autres, a enrichi la psychologie du rêve d’une foule de faits nouveaux, tout en laissant leur interprétation ouverte. Grâce à ces documents on a pu saisir dans ses grandes lignes le mécanisme du sommeil et voir comment varie le jeu de ce mécanisme selon que telle ou telle faculté est inactive ou surexcitée, selon que l’esprit du sujet est plus ou moins richement doué, selon que le rêve présente ou non de la cohérence.

BARON CHARLES MOURRE

NOTES

(1) Voir le numéro de mai 1903.

(2) Ribot, Psychologie de l’attention, p. 159.

(3) L’appréciation du temps dans le rêve, Revue philosophique, 1895, t. II. [en ligne sur notre site]

(4) Sante de Sanctis, I sogni. p. 207.

(5) Ibid., p. 236.

(6) Sante de Sanctis, I sogni, p. 213.

(7) Pour la bibliographie de la question, cf. Vaschide et Piéron, La psychologie du rêve, aux chapitres Aliénation mentale et Hystérie, ainsi que l’ouvrage de Sante de Sanctis, I sogni, pp. 283, 284, 303.

(8) Cette constatation de Moreau de la Sarthe a été empruntée à Vaschide et Piéron, Psychologie du rêve.

(9) Faure, Rêves morbides, Archives de médecine, p. 558, cité par Tissié.

(10) Cité par Tissié, Les rêves, p. 77 et 85.

(11) Voir, pour plus de détails, l’ouvrage de Vaschide et Piéron, La psychologie du rêve, auquel j’emprunte ces noms d’auteurs.

(12) Ibid., p. 34 à 37.

(13) Seules les observations III, VII, VIII, X ont une valeur indiscutable.

(14) Ribot. Les maladies de la personnalité, p.27.

(15) R. Macnish, The philosophy of sleep, p. 81.

(16) Maury. Le sommeil et les rêves. 1861, p. 6. Ces deux derniers exemples ont été déjà cités par MM. Binet et Féré.

(17) Raymond et Janet, .Névroses et idées fixes, t. II, p. 271 Paris, F. Alcan, 1898.

(18) Raymond et Janet, .Névroses et idées fixes, t. II, p. 271 Paris, F. Alcan, 1898.

(19) ). Binet et Féré, Le magnétisme animal, p. 178.

(20) Tissié, Les rêves, p. 164 à p. 168.

moureereve2-0002

Ileana Cerato – Soleddad

 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE