Charles Ladame. L’association des idées et son utilisation comme méthode d’examen dans les maladies mentales. Extrait de la revue « L’Encéphale », deuxième série, troisième année, deuxième semestre, 1908, pp.180-195

Charles Ladame. L’association des idées et son utilisation comme méthode d’examen dans les maladies mentales. Extrait de la revue « L’Encéphale », deuxième série, troisième année, deuxième semestre, 1908, pp.180-195

 

Problèmes théoriques et pratiques de la psychoanalyse, par Ch. de Montet. Article paru dans la revue « L’Encéphale », (Paris), deuxième semestre, 1911, pp. 92-93. [Article de Ch. Montet paru originalement dans la revue allemande (Journal für Psychologie und Neurologie, vol. XVII, supplément janv. 1911.)]—

C’est aussi à travers l’analyse et la critique de la psychoanalyse, devenue psychanalyse, qu’elle pénétrera le champ de la pensée française, et c’est pourquoi, contrairement à la plupart des historiens, nous répertorions également les « articles » y ayant trait.

Charles Madame (1871-1949). Médecin psychiatre suisse, il fut directeur de l’hôpital de Bel-air. Ses travaux sont marqués par son goût prononcé par l’anatomopathologie. Il fut l’un des premiers à s’intéresser à l’art psychopathologique, devenue Art brut. Sa collection d’œuvres de malades mentaux, rachetée par Dubuffet, constitua le socle du musée d’Art brut de Genève. Il abandonna ses responsabilités professionnelles après avoir perdu la vue, puis l’ouïe en 1938.
Quelques travaux :
— L’association des idées et son utilisation comme méthode d’examen dans les maladies mentales. Extrait de la revue « L’Encéphale », deuxième série, troisième année, deuxième semestre, 1908, pp.180-195. [en ligne sur notre site]
— Problèmes théoriques et pratiques de la psychoanalyse, par Ch. de Montet. Article paru dans la revue « L’Encéphale », (Paris), deuxième semestre, 1911, pp. 92-93. [Article de Ch. Montet paru originalement dans la revue allemande (Journal für Psychologie und Neurologie, vol. XVII, supplément janv. 1911.)] [en ligne sur notre site]
— A propos de la folie religieuse. Paris, Masson et Cie, 1921. 1 vol.
— Guy de Maupassant. Lausanne, 1919. 1 vol.
—  Homosexualité héréditaire et homosexualité acquise. Lyon, 1914.
— La thérapeutique des maladies mentales par le travail. Extrait du Congrès des Médecins Aliénistes et Neurologiste de France… XXX session. Genève-Lausanne, 1926. Paris, Masson et Cie, 1926. 1 vol.
— Procès criminel de la dernière Sorcière brulée à Genève le 6 avril 1652, publié d’après les documents inédits et originaux conservés aux Archives de Genève (n°3455). Paris, Aux bureaux du Progrès Médical et A. Delahaye et Lecrosnier, 1888. 1 vol. in-8°, XII p., 52 p. Dans la « Bibliothèque diabolique (Collection Bourneville) ».

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. — L’ image a été rajoutée par nos soins. — Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

[p.180]

L’ASSOCIATION DES IDÉES
ET
SON UTILISATION COMME MÉTHODE D’EXAMEN
DANS LES MALADIES MENTALE
pa
Ch. LADAME
Médecin adjoint à la clinique psychiatrique et à l’asile de Bel-Air. Genève.

Nos connaissances en psychologie ont fait de très grands progrès durant ces dernières années, grâce surtout au perfectionnement des méthodes utilisées pour l’examen de l’état psychique de l’individu normal et pathologique.

Parmi les nombreuses méthodes employées dans ce but, celle de l’association des idées, appliquée à l’examen psychique des personnes atteintes d’aliénation mentale, a beaucoup contribué à préciser nos notions sur la psychologie pathologique.

Une transformation complète est même en voie de s’opérer dans ce domaine depuis que la psychologie expérimentale est appliquée systématiquement à ces recherches.

Une impulsion considérable a été donnée récemment par nos confrères de langue allemande à cette étude de l’association des idées et à son utilisation pratique dans l’examen psychique chez l’homme normal et chez l’aliéné.

Un lustre à peine nous sépare des desiderata exprimés par Claparède (1) et déjà toute une pléiade de. savants se sont mis à la tâche pour combler les vœux du distingué psychologue.

Nous nous proposons, dans le présent article, de faire un exposé succinct de l’état actuel de cette question. [p.181]

Nous ferons d’abord une rapide revue des diverses méthodes basées sur l’association des idées, qui sont utilisées pour établir le bilan psychologique d’un malade.

Puis nous résumerons les faits de psychologie individuelle récemment et définitivement acquis à la science psychologique.

Enfin nous examinerons les avantages et les inconvénients que la psychiatrie peut retirer de l’application systématique de ces méthodes pour l’examen des personnes atteintes de maladies mentales.

Nous laisserons intentionnellement de côté tout ce qui a trait à l’étude psychologique proprement dite du phénomène de l’association des idées, le mécanisme, la valeur, la force, la vitesse des associations, etc,, etc., pour n’envisager ce phénomène que comme un moyen, une méthode.

Nous ne retiendrons des données de la psychologie normale que ce qui nous sera strictement nécessaire pour la clarté du sujet.

Le lecteur qui s’intéresserait à ces questions pourra étudier avec fruit l’ouvrage fondamental de Claparède (2). Ce travail est la seule étude d’ensemble de la question de l’association des idées. Claparède facilite l’initiation à ce problème si ardu et si obscur.

Les psychiatres, qui appliquent systématiquement la méthode des associations à l’examen des malades, ont essentiellement pour but d’analyser des symptômes souvent peu manifestes et aussi de découvrir les pensées et les états d’âme jalousement soustraits à l’investigation de l’expérimentateur.

C’est aussi à l’aide des associations que l’on arrive à faire extérioriser au malade, sans qu’il s’en rende nullement compte, les affects les plus secrets, refoulés au plus profond de son être, alors que l’interrogation la plus serrée et la plus habilement conduite, inhibe le plus souvent le malade à tel point, qu’il tombe dans le mutisme le plus absolu.

Certains auteurs caressent même l’espoir d’arriver à faire un classement des psychoses basé sur les différences ou les analogies des réactions psychologiques. Bleuler (3), dans l’introduction des travaux de Jung sur l’association ne dit-il pas :

« La méthode (des associations) s’est révélée comme très fructueuse. Le docteur Jung réunit un nombre considérable d’observations qui permirent non seulement de constituer les types psychiques spéciaux chez les gens normaux, mais qui conduisirent, notamment, au diagnostic et à la symptomalogie d’un grand nombre de psychoses.

« Nous pouvons dès maintenant, à l’aide des associations, diagnostiquer dans bien des cas, la démence précoce, l’épilepsie, différents types d ‘imbécillité, certaines formes d’hystérie, sans parler des maniaques avec leur fuite des idées depuis bien longtemps connue et d’autres cas analogues. Nous avons aussi l’espoir bien fondé d’arriver à comprendre, [p.182] avec l’aide des associations, et à pouvoir classer en groupements naturels, des groupes restés jusqu’ici imprécis. Il en sera sans doute de même de certaines formes paranoïdes, et d’autres maladies mal définies ou mal délimitées, connues sous le nom de psychopathies, hystérie, neurasthénie, etc. »

Quelques auteurs reconnaissent des types particuliers de réaction qui permettraient de faire dès maintenant le diagnostic différentiel des différentes psychoses.

La tentation est grande de vouloir chercher dans les différents caractères psychologiques de l’association, un critérium commode pour créer une classification nouvelle des psychoses.

Ne serait-ce pas aboutir à un fâcheux résultat après tant de luttes, tant de difficultés vaincues, tant de recherches opiniâtres et de découvertes précieuses des grands maîtres de la psychiatrie, au moment où l’on entrevoit la prochaine atteinte du but auquel aspirent, depuis si longtemps, les médecins aliénistes ; ne serait-ce pas fatal de voir la psychiatrie quitter le terrain solide de l’anatomie pathologique, pour se lancer dans le domaine si inconsistant de la psychologie, qui menace d’enlever à la pathologie mentale sa seule base vraiment médicale, en l’entraînant dans les questions métaphysiques.

Si grands que soient les services rendus par la psychologie expérimentale, il est certain, toutefois, que les données qu’elle fournit (même avec le perfectionnement des méthodes de l’association) n’éclaireront jamais qu’un seul côté de la vie psychique.

Qu’on nous comprenne bien, nous n’élevons nullement la voix contre la psychologie expérimentale et les psychiatres qui l’utilisent. Bien au contraire, nous les apprécions grandement. Mais nous pensons que la psychologie expérimentale, et plus particulièrement les méthodes dont elle dispose (comme le phénomène de l’association des idées par exemple), doivent être et ‘doivent rester des méthodes auxiliaires, qui seront toujours très précieuses et excellentes pour l’étude de l’état des facultés psychiques et de leur fonctionnement.

Les renseignements que ces méthodes peuvent nous fournir ne doivent être qu’un appoint, servant de complément aux données des autres méthodes d’investigation.

Les diagnostics des psychoses, souvent si malaisés et si incertains, seront alors grandement facilités.

Aussi longtemps que l’on n’en demandera pas davantage à la méthode des associations, on ne la sortira pas du rôle utile qu’elle peut jouer dans la psychiatrie, entre des mains expérimentées.

Par contre, sitôt que la méthode quittera ce domaine, elle dépassera les bornes de ses compétences et elle mettra en péril la science psychiatrique tout entière, comme nous l’avons déjà indiqué.

Après ces quelques considérations générales, abordons le fond même de notre sujet. [p.183]

Galton (4) est le premier qui appliqua la méthode expérimentale à l’étude de l’association des idées. Il a laissé une belle étude sur la faculté d’apprendre, méthodiquement examinée chez l’homme normal et chez l’idiot.

Wundt (5) sous la direction de Galton, s’engagea franchement dans cette voie expérimentale. Il fit, avec plusieurs de ses élèves, toute une série de recherches qui avaient pour but essentiel d’arriver à préciser le temps de réaction.

On entend par temps de réaction (6) la durée du temps qui s’écoule entre l’émission de l’inducteur et l’énonciation de l’induit.

Trautscholdt (7), sur l’invitation de son maître Wundt, fit la première tentative d’une classification des associations. Il distingua deux grands groupes : les associations internes et les associations externes.

A la même époque, parurent encore quelques travaux importants sur l’association des idées, études de psychologie expérimentale pure.

M. Kraepelin (8), un disciple de Wundt, et ses élèves, reprirent toute la question dans une série considérable de publications et firent faire à l’étude du phénomène de l’association des idées un pas décisif en avant.

A Kraepelin revient l’honneur d’avoir définitivement introduit en psychiatrie les recherches sur l’association des idées.

Il ouvre la série des « Travaux psychologiques » de 1896, par une magistrale étude sur l’expérimentation psychologique dans la psychiatrie.

« Il est bien temps, dit-il, que chez nous aussi, dans les questions psychologiques, les recherches sérieuses et consciencieuses prennent la place des hypothèses spirituelles et des découvertes les plus profondes. Nous ne pouvons pas progresser davantage dans les voies de l’inconnaissable. et l’indémontrable. »

Kraepelin fit une série de recherches expérimentales sur les effets produits par les poisons (l’alcool spécialement) sur l’association des idées.

Roemer (9), un élève de Kraepelin, se consacra plus spécialement à l’étude du « temps de réaction ».

Aschaffenbourg (10), un des brillants élèves de Kraepelin publia toute une série de travaux sur la psychologie expérimentale. Il étudia l’association [p. 184] des idées et aussi les effets des poisons (11) sur l’organisme dans leurs rapports avec l’activité cérébrale.

Aschaffenbourg constata alors que le « temps de réaction » dans la psychose maniaque dépressive, bien loin d’être accéléré, était au contraire souvent très ralenti. Ce fait si important a été maintes fois constaté depuis et constamment confirmé. C’est là, on le comprend, un argument des plus heureux que les partisans de l’unité des états maniaques et des états dépressifs dans la psychose maniaque dépressive n’ont pas tardé à mettre en valeur.

Nous pouvons dire, à ce propos, qu’en novembre dernier (12), nous avons eu l’occasion d’entendre un des élèves de Kraepelin démontrer, à l’aide de graphiques, la marche parallèle de la température, de la pression sanguine, du pouls et de la respiration dans les états d’excitation et de dépression mentale, ainsi que dans les états mixtes de la psychose maniaque dépressive. Ces divers graphiques pouvaient littéralement se superposer et étaient donnés comme étant de même valeur.

Nous sommes redevables à Sommer (13) de l’application systématique des phénomènes d’association dans les états pathologiques. Le premier, il eut l’idée d’utiliser dans ce but une méthode appropriée à l’examen psychique de déments précoces, d’idiots et d’épileptiques.

Pour son interrogatoire, Sommer établit une liste de mots inducteurs divisés en trois groupes, allant du simple au composé, des notions concrètes aux notions abstraites. Il s’efforce de trouver des tests qui permettent de jeter un coup de sonde dans tous les domaines de la vie psychique, l’intelligence, les sentiments, la volonté.

La liste Sommer fut utilisée pendant de longues années comme un instrument pratique et commode ; on l’employait de préférence à des séries personnelles. Les auteurs les plus différents pouvaient établir ainsi des comparaisons fructueuses en confrontant les résultats de leurs expériences, faites dans des conditions à peu près analogues.

Nous avions traduit cette liste en 1904. Bien qu’elle ne s’adaptât pas parfaitement au public de langue française que nous expérimentions alors, nous l’avions utilisée néanmoins avec avantage, pour l’examen d’une vingtaine de personnes, hommes et femmes, normaux et aliénés qui nous fournirent près de trois mille réactions.

Les résultats intéressants obtenus à cette époque, n’ont pu être publiés jusqu’ici; nous nous en réservons l’étude pour un travail ultérieur. Dès lors, on a créé de nouvelles listes d’inducteurs comme nous allons le voir, de telle sorte que nos recherches pourraient paraître un peu [p. 185] démodées. Il n’en est rien cependant, car si nous comparons les données recueillies en 1904 avec les faits publiés depuis lors et qui ont été obtenus avec une autre ordonnance des tests inducteurs, nous pouvons aisément nous convaincre de la justesse de bien des conclusions tirées .de nos expériences et de la pleine actualité d’un grand nombre de nos examens.

On aurait bien tort de croire qu’il faut rejeter les listes de Sommer. Nous estimons au contraire qu’avec quelques modifications, quelques transpositions de mots-tests, en jetant un peu de désordre dans la belle ordonnance proposée par le professeur de Giessen, ses listes rendront encore de grands services.

Claparède (14), dans le paragraphe consacré aux états pathologiques, analyse avec assez de détail le dispositif expérimental de Sommer. Il montre que nous lui sommes redevables d’avoir unifié les méthodes employées en proposant « de se servir toujours du même excitant, du même inducteur (Princip des gleichen Reizes), non seulement chez un même patient pour suivre les différentes phases de sa maladie, mais encore d’un malade à l’autre, afin d’avoir une base solide de comparaison ».

Voici la liste des tests inducteurs telle que Sommer la publia dans la première édition de son traité des méthodes d’examen.

Clair. Sucré. Racines. Ah !
Foncé. Acide. Feuille. Oh !
Blanc. Amer. Tiges. Halloh !
Noir. Salé. Fleurs. Eh !
Rouge. Bouton. Aie !
Jaune. Douloureux. Floraison. Pouah !
Ver. Chatouilleux.
Bleu. Affamé. Abeilles. Colère.
Assoiffé. Papillon. Amour.
Large. Dégoûtant. Aigle. Haine.
Haut. Brebis. Lumière.
Profond. Beau. Lyon. Crainte.
Épais. Laid. Homme. Effroi..
Mince.
Rond. Tête. Mari. Penchant.
Anguleux. Main. Épouse. Volonté.
Pointu. Pied. Jeune filles. Commandement.
Cerveau. Jeune garçon. Désir.
Tranquille. Poumons. Enfants. Activité.
Lent. Estomac. Oncle. Décision.
Rapide.
Chaise. Paysans. Compréhension.
Poilu. Table. Bourgeois. Intelligence.
Lisse. Miroir. Soldat. Ruse.
Ferme. Lampe. Pasteur. Projet.
Dur. Canapé. Médecins. Reconnaissance.
Mou. Lit. Roi. Bêtises.
Froid. Escalier. Maladie. Conscience.
Tiède. Chambre. Malheur. Sommeil.
Chaud. Maison. Crime. Rêves.
Brûlant. Palais. Détresse. Souvenir.
Ville. Remords. Mémoire.
À voix basse. Rue. Misère. Pensée.
À haute voix.
Hurlant. Montagne. Bonheur. Loi.
Aigue. Rivière. Récompense. Ordre.
Vallée. Bienfait. Mœurs.
Parfumé. Océan. Santé. Droit.
Puant. Étoiles. Paix. Justice.
Pourri, moisi. Soleil. Joie. État.

On adresse actuellement de nombreuses critiques à la disposition des groupes de tests de Sommer. Quelques-unes parmi ces critiques semblent justifiées jusqu’à un certain point, comme nous venons de le dire.

D’autres, par contre, sont moins fondées ou même ne le sont pas du tout. Les différents auteurs partant de points de vue tout à fait différents et tendant à des buts divers, il va de soi qu’une même liste d’inducteurs ne pouvait satisfaire à des fins si variées.

Il s’agit ici, on le voit, bien plus d’un malentendu que de toute autre chose.

L’objection principale, que nous considérons aussi comme justifiée, en ayant à maintes reprises constaté les inconvénients, c’est le fait du groupement dans une même catégorie, des analogues et des contraires qui forcément s’influencent mutuellement, et appellent des associations par consonance, par ressemblance ou par contraste. Les résultats s’en trouvent ainsi faussés et bon nombre de réactions sont annulées, ce qui diminue d’autant les résultats finaux.

La forme, la valeur, la vitesse des associations sont modifiées, le temps de réaction est directement influencé. Dans certains cas, il est anormalement abrégé par formation d’associations purement mécaniques.

Dans d’autres cas, surtout chez les individus normaux, ce temps est prolongé par la recherche d’une réaction autre que celle qui se présente mécaniquement à la pensée.

 

La série des mots inducteurs de Sommer a non seulement le grand mérite d’avoir été la première du genre, mais elle a aussi l’immense avantage d’être très impartiale, très impersonnelle. Elle ne préjuge de rien, son but unique est de jauger, si l’on peut ainsi dire, en peu d’instants toute une capacité intellectuelle et morale.

C’est là un adjuvant précieux dans l’examen psychique de nos malades. [p. 187]  Il s’adapte à tout le monde, et permet de faire un classement assez rapide de l’état psychique d’un malade donné et aussi de ses connaissances acquises.

Toutefois, cette méthode, pas plus qu’une autre, ne permet de pénétrer bien profondément dans l’âme de l’expérimenté, même si l’on a soin de chercher après chaque série d’expériences les sentiments de la personne interrogée au moment de sa réponse. L’introspection objective nous échappera longtemps encore.

Sommer (15) appliqua sa méthode à différentes catégories d’aliénés, à des déments précoces et à des épileptiques en particulier.

Le premier, il note la réaction égocentrique, que l’on dit propre à l’épileptique et les bizarreries capricantes du catatonique.

Il cite au long dans l’ouvrage mentionné, les observations de quelques malades avec l’examen détaillé et bien analysé des réponses aux mots tests. Il note le caractère différent des réactions selon la psychose, et en tire des conclusions, peut-être prématurées, en tout cas intéressantes, sur le diagnostic différentiel que l’on peut établir avec l’aide de sa méthode entre les diverses maladies mentales.

Ziehen (16) publie une étude capitale et de haute valeur sur l’association des idées chez l’enfant. Il constate que le caractère le plus constant et le plus frappant des associations à cet âge, c’est d’être avant tout des représentations individuelles.

Ranschbourg et Balint (17) s’adressent à l’âge extrême de l’homme en étudiant le phénomène de l’association chez les vieillards.

Ils notent, entre autre, la prépondérance des associations internes et la prolongation notoire, mais variable il est vrai d’un individu à l’autre, du temps de réaction.

Citons encore les très importantes recherches d’Aschaffenbourg concernant l’action de la fatigue corporelle et intellectuelle sur l’association des idées.

Celles non moins capitales de Kraepelin (18) et de ses élèves sur les associations et l’usage de l’alcool (19). Celles de Claparède (20) sur l’influence de la nicotine sur le processus associatif.

Wrechner (21) consacre une copieuse monographie à l’étude d’une idiote, en utilisant le schéma de Sommer. [p.188]

Parmi les faits saillants et nouveaux, il note la pauvreté des représentations mentales dont sa malade faisait preuve, le renouvellement presque nul de celles-ci et le temps de réaction considérablement prolongé.

Ces résultats, que nous avons obtenus en 1904 en examinant le mode de réagir de quelques idiots et de quelques imbéciles, confirment pleinement les conclusions des auteurs précédents.

Le temps de réaction aux inducteurs est fonction directe du degré de l’intelligence du sujet. Plus on descend l’échelle intellectuelle, plus aussi se prolonge le temps de réaction. Si bien que, en fin de compte, le malade (les idiots) n’émet plus aucune évocation.

Il est intéressant de noter à ce propos, l’avantage du dispositif Sommer, qui permet d’avoir une vue d’ensemble instantanée des réactions des personnes soumises à l’examen de l’association des idées, en jetant un coup d’œil sur les listes des trois groupes de tests. La troisième liste est celle qui souffre en premier lieu. Et enfin, quand on a affaire à des idiots profonds, les inducteurs du premier groupe ne réveillent plus aucune réaction.

Un autre détail nous a frappé. La simple lecture des résultats d’un examen des associations permet, dans bien des cas, de distinguer un imbécile d’un dément.

En d’autres termes, entre l’individu qui n’a rien acquis et celui qui est frappé de déchéance intellectuelle à un moment donné de son développement, il y aura des particularités, dans les réponses, qui mettront sur la voie d’un diagnostic exact.

Le dément aura dans ses réponses des réminiscences de lecture ou de choses entendues à l’école.

Comme exemple, nous citons la réponse suivante faite par un dément. «Au test état il répondit: « État des Romains. » Jamais un imbécile ne saurait faire une telle trouvaille.

C’est alors que Jung de Zurich publie toute une série de travaux sur l’association des idées.

Il transforme complètement le questionnaire des mots tests de Sommer, l’adapte à une fin bien déterminée et utilise les réactions obtenues de cette manière, comme un moyen préalable et éliminatoire pour appliquer à l’examen de l’état mental. de l’individu interrogé, une autre méthode d’investigation, la pyscho-analyse.

Jung intercale dans son questionnaire des mots tests à volonté, suivant les besoins de la cause, et selon les circonstances du cas à examiner.

En opérant le premier changement, il veut éviter la création d’associations par influence d’analogie ou de contraste. Ceci est fort bien, car on obtient ainsi plus de garanties d’objectivité et de spontanéité dans les réponses.

Jung fait preuve de bon expérimentateur en conservant la faculté [p. 189] d’ajouter des inducteurs spéciaux que l’on veut perdre dans la masse, c’est-à-dire qu’on intercale entre les tests indifférents.

On les surveille de près en attendant leur effet ; si ces mots-là étaient dits par un gramophone, par exemple, ou vus sur l’écran, on aurait toutes les garanties d’objectivité requises par la science expérimentale. On ne peut malheureusement pas se défendre d’un certain doute et ne pas croire que l’expérimentateur, nécessairement averti, n’accentue d’une façon ou de l’autre, les mots-piège, et par-là n’influence plus ou moins inconsciemment, la réaction de la personne examinée.

L’exemple suivant fera peut-être mieux comprendre ce que nous voulons dire. Un individu est soupçonné d’avoir dérobé un portefeuille rangé dans une armoire à glace. La chambre contenait entre autres meubles, une chaise-longue et un bureau-secrétaire. Les mots-piège à glisser dans la liste des tests seront : bureau, secrétaire, glace, portefeuille.

Cette réserve faite, il est une autre critique plus importante encore à adresser à la méthode de Jung.

Cette critique est d’ordre moral.

A supposer que l’on admette le droit d’appliquer cette méthode à la recherche de la vérité dans l’instruction d’un procès criminel, aurait-on aussi le droit d’en utiliser les données pour éclairer le tribunal. Ne risquerait-on pas de faire innocenter des malfaiteurs, ou de contribuer à commettre un déni de justice en faisant condamner un innocent.

Ces réflexions, nées de la lecture attentive des travaux de Jung (22), de Gross (23) et de Wertheimer (24), sont bien plus des craintes théoriques que des critiques de faits accomplis. On comprend cependant le danger de cette méthode entre les mains de personnes inexpérimentées, ou peu scrupuleuses, mais faisant autorité aux yeux du jury.

Au cours de ses recherches faites sur les malades aliénés et sur des gens normaux, Jung découvre un grand nombre de faits nouveaux, intéressants et fort importants, concernant soit le mécanisme de l’association des idées, soit des particularités de cette association.

Il apporte ainsi une contribution énorme à nos connaissances sur la psychologie de l’homme normal et pathologique.

Dès le début, Jung (25) s’aperçut bien vite qu’il était absolument impossible [p. 190] de tirer un parti quelconque des associations obtenues, car les lois de l’association des idées sont encore inconnues.

Aussi s’efforça-t-il tout d’abord de recueillir d’abondantes réactions et de dépouiller cette collection immense de documents qu’il avait rassemblés en collaboration avec Ricklin. Il réussit à en dégager les particularités et à en déduire les lois de l’association chez les individus normaux.

Dans une étude en commun avec Ricklin (26), Jung étudie les associations des gens normaux (infirmiers ou infirmières). Après avoir collationné les réponses obtenues, il vit que les individus doivent être distingués psychologiquement, selon leur culture et selon leur particularités individuelles.

Il obtient ainsi deux types : 1° le type qui réagit subjectivement et 2° le type qui réagit objectivement.

Cette première distinction est très importante. Elle est fondamentale pour l’interprétation des résultats fournis par les réponses aux mots inducteurs.

Car les mots induits, symboles des évocations, seront fort différents selon que l’on aura affaire à l’un ou à l’autre de ces types.

Les personnes qui appartiennent au groupe des objectifs s’attachent essentiellement au sens du mot, dans leur réponse. Elles cherchent à le définir. Elles considèrent le mot inducteur (Jung le remarque très bien) comme un devoir scolaire, et elles s’appliquent à en donner la meilleure définition possible, le plus couramment c’est celle qu’on leur a enseignée à l’école.

Ce groupe des « objectifs » se compose presque exclusivement de personnes peu cultivées.

Le type «  subjectif », au contraire, se distingue par le caractère très personnel, très égocentrique de leurs réponses.

La personnalité de ces individus joue un rôle prépondérant dans leurs réactions aux tests.

Certains événements déterminés de leur vie personnelle qui les préoccupent, sont extériorisés dans leurs associations ; ils ont un « noyau » de souvenirs affectogènes.

Jung est parvenu à découvrir l’existence de ce noyau de la façon suivante. Il fut frappé du fait que certaines évocations se faisaient avec un temps de réaction considérablement ralenti. Il porta son attention sur ce point pendant de nombreux examens et arriva à la conclusion que ces réactions ralenties avaient lieu lorsque le test réveillait l’influence de sentiments se rapportant à des événements déterminés, le plus souvent de nature désagréable. Ce phénomène de retard se présente régulièrement dès que l’on entre dans une sphère d’influence de [p. 191] ces sentiments, c’est ce que Jung dénomme le noyau des souvenirsaffectogènes.

Il nous semble avoir remarqué qu’il n’en est pas toujours ainsi. Souvent, c’est la réaction sur le test lui-même qui agit en prolongeant le temps de réaction et non pas l’action de l’inducteur précédent qui serait reportée sur l’inducteur suivant.

Ainsi, prenons les trois tests a, b, c, comme exemple.

Si b a un temps de réaction prolongé, Jung admettra que c’est l’action de a qui se fait sentir et que a est le mot critique.

Alors que souvent ce sera b lui-même qui sera cause du retard par la difficulté qu’aura la personne examinée à produire une association.

Cet auteur constate encore que les individus du type subjectif sont plus superficiels dans leurs réactions que les objectifs. Les associations des subjectifs sont en outre plus pâles que celles des objectifs.

Comme corollaire à ce fait, on note que la distraction de l’attention agit sur les associations en les pâlissant, et les gens cultivés sont plus distraits que les autres, qui se concentrent sur le stock réduit de leurs représentations.

Jung et Ricklin distinguent dans le groupe des individus avec noyau affectogène un type particulier qu’ils dénomment le « Komplex constellations typus » (type à complexus constellés).

Ces complexus constellés agissent à des degrés divers. Quand leur force inhibitrice est partielle, le ralentissement du temps de réaction n’est pas considérable, et il n’y a qu’une diminution, une atténuation (Vertlachung) de la représentation.

Si, par contre, le complexus détermine une inhibition totale, on constate l’absence complète de toute réaction. Jung qualifie de « Fehler » ce manque d’évocation.

Cet auteur a observé un phénomène d’un autre ordre, qui vient contrôler et confirmer les observations que nous venons de relater.

Il fut frappé de ce que plusieurs des réponses atténuées ou manquantes avec le temps de réaction ralenti, étaient constamment accompagnées d’un trouble de la reproduction.

L’expérience de reproduction consiste en ceci : l’expérimentation une fois terminée, on la recommence en priant la personne soumise à l’examen de répéter ce qu’elle avait associé la première fois. On note ensuite la série des nouvelles évocations.

Or, à l’épreuve de reproduction, on obtenait parallèlement aux réactions absentes ou atténuées, ou bien l’absence de toute évocation, ou bien une réponse nouvelle.

Jung (27) réunit les divers éléments suivants, pour constituer les caractères distinctifs du complexus affectif constellé. Ce sont :

1°Le ralentissement du temps de réaction ; [p.192]

2° La diminution de la qualité des associations ;

3° L’apparition des « Fehler », ou l’absence d’association;

4° Le manque de reproduction des premières évocations (par absence complète de réponse ou par une réponse qui est une évocation nouvelle).

L’auteur (28) démontre cette notion du complexus par l’analyse d’un cas d’hystérie.

Pour Jung, l’hystérie est le type parfait des réactions subjectives et égocentriques (rappelons que ce sont aussi les caractères par lesquels l’individu cultivé se distingue des illettrés !). La sphère des sentiments est manifestement au premier plan chez cette catégorie de malades.

Jung estime de plus que le complexus chez l’hystérique peut, dans bien des cas, être rapporté à un événement affectif unique. Cet événement est le plus souvent un traumatisme sexuel, mais pas exclusivement.

Jung partage ici, on le voit, les vues de Freud (29).

L’auteur viennois, comme on le sait, base toute sa théorie de l’hystérie sur ce traumatisme sexuel initial, qui, pour lui, est sans nul doute le moment étiologique de cette psycho-névrose.

Jung (30) a précisé tout récemment sa manière de considérer ce point de doctrine, dans l’introduction de son ouvrage sur la psychologie de la démence précoce. Il n’est pas aussi absolu que Freud.

Il dit en effet : « Si je reconnais le mécanisme complexe du rêve et de l’hystérie, cela est cependant loin de vouloir signifier que j’attribue au traumatisme sexuel juvénil l’importance exclusive que Freud paraît lui accorder. »

Nous ne voulons pas nous arrêter plus longuement sur ce sujet, malgré l’intérêt qu’il comporte et l’importance de la discussion actuellement soulevée en Allemagne au sujet des conceptions et des méthodes de Freud.

L’ouvrage de Jung que nous venons de citer : « A propos de la psychologie de la démence précoce », nous intéresse aussi par l’application de la méthode des associations à l’analyse de la psychologie de la démence précoce et les résultats qu’il en a obtenus.

Le chapitre V en particulier est la démonstration pratique de la mise en œuvre des réactions associatives pour démêler l’écheveau compliqué des états de conscience d’un aliéné.

Une série de travaux intéressants sur l’association des idées dans diverses formes d’aliénation mentale ont paru ces dernières années sous la direction de Jung. [p 193]

Wehrlin (31) reprend l’étude de l’association chez l’idiot et l’imbécile. Il conclut que ces individus sont tout au bas de l’échelle des non cultivés, ils réagissent en faisant la définition du mot inducteur. C’est là leur caractéristique.

Jung (32) analyse les réactions d’un épileptique. Il note quelques évocations intéressantes, mais ne veut pas encore en tirer des conclusions générales.

Les réactions ont quelques points communs avec celles des gens normaux non cultivés et des imbéciles. Elles possèdent aussi quelques caractères propres. C’est ainsi que l’épileptique tend à expliquer l’inducteur, toutefois, son explication est compliquée, lourde, avec une tendance marquée à compléter le sens du mot. Le malade se répète souvent, il présente des réactions égocentriques,

Le temps de réaction est ralenti, le malade a des hésitations, la réaction critique se fait après coup, dure plus longtemps et est plus forte que chez les gens normaux.

La thèse inaugurale de Fürst (33) traite essentiellement du type de réaction familiale chez les individus illettrés. L’auteur montre que l’on peut reconnaître des analogies frappantes dans le genre des évocations des membres d’une même famille.

Jung (34) résume les quelques données positives qu’il possède sur ce sujet ; elles ont été confirmées par les recherches ultérieures de Fürst qui n’avait précédemment dépouillé qu’une faible partie de l’énorme matériel rassemblé.

En résumé, on trouve assez souvent un type de réaction concordant chez les membres d’une même famille, et chez les parents en général, on constate une tendance marquée à la concordance, qui dépasse considérablement les concordances entre personnes non parentes.

Isserlin (35) a publié récemment une étude très documentée sur la psychologie de la psychose maniaque dépressive.

Il expérimenta aussi à l’aide des mots inducteurs et recueillit un grand nombre d’associations dans la forme maniaque, la forme dépressive et surtout dans les formes mixtes, les plus nombreuses.

En mai 1907, Veraguth (36) attire l’attention sur le réflexe psycho-galvanique. [p. 194] Nous renvoyons à son travail pour les détails et l’historique de la question.

Le dispositif expérimental est simple; il s’agit d’un courant électrique de faible intensité dans le circuit duquel est placé un individu. On observe les oscillations du galvanomètre et l’on constate que le travail psychique s’accompagne d’oscillations- plus ou moins intenses. Veraguth eut alors l’idée de faire des expériences avec la liste des mots tests; il remarqua que tous les tests n’agissaient pas de la même façon. Il attire l’attention sur le fait que certains inducteurs sont accompagnés d’une élévation brusque et assez notable de la courbe.

C’est là, en somme, un contrôle objectif dans ce phénomène du complexus constellé que nous avons déjà rencontré.

Jung et Peterson (37) reprirent ces expériences plus systématiquement et les complétèrent en appliquant simultanément un pleysmographe afin d’avoir une donnée objective de plus.

Binzwanger (38) expérimenta sous la direction de Jung, avec cette nouvelle méthode, les réactions des individus normaux et cultivés et illettrés. Les résultats confirment ce que l’on avait déjà trouvé auparavant.

Jung (39) emploie aussi la méthode psycho-galvanique chez les normaux et chez les aliénés. Ses précédentes conclusions sont confirmées. On peut dire brièvement que cette méthode n’a pas apporté de nouveaux éléments au problème qui nous occupe. Elle permet cependant un contrôle plus objectif des données fournies par l’utilisation du phénomène de l’évocation associative.

Nous ne sommes pas, en dernière analyse, beaucoup plus avancé par cette méthode dans nos connaissances sur le mécanisme ultime de l’association. Il ne nous est pas donné de comprendre comment il se fait que tel inducteur évoque telle représentation, plutôt que tel autre. Encore moins peut-on nous expliquer comment il se fait que sur tant de représentations plus ou moins nettes se présentant sous le choc du test, c’est celle-ci, plutôt que celle-là qui est énoncée.

L’introspection nous renseigne très imparfaitement nous-mêmes. Comment pourrait-on alors être mieux orienté sur les représentations mentales de notre prochain, à plus forte raison lorsqu’on s’adresse à des malades.

Combien de fois ne nous est-il pas arrivé, au cours de nos expériences personnelles, de remarquer que ce n’était pas un mot qui s’évoquait dans [p. 195] le champ de la conscience, mais des images et souvent des images vagues, indécises, paraissant simultanées. Il fallait un effort pour que 1 une d’entre elles s’extériorisât et fût énoncée par un vocable. Laquelle ? Et pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre ? Nous devons avouer que nous n’en savons rien.

Pour pouvoir utiliser le matériel recueilli par les expériences sur les associations, il est indispensable de classer les résultats obtenus, car les associations ne sont pas de même valeur. De nombreuses classifications ont été proposées, aucune n’est absolument satisfaisante et chaque auteur choisit celle qui a ses sympathies.

Cet état de chose est regrettable, surtout parce qu’il n’est plus possible de comparer rigoureusement les conclusions des divers expérimentateurs. Une discussion sur ce sujet nous entraînerait trop loin, aussi renvoyons-nous le lecteur à l’ouvrage de Claparède (40) qui traite la question très en détail ;il propose aussi une classification qui mérite d’être prise en considération.

La méthode de l’association des idées a enrichi le trésor de nos connaissances sur la psychologie individuelle.

Elle nous a fourni des données de première valeur sur les particularités psychiques et psycho-pathologiques des aliénés.

Elle est un excellent adjuvant pour l’examen psychique des malades; elle permettra peut-être de mieux les grouper en catégories distinctes.

Mais la méthode des associations faillirait à ses tendances et à son but, le jour où elle voudrait imposer ses résultats pour servir de base à la classification des psychoses, et où elle afficherait la prétention de classer les diverses formes de maladies mentales, uniquement sur des données psychologiques.

Notes

(1) Claparède. L’Association des idées, p. 249-257. Paris, Doin, 1903.

(2) Claparède. L’Association des idées. Paris. Doin, 1903.

(3) Bleurer, Diagnostische Associations Studien. Leipzig, Barth, 1906.

(4) Galton. Psychométrie, Expériments. Brain, VII, 1870.

(5) Wundt. Bemerkungen zur Associationslehre.

(7) Trautscholdt. Experimentelle Unterschungen, etc. (Wundt’s Phil. Stud., I, 1883, p. 206.)

(8) E. Kraepelin. Psychol. Arbeiten, I, 1896, p. I. Der psychologische Versuch in der Psychiatrie.

(9) Roemer. Psych. Arbeiten, 1896, p. 566. Beitrag pir bestinnung zusammengesetzter Reaktionszeiten.

(10) Aschaffenbourg. Psych. Arbeiten, Ig06, p. 209. Experimentelle Studien über Associationen.

(11) Aschaffenbourg. Praktische Arbeit unter Alkoholwirkung.191

(12) Cours complémentaires pour les psychiatres, donnés à la clinique psychiatrique de Munich sous la direction de Kraepelin. Novembre 1907.

(13) Sommer. Lehrbuch der psychopathologischen Untersuchungsmethoden. Berlin et Vienne, 1899, p. 326.

(14) ) Claparède. L’Association des idées, p. 252.

(15) Sommer. Loc. cit.. p. 348 et suivantes.

(16) Ziehen. Die Ideenassociation des Kindes. 1899 et 1900.

(17) Ranschbourg et Balint. Ueber Qualitativ u. Quantitativ Veraenderungen Geistige Vorgänge in hoher Greisenalter. (All. z. f. Psych., 1900, p. 689.)

(18) Kraeplin et ses élèves. Psych. Arbetten.

(19). Kraepelin. Ueber die Beeinflussung einfacher psych. Vorgänge durch einige Arzneimittel. Iena, 1802.

(20) Claparède et Isailowitch. Influence du tabac sur l’association des idées (C. rendus Soc. biol., VI, 1902.)

(21) Wrechner. Eine Experimentelle studie über die Associationen in einem Falle v. Idiotie. (All. z f. Psych., 1900.)

(22) Jung. Die psychologische Diagnose, des Tatbestandes. (Jurist ich Psychiatrische Grenz fragen. Bd. IV, fasc. 2, 1906.)

(23). H. Gross. Kriminal psychol. Tatbestandsforchung. (Jurist. Psychiatr.Grenz fragen. Bd. V., fasc. 7, 1907.)
Et Zur Psychol. Tatbestands diagnostik. (Archiv. f. Kriminalanthropol, in Kriminalistik, 1906.)

(24) Wertheimer. Experimentelle Untersuchungen jur Talbeslands diagnostik. J. Diss. Leipzig. Engelmann, 1905.

(25) Jung. Diag. Associat. studien. I Beitrag, Experimentelle Untersuchungen über Associationen Gesunder, p. 7.

(26) Jung et Ricklin. Diag. Associations Studien. I Beitrag.

(27) Jung. Diag. Ass. Studien. Bd. I. Leipzig, Barth, 1906.

(28) Jung. Association, Traum u. Hysteriches Symptom. (Jotlrnal f. Psych. u. Neurol. Bd. VIII, 1906, p. 25.)

(29) Freud. Psychopathologie des Altag. leben. 1901 et 1904. Traumdeutung, 1900. Sammleng Kleiner Schriften z. Neurosenlehre. Leipzig, 1906.

(30) Jung. Ueber die Psychologie der Dementia praecox. Halle, Marhold, 1907′

(31) Wehrlin. Ueber die Associationem von Imbezillen u. Idioten. (Diagn. Assoc. stud. 1906, II, Beitrag.)

(32) Jung. Analyse der Associationen eines Epileptikers. (Diagn. Assoc. stud., 1906, III, Beitrag.)

(33) Fürst. Statitische Untersurchungen über Worlassociationen ll. über familiare. Ueber einstimmung in Reaktions typus bei Ungebildeten.

(34) Jung. Associations d’idées familiales (Extrait des Arch. de Psychol., VII, n° 26, 1907).

(35) Isserlin. Psychologische Untersuchungen an Manisch Depressiven (Monatssch. f. Psych, u. Neurol. Bd. XXII, fasc. 4, 1907)

(36) Veraguth. Das Psycho-galvanische Reflex-Phänomen. (Monatssch. J. Psych, u. Neurol. Bd. XXI, fasc. 5, 1907, p. 389.)

(37) Peterson and Jung. Psychophysical Investigations with the galva. Nometer and Pleysinograph. Brain, p. c. XVIII, vol. XXX. 1907)’

(38) Binzwanger. Ueber das Verhalten des psychogalvanischen Phänomen beim Associations experiment. (Journal f. Psychol u. Neurol. Sonderabt. Bd. X, 1907.)

(39) Ricklin and Jung. Further Investigations on the galvanic Phenomen and respiration in Normal and Insane Individuals. (The Journal of Abnormal Psychology, vol. II, no 5, dec. 1907, janv. 1908, p. 189.)

(40) Claparède. L’Association des idées, 1903.

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